Les participants ont souhaité que les deux médecines
se respectent mutuellement et oeuvrent en étroite et franche collaboration,
à trouver les solutions idoines aux problèmes de la santé du continent.
La Chambre de commerce de Libreville a servi de cadre hier à la
célébration de journée africaine de la médecine traditionnelle,
autour du thème "Médecine traditionnelle, notre culture, notre avenir".
Ouvrant ces assisses, le ministre de la Santé publique, Faustin
Boukoubi a loué les efforts des participants, qui souhaitent voir
l'ensemble des praticiens de la médecine moderne et traditionnelle
oeuvrer pour une même cause, celle de soulager les malades, et surtout
tourner le dos à toutes leurs divergences, en vue de faire chorus
avec l'universalité de la science et de la connaissance. M. Boukoubi
a exhorté les participants à plus d'harmonisation afin que cette
journée africaine de la médecine traditionnelle les amène, par le
passé à une franche et étroite collaboration. Pour la meilleure
santé des populations africaines.
Pour sa part, le représentant de l'Organisation mondiale de la
santé, le Dr Brun a souhaité que les autorités gabonaises adaptent
la législation, en mettant en place des textes réglementaires pour
asseoir la médecine traditionnelle, au même titre que celle dite
moderne. L'implication active des médecines traditionnelles dans
les stratégies sanitaires sur le continent africain, a-til dit,
est un gage et une exigence pour toute réussite relative à la santé
des populations.
Quant au représentant des tradipraticiens, Augustin Gally; cette
première journée de la médecine traditionnelle restera pour les
thérapeutes une date historique d'autant que ces retrouvailles entre
les praticiens traditionnels et modernes devraient contribuer à
dissiper davantage le malentendu, la méfiance et le flou qui perduraient
depuis plusieurs décennies entre ces deux sciences. La médecine
traditionnelle est aussi vieille que l'humanité, aussi ancienne
que la douleur. À ce titre, elle a toujours apporté un soulagement
à l'homme. Par conséquent, il est tout à fait logique que cette
connaissance soit connue et répandue, même si ses méthodes de travail
semblent s'opposer à celles de la science dite moderne. Dans les
effets, ses connaissances qualifiées d'empiriques ne sont pas écrites.
Cependant, elles se sont perpétuées jusqu'à nos jours; de générations
en générations, chez les guérisseurs traditionnels, par la transmission
orale des savoirs et pratiques de l'art médical, a expliqué M. Gally.
Et d'ajouter que dans le passé, ces groupes professionnels ont été
contestés, ignorés, et condamnés par les religions occidentales,
bouleversés par la traite des Noirs ou encore la colonisation et
par les confrères de la médecine dite moderne ou conventionnelle.
Très inspiré, le Dr Gally a enfoncé le clou en indiquant que le
développement de la technologie moderne est venu influencer davantage
l'avancée de la science africaine. Conséquence : dans toute l'Afrique
noire, on constate la disparition progressive des guérisseurs traditionnels
et la dégradation de leurs connaissances.
D'où l'urgence de tirer la sonnette d'alarme car il est grand temps
que l'on pense la mise en place des valeurs de la médecine traditionnelle
dans nos pays. Cette médecine traditionnelle qui résiste, contre
vents et marées, demeure un patrimoine, un précieux trésor de la
race noire qu'il faut conserver et promouvoir par tous les moyens
possibles.
A cet égard, les thérapeutes ont une responsabilité toute particulière
dans l'amélioration de la santé et le bien-être des populations
africaines. Le système sanitaire officiel doit reconnaître l'influence
et l'impact des tradipraticiens dans de nombreux aspects de la vie
dés communautés, a-t-il conclu, avant de céder la place aux communications
voir (ci-dessous).
Source : Journal l'Union Plus du 10 & 11/01/2004
Lire l'article original : http://www.internetgabon.com/gabon/actu/actu_10-11012004c.htm
Communications : Situation de la médecine traditionnelle
au Gabon
Mieux considérer l'univers de la pharmacopée
et de la médecine traditionnelle reste un enjeu pour les pays africains.
Surtout au regard des défis épidémiologiques qui secouent encore
le continent.
La première journée africaine de la médecine traditionnelle qui
vient de se tenir à Libreville, ce 9 janvier 2004 à la Chambre de
Commerce, a permis aux différents participants d'être édifiés sur
les moyens pouvant permettre à cette pratique d'être mieux acceptée,
mieux considérée sur le plan scientifique et social. Pour cela,
quelques exposés ont pu ainsi cerner de manière efficiente les multiples
aspects du problème provenant de la reconnaissance de cette médecine.
C'est dans cette logique que le docteur Igounga Mickala a dressé
un tableau synoptique de la médecine traditionnelle dans notre pays.
Il a tout d'abord reconnu qu'une prise en compte de ce secteur,
de la part du monde politique, est effective depuis longtemps. En
effet, c'est par décret qu'il a été créé en 1976, au sein du Centre
national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST),
une unité dénommée Institut de pharmacopée et de médecine traditionnelle
(IPHAMETRA), dont il est le directeur adjoint. Cet institut a pour
but de répertorier et de classifier les plantes de la forêt gabonaise,
d'établir un lien avec la médecine moderne, en un mot rendre plus
scientifique l'utilisation qui est faite des végétaux thérapeutiques.
Cette journée initiée notamment par l'Organisation mondiale de la
santé (Oms) a, entre autres, servi à éclairer les sceptiques quant
à la présence et la viabilité de structures telles que l'IPHAMETRA
dans ce domaine.
Pour ce qui est de la viabilité, la structure précédemment citée
agit dans le cadre de la recherche scientifique et médicale avec
des organismes étrangers. C'est le cas avec l'Université agronomique
de Wageningen en Hollande, celle de la ville de Marseille en France,
le jardin botanique du Missouri et l'Institut national de la cancérologie.
Ces différents rapports démontrent l'importance de la valorisation
de la pharmacopée et de la médecine dite traditionnelle aujourd'hui.
En effet, une fois résolus les divers écueils, médecine traditionnelle
et médecine moderne devraient avoir des actions synergiques et non
antagonistes. Voulant souligner ce point, le Dr Mickala a mis en
relief la position égalitaire des deux médecines au Mali. Ce pays
serait l'un des rares à avoir officiellement autorisé l'usage de
médicaments issus de la médecine traditionnelle. Ce qui est pleinement
profitable aux populations au regard de leur pouvoir d'achat. Cela
démontre que ce type médicamenteux peut être également une solution
pour autres pays. Notre pays, lui, n'a pas encore légiféré sur cet
pratique.
Ce que l'intervenant a déploré, car ce manque de législation réglementant
l'exercice de cette activité traditionnelle donne lieu à de multiples
dérives. A tout ceci s'ajoute l'insuffisance des connaissances qui
y sont liées. Problèmes auxquels s irisèrent bien entendu les difficultés
d'ordre matériel et financier...
Un brin optimiste malgré tout, l'orateur souhaiterait une intervention
plus accrue de l'Etat pour une meilleure codification et gestion
de ce secteur, et notamment une protection plus efficace de l'environnement
et de la biodiversité principaux champs d'investigation et d'expérimentation
de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle.
Source : Journal l'Union Plus du 10 & 11/01/2004
Lire l'article original : http://www.internetgabon.com/gabon/actu/actu_10-11012004d.htm
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