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L'actualité de la santé en Afrique

Journée africaine de la médecine traditionnelle, hier : Rendre la médecine traditionnelle conventionnelle - Internet Gabon - Gabon - 11/01/2004

Les participants ont souhaité que les deux médecines se respectent mutuellement et oeuvrent en étroite et franche collaboration, à trouver les solutions idoines aux problèmes de la santé du continent.

La Chambre de commerce de Libreville a servi de cadre hier à la célébration de journée africaine de la médecine traditionnelle, autour du thème "Médecine traditionnelle, notre culture, notre avenir". Ouvrant ces assisses, le ministre de la Santé publique, Faustin Boukoubi a loué les efforts des participants, qui souhaitent voir l'ensemble des praticiens de la médecine moderne et traditionnelle oeuvrer pour une même cause, celle de soulager les malades, et surtout tourner le dos à toutes leurs divergences, en vue de faire chorus avec l'universalité de la science et de la connaissance. M. Boukoubi a exhorté les participants à plus d'harmonisation afin que cette journée africaine de la médecine traditionnelle les amène, par le passé à une franche et étroite collaboration. Pour la meilleure santé des populations africaines.

Pour sa part, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Brun a souhaité que les autorités gabonaises adaptent la législation, en mettant en place des textes réglementaires pour asseoir la médecine traditionnelle, au même titre que celle dite moderne. L'implication active des médecines traditionnelles dans les stratégies sanitaires sur le continent africain, a-til dit, est un gage et une exigence pour toute réussite relative à la santé des populations.
Quant au représentant des tradipraticiens, Augustin Gally; cette première journée de la médecine traditionnelle restera pour les thérapeutes une date historique d'autant que ces retrouvailles entre les praticiens traditionnels et modernes devraient contribuer à dissiper davantage le malentendu, la méfiance et le flou qui perduraient depuis plusieurs décennies entre ces deux sciences. La médecine traditionnelle est aussi vieille que l'humanité, aussi ancienne que la douleur. À ce titre, elle a toujours apporté un soulagement à l'homme. Par conséquent, il est tout à fait logique que cette connaissance soit connue et répandue, même si ses méthodes de travail semblent s'opposer à celles de la science dite moderne. Dans les effets, ses connaissances qualifiées d'empiriques ne sont pas écrites. Cependant, elles se sont perpétuées jusqu'à nos jours; de générations en générations, chez les guérisseurs traditionnels, par la transmission orale des savoirs et pratiques de l'art médical, a expliqué M. Gally.
Et d'ajouter que dans le passé, ces groupes professionnels ont été contestés, ignorés, et condamnés par les religions occidentales, bouleversés par la traite des Noirs ou encore la colonisation et par les confrères de la médecine dite moderne ou conventionnelle.
Très inspiré, le Dr Gally a enfoncé le clou en indiquant que le développement de la technologie moderne est venu influencer davantage l'avancée de la science africaine. Conséquence : dans toute l'Afrique noire, on constate la disparition progressive des guérisseurs traditionnels et la dégradation de leurs connaissances.
D'où l'urgence de tirer la sonnette d'alarme car il est grand temps que l'on pense la mise en place des valeurs de la médecine traditionnelle dans nos pays. Cette médecine traditionnelle qui résiste, contre vents et marées, demeure un patrimoine, un précieux trésor de la race noire qu'il faut conserver et promouvoir par tous les moyens possibles.
A cet égard, les thérapeutes ont une responsabilité toute particulière dans l'amélioration de la santé et le bien-être des populations africaines. Le système sanitaire officiel doit reconnaître l'influence et l'impact des tradipraticiens dans de nombreux aspects de la vie dés communautés, a-t-il conclu, avant de céder la place aux communications voir (ci-dessous).

Source : Journal l'Union Plus du 10 & 11/01/2004

Lire l'article original : http://www.internetgabon.com/gabon/actu/actu_10-11012004c.htm

 

Communications : Situation de la médecine traditionnelle au Gabon

Mieux considérer l'univers de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle reste un enjeu pour les pays africains. Surtout au regard des défis épidémiologiques qui secouent encore le continent.

La première journée africaine de la médecine traditionnelle qui vient de se tenir à Libreville, ce 9 janvier 2004 à la Chambre de Commerce, a permis aux différents participants d'être édifiés sur les moyens pouvant permettre à cette pratique d'être mieux acceptée, mieux considérée sur le plan scientifique et social. Pour cela, quelques exposés ont pu ainsi cerner de manière efficiente les multiples aspects du problème provenant de la reconnaissance de cette médecine. C'est dans cette logique que le docteur Igounga Mickala a dressé un tableau synoptique de la médecine traditionnelle dans notre pays.
Il a tout d'abord reconnu qu'une prise en compte de ce secteur, de la part du monde politique, est effective depuis longtemps. En effet, c'est par décret qu'il a été créé en 1976, au sein du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST), une unité dénommée Institut de pharmacopée et de médecine traditionnelle (IPHAMETRA), dont il est le directeur adjoint. Cet institut a pour but de répertorier et de classifier les plantes de la forêt gabonaise, d'établir un lien avec la médecine moderne, en un mot rendre plus scientifique l'utilisation qui est faite des végétaux thérapeutiques.
Cette journée initiée notamment par l'Organisation mondiale de la santé (Oms) a, entre autres, servi à éclairer les sceptiques quant à la présence et la viabilité de structures telles que l'IPHAMETRA dans ce domaine.
Pour ce qui est de la viabilité, la structure précédemment citée agit dans le cadre de la recherche scientifique et médicale avec des organismes étrangers. C'est le cas avec l'Université agronomique de Wageningen en Hollande, celle de la ville de Marseille en France, le jardin botanique du Missouri et l'Institut national de la cancérologie. Ces différents rapports démontrent l'importance de la valorisation de la pharmacopée et de la médecine dite traditionnelle aujourd'hui.
En effet, une fois résolus les divers écueils, médecine traditionnelle et médecine moderne devraient avoir des actions synergiques et non antagonistes. Voulant souligner ce point, le Dr Mickala a mis en relief la position égalitaire des deux médecines au Mali. Ce pays serait l'un des rares à avoir officiellement autorisé l'usage de médicaments issus de la médecine traditionnelle. Ce qui est pleinement profitable aux populations au regard de leur pouvoir d'achat. Cela démontre que ce type médicamenteux peut être également une solution pour autres pays. Notre pays, lui, n'a pas encore légiféré sur cet pratique.

Ce que l'intervenant a déploré, car ce manque de législation réglementant l'exercice de cette activité traditionnelle donne lieu à de multiples dérives. A tout ceci s'ajoute l'insuffisance des connaissances qui y sont liées. Problèmes auxquels s irisèrent bien entendu les difficultés d'ordre matériel et financier...
Un brin optimiste malgré tout, l'orateur souhaiterait une intervention plus accrue de l'Etat pour une meilleure codification et gestion de ce secteur, et notamment une protection plus efficace de l'environnement et de la biodiversité principaux champs d'investigation et d'expérimentation de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle.

Source : Journal l'Union Plus du 10 & 11/01/2004

Lire l'article original : http://www.internetgabon.com/gabon/actu/actu_10-11012004d.htm


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