Selon le Docteur Kande Victor, médecin-directeur du Programme national
de lutte contre la trypanosomiase (Pnlt), une dizaine de cas de
la maladie du sommeil (trypanosomiase) ont été recensés à Katende,
à 90 km au nord-est de Kananga au Kasaï Occidental. Il faut une
prise en charge responsable de la situation pour éviter une expansion
à vaste échelle de cette maladie particulièrement dévastatrice.
La trypanosomiase ou la maladie du sommeil a réapparu dans la zone
de Katende, à 90 km au nord-est de Kananga, le chef-lieu de la province
du Kasaï occidental en République démocratique du Congo (RDC), a
déclaré lundi le docteur Victor Kande Betukumesu, médecin-directeur
au Programme national de lutte contre la trypanosomiase (Pnlt).
"Nous avons enregistré plus d'une dizaine de malades lors de notre
mission sur place", a-t-il dit précisant que la maladie avait déjà
entraîné de nombreux cas de décès non enregistrés en raison du manque
d'infrastructures, de l'ignorance de la population et du manque
de personnel médical. "Faute d'infrastructures, de nombreux malades
vont vers Kananga ou Mbuji-Mayi (chef-lieu du Kasaï oriental) mais
la plupart de malades ne sont pas identifiés parce qu'ils restent
dans leurs villages". Selon le rapport de son enquête, les habitants
des villages de Lubunga, Dimbelenge et d'autres dans cette zone
de santé sont obligés de marcher des dizaines de kilomètres pour
se faire examiner dans les chefs-lieux des deux Kasaï.
"La plupart de malades souffrant de la trypanosomiase croient être
infectée par le paludisme car les deux maladies présentent les mêmes
signes cliniques", a expliqué le docteur Kande. Selon lui, la résurgence
de cette maladie s'explique par le manque d'infrastructures qui
ont été quasiment toutes détruites durant les récentes années de
guerre. "Le personnel médical n'existe quasiment plus dans cette
zone, tout le matériel avait été pillé durant les deux guerres en
RDC", a déclaré le docteur Kande.
Le Programme national de lutte contre la trypanosomiase souhaite
reprendre ses travaux qui avaient été arrêtés en 1993. La lutte
contre cette maladie nécessite la neutralisation de la mouche tsé-tsé
puis l'application d'un traitement adéquat aux personnes infectées.
Le Pnlt a lancé un appel à ses partenaires pour pouvoir relancer
ses activités.
La trypanosomiase africaine est une maladie parasitaire grave qui
entraîne une infection aigue ou chronique du système nerveux. Non
traitée, cette maladie est mortelle pour les humains. Elle est transmise
par la morsure d'une mouche tsé-tsé infectée, un insecte gris brun
de la taille d'une abeille. Le risque d'infection d'une personne
augmente avec le nombre de piqûres reçues. Une mère peut par ailleurs
transmettre l'infection au foetus.
Les symptômes sont notamment la fièvre, les éruptions cutanées,
l'œdème autour de yeux et aux mains, la céphalée aiguë, une fatigue
extrême, l'œdème des ganglions lymphatiques et les douleurs articulaires
et musculaires. Si la maladie demeure non traitée à cette étape,
il s'ensuit une attaque du système nerveux central qui produit une
confusion progressive, des troubles de l'élocution, des changements
de personnalité, des crises épileptiques et de la difficulté à marcher
et parler. En 1999, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a
rapporté prés de 45.000 cas de la maladie africaine du sommeil.
L'OMS croit toutefois que le nombre réel de cas se situe entre 300.000
et 500.000. Dans certains villages, dans de nombreuses provinces
d'Angola, de RDC et du sud du Soudan, la morbidité prévalente de
cette maladie atteint de 20 a 50 %. Dans ces régions, la maladie
du sommeil est devenue la deuxième plus importante cause de décès,
devançant le VIH-Sida.
Iriry | Le Phare
Lire l'article original : http://www.digitalcongo.net/fullstory.php?id=35347
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