Face à la presse vendredi dernier,
le ministre Urbain Olanguena Awono a passé en revue les préoccupations
de son département.
Où en est-on avec l'épidémie de choléra qui a durement touché le
pays et particulièrement Douala ces derniers temps ? Qu'en est-il
du paludisme et de la tuberculose ? Le coût de la santé peut-il
être réduit ? Ces questions et bien d'autres ont été abordées lors
de la communication gouvernementale du ministre de la Santé publique.
Choléra : plus de 500 millions
F
L'épidémie a touché sept provinces
du pays. Selon le ministre de la Santé publique, plus de cinq mille
cas ont été enregistrés à travers une vingtaine de foyers, occasionnant
cent trente huit décès. Tous les foyers sont éteints aujourd'hui,
sauf celui de Douala, qui a été le plus sévère, mais il est en voie
d'extinction, a expliqué le Minsanté. La bataille a été rude : "On
enregistrait parfois cent à deux cents cas par jour". Pour endiguer
le fléau, le gouvernement et ses partenaires ont recruté du personnel
infirmier, curé 47km de drain, désinfecté des maisons, fourni des
équipements, etc. Coût de l'opération, plus de cinq cents millions
de francs. Conclusion de l'orateur, la situation du choléra est
endémique : il faut agir sur les causes structurelles, la salubrité,
l'accès à l'eau potable, l'hygiène. Et l'action doit être concertée,
impliquant aussi le Minville, le Minef, les communautés…
Tuberculose : traitement bientôt
gratuit
Cette maladie reste une des priorités
des pouvoirs publics. Une politique nationale a été définie, et
les faiblesses dans la lutte contre le mal identifiées. " Nous avons
les solutions ", a indiqué le ministre, qui a ajouté que pour les
deux prochaines années, le Cameroun va recevoir quelque trois millions
de dollars américains dans le cadre de la lutte contre la maladie.
Les premières mesures consisteront en la réhabilitation des centres
de traitement de l'hôpital Jamot à Yaoundé, et d'Akwa à Douala.
Mais déjà, "la politique gouvernementale va nous permettre, à partir
du 1er octobre prochain, de soigner gratuitement la tuberculose".
Une option rendue possible grâce à l'appui des bailleurs de fonds,
a rappelé Urbain Olanguena.
Paludisme : lutte renforcée
Le combat contre le paludisme s'est
intensifié avec de nouvelles stratégies, notamment une autre approche
de la prévention. Ce n'est pas du luxe, car le paludisme reste "la
première cause de morbidité et de mortalité au Cameroun". Quelques
chiffres : 40% des décès des enfants de moins de cinq ans, 40% des
hospitalisations environ, 35% des décès en formations hospitalières
et 50% des consultations sont dues au paludisme. L'appui du Fonds
mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose
tombe à pic. Sur un autre plan, le Minsanté a déclaré que la distribution
de moustiquaires imprégnées se poursuivrait.
La santé a un coût
A quand des soins totalement gratuits
pour tout le monde au Cameroun ? Difficile à dire, et peut-être
plus difficile encore à faire. "Le service de la santé a un coût.
Il est très difficile de tenir si on ne paye rien (sauf pour ce
qui est des vaccinations et des moustiquaires)". Le ministre s'est
cependant voulu rassurant, affirmant que les autorités veillaient
à ce que le coût des traitements médicaux soit réduit, ne constitue
pas une entrave pour le citoyen ordinaire. 1,4% du Pib du pays est
affecté à la Santé. Pour ce qui est des ressources budgétaires,
elles tournent autour de 5%.
Spécialistes : les oiseaux rares
Le reproche persiste : nombre de
spécialistes des hôpitaux publics sont réputés détourner les patients
pour des structures privées, où ils passent eux-mêmes une bonne
partie de leur temps. Le fait qu'ils soient peu nombreux - le Minsanté
l'a reconnu - aggrave la situation. "Depuis quelques années, nous
avons relancé, avec la Faculté de médecine, la formation de spécialistes."
Et Urbain Olanguena a fermement rappelé que les médecins du public
doivent se consacrer au public. "On améliore progressivement leurs
conditions de travail ; nous leur demandons un bon accueil et une
meilleure programmation de leurs interventions".
Samu : 12000 appels par mois
A Yaoundé et à Douala, les deux
bases actuellement fonctionnelles, six mille appels sont enregistrés
mensuellement. C'est la preuve, d'après le Minsanté, que le Service
d'assistance médicale d'urgence (Samu) vient répondre à une demande
qui existait. L'offre devrait bientôt être renforcée, notamment
sur l'axe Yaoundé-Bafoussam et dans le Septentrion. Rappel, le Samu
est joignable au 19 (téléphone fixe) et au 119 (portable).
Personnels de santé
Les gens ne doivent pas jouer avec
la vie des autres. Raison pour laquelle les mauvaises pratiques
sont sanctionnées. D'un autre côté, la hiérarchie travaille à moderniser
l'environnement professionnel des personnels de la Santé, dans le
cadre de sa stratégie sectorielle. " Nous investissons plus pour
améliorer leurs conditions de travail ", a dit le Minsanté.
Alliance NYOBIA
Lire l'article original : http://www.cameroon-tribune.net/article.php?lang=Fr&oled=j13092004&idart=18941&olarch=j13092004&ph=y
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