L'actualité

Notre métier d'éditeurs de revues médicales en Afrique francophone et au Maghreb, nous amène à suivre de très près l'actualité de la santé de ces pays.
Nous lisons la plupart des journaux spécialisés et sommes en contact avec de très nombreuses associations et ONG.
Nous fréquentons aussi certains forums spécialisés.

Dans notre développement Internet, nous avons pensé que toutes ces informations que nous recueillons quotidiennement ne pouvaient que vous intéresser.
C'est la raison de cette rubrique que nous mettrons à jour le plus régulièrement possible.

Afin d'être en harmonie avec la déontologie Internet, nous vous précisons que toutes nos sources sont informées des textes que nous leur empruntons afin de les mettre à votre disposition dans cette rubrique.

Toutefois, comme elles le précisent elles-même pour la plupart, nous vous prions de traiter les informations avec la plus grande prudence et de ne pas hésiter à suivre les liens que nous plaçons systématiquement à la fin des articles, afin de lire le document original et de contacter, le cas échéant, l'auteur ou le responsable de la publication.

Si vous souhaitiez exploiter autrement que pour votre propre usage, l'une des informations de cette rubrique, nous vous demandons de bien vouloir suivre le lien afin de récupérer le document original et vous conseillons d'en informer les responsables.

Nous vous souhaitons d'agréables moments sur SantéTropicale.com

Santetropicale.com

Page d'accueil de Santetropicale.com La Bibliothèque de Santé tropicale Le Kiosque des revues médicales africaines Dictionnaire Internet Africain des Médicaments Web médical africain Annuaire de la santé en Afrique Qui contacter ?

L'actualité de la santé en Afrique

Lutte contre le sida : Les formations sanitaires vont assurer le prise en charge - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 14/09/2004

Trente-deux médecins des centres d'Abobo, de Yopougon et de l'hôpital protestant de Dabou sont formés depuis hier à la prise en charge des malades atteints de la pandémie.
La prise en charge des malades du Sida ou les porteurs de ce virus ne sera plus seulement l'affaire exclusive des centres spécialisés. La lutte contre cette maladie va s'étendre aux formations sanitaires urbaines aux PMI d'Abobo, Yopougon et de Dabou. Ces centres recevront en même temps que les autres malades, ceux qui sont touchés par le virus du Sida. Cela sans classification. Et comme cette expérience ne peut se faire sans la "complicité" des médecins, L'ONG Aconda, l'initiateur forme depuis hier, trente deux médecins à l'USAC de Treichville. Afin que ceux-ci soient plus aptes à la prescription et au suivi : pour tout dire, la prise en charge. Le séminaire a pour thème : "la prescription des anti rétroviraux".

Le Pr Thérèse N'dri Yoman, Doyen honoraire de l'UFR des Sciences Médicales et présidente de l'ONG Aconda affirme que ce nouveau projet de prise en charge de la maladie consiste à "dédramatiser ce mal et éviter la stigmatisation". Car étant donné tous les préjugés qui entourent le Sida, les malades hésitent à fréquenter les centres spécialisés. Il s'agit, dès lors pour Aconda, d'aller vers eux dans les quartiers et leur ouvrir les centres de santé généralement fréquentés par tout le monde. D'où le choix de communes à forte population telles Abobo, Yopougon et Dabou. La ville de Sassandra figure également sur la liste des hôpitaux à s'ouvrir aux malades. Comme autre avantage selon le Pr N'dri Yoman, le coût du traitement mensuel. Lequel revient à 5000f.

L'expérience, débutée par la formation sanitaire de Yopougon-attié, où a été installé un Centre de Prise en Charge, de Recherche et de Formation (CEPREF), a été un succès, selon le Directeur exécutif des programmes, le Dr Touré Siaka. Ce centre intègre le dépistage, la prise en charge clinique des adultes, des enfants et la prise en charge communautaire. Aconda est née, selon le Pr, de la volonté d'un groupe de médecins ayant fait des recherches sur le VIH et obtenu des résultats. Notons que la mise sous ARV (anti-rétroviraux) des femmes enceintes a permis une réduction de 25% de la maladie; ensuite, que la prophylaxie des affections opportunistes par le produit Cotrimoxazole ou Bactrim, améliore la survie des patients. Aconda signifie "réflexion profonde", dans la plupart des langues Akan. Le projet a trois volets : la formation, la recherche et la déconcentration vers la périphérie, en quittant les centres spécialisés. Le projet a démarré avec 450 patients. Des chiffres largement dépassés aujourd'hui, compte tenu de la propension de la maladie. La formation prend fin vendredi.

Dédramatiser la maladie

Favoriser l'accès des anti-rétroviraux à une plus grande population, par l'ouverture des formations sanitaires. L'ONG Aconda a pris le pari avec les formations sanitaires d'Abobo, Yopougon et Dabou. Ce qu'il faut surtout relever, c'est la détermination pour cette ONG de "dédramatiser la maladie. Eviter la stigmatisation". Parce que, dans la difficulté à traiter cette maladie, figure au dire de la présidente, le Pr Thérèse N'dri Yoman la gêne de certains malades à se présenter dans une structure spécialisée. Au risque d'être identifiés et sujets à des ragots de toutes sortes. D'où l'intérêt de la création des centres au sein des formations sanitaires. Lesquels sont appelés à recevoir, comme pour tous les autres malades, ceux qui sont touchés par le virus, au prix de 5000f. Dès le démarrage des activités du centre de Yopougon-attié, où les consultations se font dans le plus grand anonymat, les consultations sont passées, au dire des praticiens de 40 à plus de 110 malades. Comment ne pas comprendre dès lors le pr N'dri Yoman, qui insistait hier sur le succès de cette opération : "il faut que tous les médecins puissent prendre en charge cette maladie. Et que sa prise en charge soit mise au même niveau que la tuberculose ou la fièvre typhoïde". L'expérience est appelée à s'étendre à plusieurs communes. Cependant, ce qu'il faut craindre, c'est le manque de moyens financiers pour le personnel. Certains n'ont n'a pas caché leur désarroi face à cette épée de Damoclès. Ils ont lancé un appel dans ce sens à l'Etat. A lui de jouer maintenant sa partition pour favoriser la pérennisation du programme et éviter sa mort. Il constitue pour l'heure un signe d'espoir pour les patients dont le nombre ne cesse de grandir chaque jour.

Marceline GNEPROUST

Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/content/detail.php?cid=p10Yszp3L6h

 

Dr Touré Siaka (Directeur des Programmes) : "Nous attendons un appui financier de l'état" - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 14/09/2004

Fraternité Matin : La formation que vous initiez va durer cinq jours. Pensez-vous que ce temps est suffisant pour que les bénéficiaires soient véritablement outillés à la prise en charge du Sida, une maladie délicate ?

Docteur Touré Siaka : Oui bien sûr. Les cinq jours de formation vont servir à leur donner les rudiments nécessaires pour reconnaître les patients infectés, en faisant le dépistage. Il s'agira aussi pour eux de déceler les infections opportunistes et connaître les principes des traitements antirétroviraux. Dans la mise en pratique des connaissances qu'ils ont acquises sur le terrain, ces médecins seront suivis par une équipe de supervision de l'ONG Aconda.

Fraternité Matin : Les formations sanitaires sont-elles toutes équipées de matériels adéquats, de sorte que les médecins formés soient tout de suite opérationnels ?

Docteur Touré Siaka : Il s'agit là d'un processus. Et il faut dire que dans beaucoup de ces structures de soins, il y a déjà des laboratoires qui font des tests, notamment dans le cadre de la prévention mère-enfant. Ce que nous voulons réussir ici, c'est amener les praticiens à acquérir le réflexe de la proposition de tests. C'est-à-dire que devant tout malade qui se présente à eux, ils proposent le test.
Cela dit, les structures dans lesquelles nos praticiens travaillent sont des établissements publics ou privés à but non lucratif. Le programme va leur apporter un soutien pour accomplir leur tâche, par la mise à disposition de machines pour faire le comptage des CD4. C'est un examen essentiel pour juger de l'efficacité du traitement.

Fraternité Matin : L'une des difficultés de la lutte contre la Sida, c'est souvent la rupture en médicaments. Avez-vous pris des dispositions pour éviter cette situation ?

Docteur Touré Siaka : Oui. Il est vrai que la question de la rupture est un vieux débat. Cependant, il faut reconnaître que la gestion du médicament, l'approvisionnement est un gros problème. On ne va pas reprendre le procès de la pharmacie de la Santé publique. Mais la disponibilité en fonds nécessaires pour acheter ces médicaments est l'une des causes essentielles. Il se trouve que nous sommes un programme qui a des appuis extérieurs importants et l'essentiel de ces appuis va vers l'achat des médicaments. Ensuite un mécanisme est mis en place pour que les achats se fassent directement auprès des fournisseurs pour garantir l'approvisionnement. Le challenge ici réside plutôt dans la prévision. D'autant les moyens d'acheter ne nous manquent pas, il faut maintenant qu'on prévoit le nombre de personnes qui seront sous traitement à un moment donné. Cela pour prendre le temps de passer les commandes et avoir les produits sur place. Nous sommes en train de mettre ce mécanisme en place.

Fraternité Matin : Les ruptures sont d'autant plus à craindre qu'elles favorisent le trafic illicite et parallèle. Cela pourrait arriver pour des médicaments qui ne coûtent que 5000 ?

Docteur Touré Siaka : Tout à fait. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles on devrait les éviter. Le challenge comme je le disais tantôt, c'est l'idée d'intégrer la prise en charge dans le système. Parce que les travers habituels existent. Ce sont des choses difficiles à éviter mais il nous faut trouver les moyens. Et dans la définition de nos volets, l'un porte sur la gestion de médicaments, l'approvisionnent, la gestion dans les pharmacies, les établissements, tout cela pour assurer une traçabilité. A cet effet, nous formerons les gestionnaires. Nous mettrons à leur disposition des outils informatiques, des logiciels. Au niveau des pharmacies, nous prendrons des dispositions pour mettre en place des locaux appropriés. Les bailleurs de fonds font de la traçabilité une exigence.

Fraternité Matin : S'agit-il là d'un projet à long terme ?

Docteur Touré Siaka : Non, il ne s'agit pas de projet mais d'un programme qui s'inscrit dans le cadre du programme national de lutte contre le Sida qui est censé s'inscrire dan un long terme. Ce que l'on pourra discuter, ce sont les appuis qui s'étendent malheureusement sur une période donnée.

Fraternité Matin : On connaît le Programme national de lutte contre le sida (PNLS), le projet Retroci et maintenant Aconda. Qu'est-ce qui change ?

Docteur Touré Siaka : Le PNLS est l'institution à qui il revient d'organiser les soins des personnes infectées par le VIH. Ensuite elle projette son programme d'activité, dans lequel tous les autres partenaires doivent engager leur activité. Notre programme n'est qu'une partie que le PNLS nous concède. Ainsi, nous sommes chargés de couvrir les zones de Yopougon, d'Abobo et de Sassandra pour le compte du PNLS. Si le programme marche mieux et que nous avons des moyens supplémentaires, il est évident que nous allons élargir ces zones.

Fraternité Matin : Quels sont vos rapports avec le projet Retroci ?

Docteur Touré Siaka : Ce projet n'entre pas dans notre fonctionnement. Cependant, il me semble qu'il entre dans le cadre d'un partenariat entre les Etats-unis et la Côte d'Ivoire. Il s'agit d'un appui en terme de logistique, de méthodologie et notamment de fonds. Chacun joue son rôle. Le programme national définit les politiques, trace le cadre, les autres s'y installent.

Fraternité Matin : Pourquoi Abobo et Yopougon pour lancer le programme ?

Docteur Touré Siaka : Initialement c'est la commune de Yopougon qui avait été choisie, parce que nous avons travaillé au sein de la formation sanitaire de Yopougon- attié. Nous y avons mis en place un projet de recherche et un centre de traitement.
Dans un deuxième temps, nous avions voulu nous mettre en réseau avec les autres structures de cette commune, quand, dans la recherche de financement nous avons eu un appui plus important. Nous avons pensé qu'il nous fallait élargir notre champ d'action à Abobo. Ces deux communes sont, d'après ce que l'on nous a dit, les plus peuplées. En plus, elles souffrent du manque de structure de soins spécialisés dans la prise en charge des personnes infectées. Celles qui existent sont le plus souvent concentrées à Treichville : on connaît le CHU de Treichville avec l'USAC, le service des maladies infectieuses. Yopougon et Abobo sont les parents pauvres de l'offre de soins des personnes infectées.

Fraternité Matin : Quelle est la mission de Aconda ?

Docteur Touré Siaka : Il s'agit d'une association des professionnels de santé, c'est-à-dire des médecins, de paramédicaux. C'est notre manière de participer à la lutte contre cette pandémie, non pas comme des prestataires simples mais comme des personnes qui peuvent réfléchir pour améliorer la prise en charge et aussi trouver des moyens supplémentaires pour aider les patients. Il y a très peu d'endroits où on prend en charge les malades. Notre volonté, c'est de décentraliser au maximum cette prise en charge. Donc en terme d'activité, il y a par exemple le concept de PTME plus. Il consiste à proposer l'offre de soins complète aux femmes, en plus du bébé. Il faut dire qu'initialement, l'objectif était de prévenir la prévention de la transmission du virus de la mère à l'enfant. Au bout du compte, l'enfant peut être sauf mais après, rien n'était proposé à la mère. Il s'agit à présent de la prendre en charge. C'est un concept plus large. Il s'étend même à toute la famille. Ce concept est évalué sur deux sites à Abidjan. On espère pouvoir en faire un modèle de soins qu'on pourra généraliser. C'est le prototype de notre démarche.

Fraternité Matin : Le gouvernement a-t-il participé à la création de Aconda ? D'où vient cette initiative ?

Docteur Touré Siaka : C'est une initiative de praticiens. Le partenariat entre la France et la Côte d'Ivoire qui existait à travers le PACCI avait pris fin. Nous avons pensé aux malades, qui risquaient d'être livrés à eux. Les compétences étaient déjà en place. Il fallait mieux les garder. On a donc imaginé une structure. Elle aurait pu être publique mais cela nous aurait limité. En effet dès que nous avons commencé à rédiger nos projets, des partenariats avec des fondations et des institutions nous sont venus de partout. On compte, l'université de Columbia, celle de Bordeaux. Notre dernier soutien vient de la Fondation Helène Glaser. Il nous a permis d'organiser cette formation.

Fraternité Matin : Comment se fait la collaboration avec le ministère de la Santé ?

Docteur Touré Siaka : Nous sommes liés par une convention. Toutes nos actions se situent dans le cadre du ministère de la Santé. Ce que nous souhaitons maintenant, c'est un appui financier. Parce que les financements que nous recevons aujourd'hui sont essentiellement destinés aux malades. Très peu va dans le fonctionnement des personnels. On estime qu'il revient à l'Etat de mettre en œuvre des structures.

Marceline GNEPROUST

Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/content/detail.php?cid=53wrO7OdHae


Retour actualités
 
Copyright © 2004 NG COM Santé tropicale. Tous droits réservés. Site réalisé et developpé par NG COM Santé tropicale