Le personnel de l'Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) affiche
le sourire. L'infrastructure sanitaire a réceptionné, hier, du matériel
flambant neuf offert par la Coopération économique française. Pour
le directeur de l'hôpital, l'arrivée de ce matériel a commencé à
produire son effet. Saliou Diallo informe que sa structure, "rien
que pour le premier semestre, (a) reçu plus de 11 000 nouveaux consultants
et les lits de l'hôpital affichent, déjà, pratiquement complet,
au point que la commission médicale envisage sérieusement la possibilité
d'augmenter notre capacité d'accueil".
Le centre hospitalier souhaite aller plus loin. Cette volonté va,
en effet, se traduire, selon le patron de l'institution, par plus
d'accessibilité, de propreté, de qualité des repas, de la prise
en charge, du séjour, des soins et de l'accueil. Pour accorder plus
d'attention à ce dernier point, un personnel nouveau a été recruté.
Un recrutement qui a permis au président de la Commission médicale
d'établissement d'exprimer la conception de l'accueil de l'hôpital
: "Il n'appartient plus aux médecins de laisser leurs secrétaires
faire entrer les malades devant un médecin figé. Il appartient au
médecin lui-même d'aller chercher son malade, de l'appeler, de le
rassurer avec le sourire".
La réception du matériel offert par la Coopération française entre
dans le cadre de la mise en œuvre du projet d'établissement de l'Hoggy
qui fut validé en 2001. Les composantes de ce matériel sont nombreuses
et variées. Il s'agit en fait de : "Automate d'immuno-analyse, une
étuve d'histologie, une centrifugeuse, six aspirateurs, huit cardioscopes,
un respirateur Trager, un écho Doppler". Tout ce matériel, estimé
à 400 millions de francs Cfa, a été affecté aux services suivants
: le Laboratoire, l'Anapath (anatomie et cytologie pathologique),
la Cardiologie, la Maternité, le Bloc opératoire, l'Anesthésie et
la réanimation et l'Exploration fonctionnelle.
L'Hoggy, qui a eu à opérer un investissement interne de 100 millions
de francs Cfa en 2003, veut voir se concrétiser son projet d'établissement
dont le coût est estimé à 6 milliards de francs Cfa. La moitié de
ces fonds est destinée "au relèvement de ce plateau technique" de
l'établissement de santé d'ici 2006. Le directeur a profité de la
cérémonie d'hier pour lancer un appel aux autres bailleurs de fonds.
Saliou Diallo souhaite que ces derniers "emboîtent le pas décisif
de la Coopération française". Le but poursuivi, à travers cette
démarche, étant de faire de l'Hoggy "un des modèles d'hôpitaux de
performance à Dakar et même un hôpital de référence dans la sous-région".
Le Chef de la Mission française de coopération, Xavier Rose, a émis
le vœu que l'Hoggy "joue un rôle important dans l'émergence de centres
hospitaliers de référence au Sénégal". Auparavant, le Pr Seydou
Badiane, Conseiller technique n°1 du ministre de la Santé, de l'Hygiène
et de la Prévention a dit sa conviction que "seul le partenariat
Etat-bailleurs de fonds permettra de réaliser le projet d'établissement".
C'est ainsi que "le projet d'établissement de l'Hoggy sera soumis
aux bailleurs de fonds", a-t-il annoncé. Le projet d'établissement,
mis en place à la suite de la réforme hospitalière intervenue en
1998, concerne trois établissements de santé au Sénégal, que sont
l'Hôpital principal, l'Hôpital général de Grand-Yoff et l'Hôpital
régional de Saint-Louis. Mamadou Ticko DIATTA
Lire l'article original : http://www.lequotidien.sn/search/article.cfm?article_id=4596&article_edition=128
Saliou Diallo, directeur Hôpital général de Grand-Yoff
(Hoggy) : "Dans trois mois, il y aura une baisse de nos tarifs"
Le quotidien : Quel est l'impact que le matériel
que vous venez de recevoir pourrait avoir sur les usagers de l'Hoggy
?
Saliou Diallo : L'Hôpital général
de Grand-Yoff a eu à valider son projet d'établissement. C'est un
outil de planification qui montre, un peu, la direction que l'hôpital
doit prendre dans les cinq années à venir. Actuellement, nous sommes
dans la mise en œuvre de ce projet. Et c'est dans ce cadre que la
Coopération française a bien voulu nous allouer quatre cents millions
de francs Cfa pour l'aménagement d'équipements qui vont, évidemment,
contribuer à relever le plateau technique. L'impact sur les malades
a commencé à devenir effectif. Rien que pour le premier semestre,
nous avons reçu onze mille nouveaux consultants. Cela représente,
à peu près, tous ceux que nous avions reçus durant toute l'année
2002. En plus des moyens de l'Etat, ce financement va permettre
d'améliorer, substantiellement, la qualité des soins.
Le quotidien : Les prestations à l'Hoggy sont
réputées ne pas être à la portée de n'importe qui. Mais vous avez
évoqué une possible baisse des tarifs de l'Hôpital général de Grand-Yoff.
De quoi s'agit-il exactement ?
Saliou Diallo : L'accessibilité
aux soins fait partie, également, des objectifs de notre projet
d'établissement. Ce n'est pas une éventualité, c'est sûr que, maintenant,
durant les mois à venir, au maximum dans trois mois, nous allons
baisser nos tarifs pour permettre aux populations qui, actuellement,
ne peuvent pas accéder à nos soins de pouvoir venir se soigner chez
nous. Les tarifs ne sont pas tous cher. Si vous prenez, par exemple,
le prix d'une consultation, il est de cinq mille francs. Pour des
spécialités, si vous allez dans les cliniques, ce ne sont pas les
mêmes prix qui y sont appliqués. Si vous prenez l'hospitalisation,
il y a des hospitalisations à six mille francs par jour. Je crois
qu'il faut voir les domaines où les populations ont du mal à accéder
à Grand-Yoff pour, vraiment, les baisser. Et c'est ce que nous avons
fait. Il y a une étude qui est en cours. Nous allons faire en sorte
que, vraiment, les populations puissent accéder beaucoup plus largement
aux soins au niveau de l'hôpital de Grand-Yoff.
Le quotidien : L'Hôpital, à lui seul, ne peut
pas réaliser ses objectifs dans le domaine des infrastructures.
Quels sont les obstacles à la recherche de moyens financiers pour
la réalisation du projet d'établissement ?
Saliou Diallo : Je crois qu'il
faut convaincre les bailleurs de fonds que l'Hôpital de Grand-Yoff
est un hôpital viable. Et que c'est un hôpital qui peut être un
des plus performants de Dakar. C'est ce que nous sommes en train
de chercher. Et je crois que nous sommes sur la bonne voie, d'autant
plus que les populations commencent à nous faire de plus en plus
confiance. La Coopération française nous a financé pour quatre cents
millions de francs Cfa, elle va encore nous financer pour cent millions
de francs Cfa. L'Etat du Sénégal nous a financé pour presque autant,
sans compter les investissements internes, ce que nous faisons nous-mêmes.
Nous sommes à un peu plus d'un milliard sur un financement de trois
milliards. Je crois que nous sommes sur le bon chemin pour les cinq
années à venir. Il y a de quoi être optimiste.
Mamadou Ticko DIATTA
Lire l'article original : http://www.lequotidien.sn/search/article.cfm?article_id=4598&article_edition=128
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