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L'actualité de la santé en Afrique

Diabète : Ces malades qui s'ignorent. Avec une prévalence de 12 % au Cameroun, la liste s'allonge toujours - Mutations - Cameroun - 14/11/2003

Contre toute attente, au cours d'un bilan pré-opératoire, Agnès, 45 ans, est diagnostiquée diabétique de type 2 (forme causée par une déficience du pancréas). Pour cette bonne vivante, friande de sucreries et d'alcool, c'est un coup dur! La prévention des éventuelles complications de sa maladie, passe désormais par: l'adoption d'un style de vie sain, la prise journalière de ses petites pilules, pour faire baisser la glycémie et la pratique des exercices physiques. Dans son environnement où tout semble réuni pour la faire flancher, il lui faut du cœur.

Depuis un siècle, nos styles de vie ont radicalement changé pour le meilleur, mais également pour le pire... La modernité s'est accompagnée de son lot de stress et de sédentarité, posant un réel problème à la santé humaine en causant des maladies telles que le diabète.

Ainsi, aujourd'hui, selon l'Oms, on recense 190 millions de diabétiques dans le monde, soit six fois plus qu'il y a 15 ans. Avec une prévalence de 12 %, le Cameroun n'est pas épargné par cette épidémie. Encore que de l'avis du Dr. Brigitte Jupkwo, médecin permanent du Centre national de l'hypertension et de diabète (Cnhd) de l'Hôpital central de Yaoundé, un nombre important d'individus sont diabétiques sans le savoir. " Sournois, le diabète est une maladie qui peut longtemps passer inaperçue. Ainsi, des années peuvent s'écouler entre son apparition et son diagnostic, qui peut être fait à l'occasion d'une complication, d'une opération chirurgicale ou d'une visite de routine. Par semaine, au Cnhd, nous enregistrons environ une dizaine de nouveaux cas", ajoute-t-elle. Mais à quoi renvoie cette affection ?

Causes

Le diabète est lié à une insuffisance de sécrétion ou d'action de l'insuline (hormone produite par le pancréas et qui régule la quantité de sucre dans l'organisme). I1 faut mentionner en passant que lors de la digestion, les aliments sont transformés en sucre (élément indispensable aux cellules de l'organisme). I1 existe plusieurs types de diabète, dont les plus connus sont le type 1 et le type 2. On parle aussi de diabète gestationnel. Certaines femmes le font durant la grossesse. A quelques différences près, dans l'un et l'autre des cas, les symptômes sont presque les mêmes: envie incessante d'uriner, perte de poids, fatigue et soif intense, cicatrisation tardive et gros bébé chez les femmes enceintes. A la moindre négligence, les complications surviennent. Le caractère familial du diabète a longtemps été indexé comme cause du diabète de type II, encore appelé "diabète gras", puis diabète insulino-dépendant (Dnid). Celui de type I a été associé à un problème de gène. Aujourd'hui tout est remis en cause. " Des recherches sont en cours pour trouver les causes réelles du diabète. Toutefois le taux normal de sucre dans le sang varie entre 0, 90g/litre à 1, 1Og/ litre. En revanche, de 1, 26g à 1, 40g, le métabolisme du glucose se fait mal et dans ce cas, la prise en charge peut tenir seulement à une prise en charge diététique. Ce n'est qu'au-delà de ce seuil que l'on est diabétique ", indique le médecin.

Précautions

Dans notre société, le diabète est en partie responsable de décès dus aux maladies cardiovasculaires (infarctus et accidents vasculaires cérébraux), de cécité et d'altération de la vue chez les adultes et l'une des causes d'amputations de membres qui ne sont pas dues à un accident. De plus en plus, on lui impute l'insuffisance rénale. C'est d'ailleurs ce qui explique le choix du thème (le diabète peut vous coûter un rein) de la 12ème journée du diabète, célébrée ce vendredi. Afin de ne pas être pris dans l'engrenage infernal de la maladie, il faut éviter " la surcharge pondérale, une sédentarité, I'hypertension et le stress ". Certains experts américains de l'American Diabetes Association recommandent ainsi un dépistage chez ces sujets à risque: les individus de plus de 45 ans; les patients obèses, les personnes qui ont un parent diabétique de premier degré, celles d'une origine ethnique particulièrement à risque (afroaméricains, hispaniques, indiens, asiatiques ?), les femmes qui ont donné naissance à un bébé de plus de 4 kg ou qui ont été diagnostiquées du diabète gestationnel, les hypertendus; les gens qui ont un taux de cholestérol de plus de 35 mg/dl ou de triglycérides de plus de 250 mg/dl, et ceux qui présentent une intolérance au glucose ou une glycémie à jeun anormale.

Par ailleurs, le dépistage peut se faire grâce à une simple prise de sang ou une petite piqûre au bout du doigt (glycémie capillaire). Quelques signes peuvent alerter le médecin : fatigue constante, bouche sèche, infections récidivantes et durables, soif et envie d'uriner importantes ? Trop souvent encore, le diabète est diagnostiqué à l'occasion d'une complication : artérite, infarctus, atteinte rénale, ophtalmologique ou neurologique. Cette identification tardive nécessite alors un traitement urgent.

Cathy Yogo

Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=10&id=1068803474


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