Au lendemain de la naissance de la nouvelle région de Matam, le
ministère de la Santé s'est tout de suite déployé en vue d'assurer
la couverture sanitaire des populations. Au-delà de l'ouverture
des districts de Ranérou, Kanel et Matam, le chef du département
de la Santé et de la Prévention vient de bénéficier d'une réaction
favorable de ces partenaires dans le cadre du projet de développement
sanitaire de la nouvelle région. D'ici à cinq ans, un nouvel hôpital
verra le jour à Matam.
Face à l'accès difficile des populations aux services de santé,
le gouvernement du Sénégal avait, en effet, élaboré une stratégie
de lutte contre la pauvreté et une politique sanitaire assortie
d'un plan décennal de développement sanitaire. C'est à travers cette
nouvelle démarche que la Banque africaine de développement (BAD)
a renouvelé son soutien à la politique du gouvernement sénégalais.
Ainsi, la région de Matam est considérée comme une région prioritaire
dans cette intervention de la BAD, car, dans cette partie nord du
Sénégal, tout est à construire.
Malgré l'ouverture de trois districts dirigés par des médecins,
la couverture sanitaire reste toujours faible, surtout dans le département
de Ranérou. La région ne dispose, en effet, que d'un seul hôpital
situé à Ourossogui. Dans cette zone rurale, le déficit en postes
et cases de santé est important. Ainsi, les principales endémies
comme le paludisme, les maladies diarrhéiques, entre autres, continuent
encore de faire des victimes. Selon des études réalisées récemment,
les causes sont l'absence d'une logistique, l'enclavement des postes
de santé, la vaste étendue de la région et l'insuffisance de relais
de communication.
A travers ce partenariat entre le ministère de la Santé, de la
Prévention et la Banque africaine de développement, l'objectif visé
est de contribuer à la mise en place d'un système de santé fonctionnel
dans toute la région de Matam. Pour cela, 7 milliards de FCFA seront
injectés dans la nouvelle région. Ce financement contribuera à l'amélioration
de la situation sanitaire de la population, notamment celle de la
mère et de l'enfant. D'ici les cinq prochaines années, un hôpital
régional d'un coût de trois milliards de FCFA sera construit et
équipé. Et l'établissement hospitalier viendra complémenter celui
de Ourossogui au plan des spécialités dans le souci d'associer un
système de référence performant au niveau régional. Matam disposera
également d'une région médicale équipée d'une pharmacie régionale
d'approvisionnement, de locaux de maintenance et d'un centre régional
de formation.
Maternité à moindre risque
Dans le cadre du programme de lutte contre le Sida, un centre de
dépistage anonyme et volontaire sera ouvert à Matam. Par ailleurs,
à travers l'amélioration de la qualité des services et de la lutte
contre le paludisme, l'accent sera mis sur les activités en faveur
de la maternité à moindre risque grâce au renforcement des compétences
des prestataires de service de santé de base afin de développer
les soins obstétricaux de base et d'urgence.
En ce qui concerne l'appui à la gestion et à la coordination, le
programme s'intéresse surtout aux activités de supervision avec
acquisition de tout le matériel nécessaire. L'objectif visé à travers
ce programme, selon le ministre de la Santé et de la Prévention,
le Dr. Issa Mbaye Samb, est d'assurer une couverture sanitaire pour
toute la population de la nouvelle région.
Revenant sur l'importance de cette initiative, le ministre a estimé
que cela prouve une fois de plus combien le décollage de la jeune
région préoccupe le chef de l'Etat, Me Abdoulaye Wade. "Depuis mon
arrivée à la tête du département de la Santé et de la Prévention,
j'ai pris la ferme décision de m'investir dans la région de Matam.
Dans cette démarche, l'apport des partenaires contribue à la réalisation
de tous nos projets. Comme me l'a demandé le président de la République,
je ferai tout pour assurer de meilleures conditions de santé dans
toutes les régions du Sénégal ", a indiqué le ministre.
Pour le Dr. Mame Bocar Lô, par ailleurs chef de la région médicale
de Matam, le système sanitaire de la jeune région est parti pour
être un exemple au Sénégal. " Il faut dire que le ministère a bien
compris que tout est à construire dans cette nouvelle région érigée
par le chef de l'Etat ", a déclaré le Dr. Lô. Au-delà des actions
prévues dans le nouveau projet pour le développement sanitaire de
Matam, le ministère de la Santé et de la Prévention a aussi reçu
l'avis favorable de l'Institut de développement africain qui va
déjà financer les travaux de réalisation et d'équipement du centre
de santé d'un coût de 250 millions de nos francs. Comme pour dire
que le secteur de la santé a fini de déployer les gros moyens afin
de satisfaire à ce qui était, jusque-là, une forte demande des populations
locales.
ALY BANDEL NIANG
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=35785&index__edition=10137
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