L'amicale des étudiants en sciences de la santé (AESS) a organisé
une table ronde sur le thème : "Place et rôle de l'étudiant en sciences
de la santé dans l'accueil et la prise en charge des malades au
niveau des urgences des centres hospitaliers universitaires". C'était
au sein de leur Unité de formation et de recherche (UFR), samedi
13 mars 2004.
Les étudiants en sciences de la santé veulent contribuer à améliorer
la prise en charge des malades au niveau des urgences. Le souci
des organisateurs est d'assurer une meilleure prise en charge du
patient avant toute décompensation. Cette situation peut être irréversible,
c'est pourquoi la tenue de cette table ronde, a regroupé non seulement
les étudiants, mais aussi leurs maîtres, les responsables administratifs
des centres hospitaliers universitaires (CHU) et des autorités politiques
et sanitaires. D'où l'organisation d'une table ronde sur ce sujet
préoccupant.
Le président de l'AESS, M. K. Aimé Nikièma, a regretté le fait que
les textes actuels ne soient pas adaptés à leur situation : "Pire,
les bases sur laquelle nous prenons en charge les malades ne sont
pas claires. Il faut que nos enseignants revoient notre système
d'encadrement", a-t-il précisé. Pour M. Aimé Nikièma, l'étudiant
est un maillon incontournable dans la prise en charge des malades,
et pour cette raison, il doit bien être formé et avoir à sa disposition,
des textes clairs à appliquer.
Abondant dans le même sens, un des enseignants en sciences de la
santé, le docteur Théophile Tapsoba a souligné la nécessité de la
clarification des textes : "Il faut des bases claires et des objectifs
à atteindre. Cette table ronde était plus que nécessaire. Il faut
absolument une restructuration des services d'urgence. Et pour cela,
il faut d'abord créer une commission et le reste suivra". Le Dr
Tapsoba a, par ailleurs, expliqué qu'avec la refondation, le nombre
d'étudiants a considérablement augmenté, ce qui pose un problème
d'encadrement. "Or si les étudiants sont bien encadrés, ils feront
très bien leur travail et les malades y trouveront leur compte.
En outre, chacun doit connaître ses droits et ses devoirs, aussi
bien pour les patients que pour le personnel soignant. Il faut donc
des textes clairs", a-t-il ajouté.
Des suggestions pertinentes
A la lumière des travaux réalisés en vue de l'amélioration de la
qualité de la prise en charge des patients, ces suggestions vont
également à l'endroit de leurs maîtres, des responsables administratifs
de CHU et des autorités politiques et sanitaires.
Les étudiants proposent, entre autres, la recherche d'un niveau
de conscience professionnelle élevée en ayant à l'esprit la quête
permanente de l'amélioration de la prise en charge des patients.
A leurs maîtres, ils exigent la définition claire des tâches assignées
à chaque étudiant en fonction de son niveau d'études, un plaidoyer
pour l'amélioration de leurs conditions de travail et de vie, la
rigueur dans l'encadrement de tous les étudiants lors des stages
etc. Aux responsables administratifs des CHU, les étudiants demandent
d'augmenter la capacité d'accueil des services d'urgence, la dotation
de ces services, de trousses d'urgence (gants, seringues, aiguilles,
coton, alcool, thermomètre, sonde d'aspiration...), de créer un
dépôt pharmaceutique au sein des urgences, de motiver le personnel,
de le former et de le recycler, de réduire les tarifs des examens
d'urgence, de rendre possibles les examens biologiques, etc.
Quant aux autorités politiques et sanitaires, les étudiants leur
demandent de rendre effective la gratuité des soins d'urgence, par
l'augmentation du budget alloué à la santé afin d'améliorer les
capacités techniques des services hospitaliers et de pallier l'indigence
des patients. Ces étudiants proposent également de sensibiliser
la population en vue d'une connaissance du système de santé, de
promouvoir une mutuelle de santé, d'embauche et de former en médecine
d'urgence, un nombre élevé de médecins généralistes. Le besoin se
fait sentir dans les centres hospitaliers régionaux et centres médicaux
avec antenne chirurgicale. Cette alternative peut réduire les évacuations
vers le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo.
Aimée Florentine KABORE
kaborette@yahoo.fr
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2004_18_03/sidwaya.htm
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