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L'actualité de la santé en Afrique

Objectifs du millénaire en matière de santé : Le Dr Issa Mbaye Samb veut renforcer la prévention - Le soleil - Sénégal - 10/01/2004

"Mon challenge est de faire baisser le niveau de prévalence du Sida au Sénégal. Je serai plus agressif en matière de prévention des maladies, sans négliger le curatif. D'ailleurs, nous sommes en train de relever les plateaux techniques dans les différentes structures de santé au niveau départemental comme régional". C'est, en effet, un ministre, posé et très résolu qui s'exprimait à la suite d'une réunion de haut niveau, co-organisée par l'OMS et la Banque mondiale, les 8 et 9 janvier à Genève, autour des objectifs du millénaire (ODM) en matière de santé.

189 pays s'étaient engagés, au Sommet du Millénaire de l'Organisation des Nations Unies, tenu en septembre 2000, à atteindre des cibles ambitieuses pour améliorer la santé et le bien-être de centaines de millions de personnes dans les pays en développement d'ici à 2015. Quatre des objectifs concernent la santé : réduire des trois quarts la mortalité de la mère et des deux tiers la mortalité de l'enfant, réduire de moitié la proportion des gens qui souffrent de la faim, combattre le VIH/SIDA, le paludisme et les autres maladies infectieuses, et améliorer l'accès à l'eau potable et aux médicaments essentiels. " Lorsqu'on fixe ce genre de cibles, on peut penser d'abord qu'il est trop tôt pour prendre des mesures d'urgence; puis, brusquement, après quelques années, cela semble déjà trop tard. Et quand les cibles sont le fruit d'un large consensus, il existe également le risque de voir chacun attendre que le voisin fasse le premier pas. Nous avons encore le temps d'éviter ces pièges pour les cibles de 2015, mais pour y parvenir, nous devons agir maintenant ", a averti M. Lee, directeur général de l'OMS.

Des représentants des pays concernés, des organismes de développement et des organisations du système des Nations Unies se sont donc réunis pour faire le point des progrès accomplis jusqu'ici en vue d'atteindre les objectifs fixés. Issa Mbaye Samb, ministre de la Santé du Sénégal, a représenté son pays à cette importante rencontre, appuyé par des experts du ministère de l'Economie et des Finances, et de la Mission diplomatique auprès de l'ONU à Genève. Le ministre sait que les choses ne sont pas faciles. Mais il ne se fait aucun complexe, car il reconnaît la valeur du professeur Awa Coll Seck, son prédécesseur, et s'engage à consolider ses acquis, mais sera plus agressif en matière de prévention des maladies, comme l'y invite le président de la République. Pour cela, compte-t-il, et toujours dans l'esprit des ODM et des directives de Me Wade, rapprocher les structures sanitaires des populations, lutter contre la mortalité infantile et néo-natale, diminuer le taux des malades dans les hôpitaux, assurer une meilleure motivation des agents de santé par des actions incitatives…

Faire de son mieux pour que les Sénégalais aient une santé de fer d'abord, et les soigner quand ils en ont besoin.

Le Sénégal accuse un déficit de 3000 agents de santé publique, le Gouvernement a consenti des efforts pour recruter 700 agents dans le cadre du recrutement général de 5.000 fonctionnaires de la Fonction publique par année. Projet piloté par le ministre du travail et avalisé par la Banque mondiale. Le ministre Issa Mbaye Samb a annoncé que le Sénégal consacre déjà 9,5% de son budget annuel pour le secteur de la santé, avec comme objectif d'atteindre les 15%. De 35 milliards, l'année dernière, le budget de la santé est passé, en 2004, à 38 milliards de FCFA. Concernant la lutte contre le VIH/SIDA et les autres maladies transmissibles, de l'éducation et l'accès à l'eau potable, on considère, au terme du rapport sur le suivi des ODM, que la réalisation des objectifs est à portée du Sénégal d'ici à 2015. Mais on note la nécessité de prendre des actions vigoureuses pour arriver au même résultat dans d'autres secteurs. C'est le cas de la lutte contre la pauvreté, mère de tous les maux, de la réduction des mortalités maternelles et infantiles, de la baisse de la malnutrition et du renversement de la tendance à la dégradation de l'environnement. D'où la nécessité pour que le Nord consente à respecter ses engagements pris à Monterrey et à Johannesbourg pour aider les pays du Sud, comme le Sénégal, à maintenir leurs performances et combler leur déficit. Mais, ils pourront compter sur un avocat très sensible, M. James Wolfensohn, président de la Banque mondiale, qui a averti : "Même la croissance économique générale et des progrès plus rapides dans la réalisation des ODM non sanitaires ne permettront pas à de nombreuses régions d'atteindre une grande partie des ODM en matière de santé. Nous devons envisager les mesures qui peuvent nous permettre d'atteindre les ODM sanitaires, par exemple l'engagement de ressources accrues et une utilisation plus efficace de ces ressources dans les pays. L'harmonisation entre les donateurs pour ce qui est de la mobilisation et de l'utilisation des ressources, le renforcement des ressources humaines dans le secteur de la santé et l'amélioration de la surveillance et de l'évaluation en mettant bien l'accent sur les pays et l'équité joueront un rôle particulièrement important à cet égard."

EL HADJI GORGUI WADE NDOYE

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=33818&index__edition=10082


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