Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui procédait,
hier matin, à l'inauguration du bloc scientifique polyvalent de
l'ENDSS de Dakar, a rendu un vibrant hommage aux infirmiers, aux
infirmières et aux sages-femmes, pour leur travail auprès des populations
des zones rurales. Il a également fait, et de façon très convaincante,
en direction de la jeunesse sénégalaise, et surtout des étudiants,
l'apologie de la formation et de la recherche de la connaissance,
en tant que socle du développement socio-économique durable.
Le chef de l'Etat, qui inaugurait hier matin le nouveau bloc scientifique
polyvalent de l'Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social
(ENDSS), véritable nouveau joyau du secteur de la Santé, a profité
de cette occasion magistrale pour confier, devant une foule nombreuse
d'étudiants, d'agents de santé, des directeurs et chefs de services
du département ministériel de la Santé et de membres du corps professoral
de la Faculté de médecine, de Pharmacie et d'Odontostomatologie,
ses convictions profondes sur les " trésors " qui sommeillent dans
les ressources humaines.
Devant plusieurs personnalités, parmi lesquelles le président de
l'Assemblée nationale, M. Pape Diop, le ministre de la Santé et
de la Prévention, le Dr Issa Mbaye Samb, l'ambassadeur du Japon,
M. Akira Nakajima, des membres du gouvernement et du corps diplomatique
accrédité à Dakar, le président a dit que la ressource humaine constitue
l'épine dorsale de tout processus de développement durable. Après
avoir félicité le ministre de la Santé et de la Prévention, le Dr
Issa Mbaye Samb, dont le département a cru à ce projet, Me Wade
a rendu un hommage appuyé aux agents de santé, particulièrement
les infirmiers et les sages-femmes, qui abattent un travail fort
appréciable dans les zones rurales et parfois dans des conditions
très difficiles.
Outil d'intégration africaine
Il est même allé plus loin en annonçant sa disposition à recevoir
leurs "revendications" dans le sens "d'un accroissement de leur
motivation dans l'accomplissement de leurs tâches nombreuses et
quotidiennes au bénéficie des populations". Il a ensuite qualifié
l'ENDSS et ses nouveaux aménagements réalisés gracieusement par
le Japon pour une valeur de 5 milliards de Fcfa, de "réel outil
d'intégration dans les foulées du NEPAD, dans la mesure où cet établissement
accueille chaque année des étudiants de près d'une vingtaine de
pays d'Afrique et même d'Europe, du fait de la qualité de son enseignement".
L'ENDSS s'est enrichi ainsi d'une nouvelle unité d'enseignement
et de recherche qui augmentera considérablement ses capacités d'accueil
(600 à 900 élèves) et aidera le Sénégal à mieux répondre à la demande
sans cesse croissante en personnel de santé, notamment en paramédicaux
(sages-femmes et infirmiers).
Il a réaffirmé avec force la nécessité de palier au déficit chronique
en personnel qui dépasse aujourd'hui 3000 agents et qui, selon lui,
annihile les nombreux efforts et sacrifices consentis par les pouvoirs
publics et les populations (ndlr : qui participent financièrement
aux coûts des soins de santé). Il a fait donc remarquer, sur ce
registre, la justesse de la mise en œuvre par le ministère de la
Santé et de la Prévention, d'un plan de formation, pour accompagner
le plan national de développement sanitaire et social (PNDS), qui
doit aller jusqu'en 2008.
Qualité et prestige accrus
Estimant la qualité fort remarquable et l'ampleur de la fourniture
en équipement faite par le Japon, le chef de l'Etat a souligné "que
cette réalisation, faite avec sérieux et rigueur, sera d'un grand
apport dans la formation des futurs agents de santé, et rehaussera
le prestige et la réputation de pôle d'excellence de l'ENDSS".
A propos de l'ENDSS, Me Wade a estimé que son statut devrait tendre
vers un institut national, qui pourra, a relevé pour sa part le
Pr Oumar Sylla, son directeur, "mettre en rôle un troisième cycle",
comme cela se fait d'ailleurs au Canada, pays pionnier dans le développement
de la formation dans les sciences et les techniques professionnelles
paramédicales.
A la suite de l'ambassadeur Akira Nakajima, le président Abdoulaye
Wade a insisté sur la place de la maintenance dans la gestion de
ce magnifique outil et a rendu un hommage appuyé au gouvernement
japonais et à son peuple, pour cette contribution fort remarquable
au développement sanitaire et social du Sénégal. Il a rappelé les
nombreux appuis du Japon au Sénégal dans divers domaines (Santé,
hydraulique, environnement, pêche, éducation, etc.)
Appel au dialogue interne
Avant de terminer, le chef de l'Etat a lancé un appel aux étudiants
et aux élèves, auxquels il a recommandé, pour leur avenir, de se
départir des grèves, marche et occupations de bureaux qui ne sont
plus de mise.
"Ces pratiques, à la mode il y a peu, doivent être dépassées au
profit du dialogue interne avec les directions", a dit le chef de
l'Etat, qui a assuré qu'en cas de non accord, de requérir le ministre,
ensuite le Premier ministre et enfin le chef de l'Etat.
Soulignant qu'il est là pour effectuer au besoin un arbitrage et
assurer la continuité du service public, il a gagé toutefois que
des solutions seront trouvées avant une entame de ce circuit…
De son côté, l'ambassadeur du Japon a indiqué que cette réalisation,
sur une superficie de 3661 m2, a pour objectif l'élargissement et
l'équipement des infrastructures de l'ENDSS, au bénéfice de la formation
du personnel enseignant et de divers spécialistes médicaux.
"Cette initiative dans la coopération sénégalo-nipponne correspond
à la conception du Japon qui vise au premier chef à combler les
besoins fondamentaux des populations afin de leur assurer une meilleure
qualité de vie", a dit M. Nakajima.
Le Pr. Oumar Sylla, directeur de l'ENDSS, avait auparavant rendu
lui aussi un hommage au corps enseignant de son établissement. Il
a indiqué les avantages fort appréciables de cette réalisation qui
va "booster" la qualité de l'enseignement et les capacités d'accueil.
L'ENDSS, rappelle-t-on, résulte actuellement de la fusion de six
écoles de formation professionnelle et elle forme, outre les infirmiers
et les sages-femmes, des techniciens supérieur de santé dans près
de 14 sections de spécialisation comme le laboratoire, la biologie,
la radiologie, l'anesthésie, l'odontologie, l'ophtalmologie, etc.
L'aménagement regroupe de nombreuses salles aux multiples fonctions
dont les travaux pratiques, la stérilisation, la clinique dentaire,
l'informatique médicale, l'infirmerie, la bibliothèque, etc.
FARA DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=35841&index__edition=10138
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