Le Ministère de la Santé et de
la Prévention médicale, en partenariat avec BASICS II/USAID, a procédé
les mercredi et jeudi derniers à Saly Portudal à Mbour, à la présentation
des résultats de l'intervention en santé périnatale et néonatale
menée dans le District de Kébémer. Cette intervention qui est l'une
des premières en Afrique de l'Ouest vise à améliorer la santé de
la femme enceinte et du nouveau-né. C'est Dr Issa Mbaye SAMB, ministre
de la Santé et de la Prévention médicale, qui a présidé la cérémonie
d'ouverture.
En ouvrant l'atelier de restitution
des résultats de l'intervention de Kébémer, Dr Issa Mbaye SAMB dira
d'emblée "toute l'estime qu'il porte à cette nouvelle stratégie
dont la finalité vise à combattre ce terrible fléau qui gangrène
notre société, à savoir la morbidité et la mortalité maternelle
et infantile". Le ministre de la Santé et de la Prévention médicale
qui a rendu hommage à l'équipe de BASICS II dont "la prise de conscience
des difficultés d'ordre sanitaire qui pèsent sur nos Communautés,
traduit de fort belle manière leur engagement, à côté des pouvoirs
publics à promouvoir la santé des populations en général, celle
de la mère et de l'enfant, en particulier".
Par ailleurs, il s'est réjoui de la présence des partenaires au
développement (OMS - USAID) dont le soutien, dira-t-il, et l'appui
constant, "constituent la marque de leur engagement permanent".
Revenant sur la mortalité néonatale et infantile, le Dr Issa Mbaye
SAMB a souligné "qu'elle demeure une préoccupation constante de
bon nombre de gouvernements". Selon l'Organisation mondiale de la
santé, quelque 3,9 millions de nouveau-nés décèdent au cours de
leurs premiers mois de vie, et que 98% de ces décès se produisent
dans les pays en voie de développement, en particulier en Asie et
en Afrique.
L'ampleur de ces phénomènes, la
non-maîtrise de certains de leurs déterminants, la faible connaissance
des attitudes et comportements des populations, vis-à-vis de ces
facteurs, peuvent être " des causes d'une utilisation insuffisante
des services de santé de la reproduction, a estimé le ministre de
la Santé. Dès lors, il s'avère indispensable, selon lui, "de documenter
ces questions, d'apprécier la capacité fonctionnelle de nos structures
de santé, pour mieux définir et hiérarchiser les priorités". C'est
toute la signification, dira-t-il, "de l'expérience qui vient
d'être menée au niveau du district de Kébémer par mon département,
en collaboration avec l'USAID et son agence d'exécution BASICS II".
Auparavant, la représentante de l'USAID a souligné que "la mort
d'un enfant, comme celle d'une femme, constitue une tragédie pour
la famille et la société". Avec le département de la Santé, elle
dit partager la réflexion selon laquelle, "la durabilité et la mise
en œuvre d'interventions efficaces et efficientes sont tributaires
d'une source de financement pérenne. Pour cette raison, Jennifer
Adams aboutit à la conclusion que la gratuité ou la subvention d'un
paquet de services de soins prénatals et postnatals doit exclusivement
concerner les populations démunies de toutes les régions du Sénégal".
La réduction drastique de la mortalité périnatale et néonatale est
un défi crucial à relever pour l'amélioration de la santé des enfants,
et Jennifer de rassurer que "l'USAID se joindra à l'effort de tous,
pour relever ce défi".
Attention particulière aux nouveau-nés
Au Sénégal, la mortalité néonatale
reste encore élevée (autour de 31,4% en 1999) et représente plus
de la moitié de la mortalité infantile qui était de 63,5% en 1999.
Pour réduire de manière significative la mortalité infantile, une
attention particulière devrait être accordée aux nouveau-nés. Pour
le Sénégal, la tragédie est que beaucoup de ces décès pourraient
être évités par la mise en œuvre, au niveau national, de plusieurs
interventions peu coûteuses qui ont montré leur efficacité. Des
interventions qui incluent certains éléments de soins prénatals,
un accouchement propre et sécurisé, des soins de base du nouveau-né
à la naissance composés du maintien de la température, des soins
du cordon et des yeux et d'une alimentation au sein précoce et exclusive
du nouveau-né. Aussi, sera-t-il question de soins supplémentaires
aux nouveau-nés fragiles et malades comme ceux qui ont un faible
poids de naissance, mais également la reconnaissance des signes
de danger et la recherche précoce de soins.
Amath Sigui NDIAYE
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=41847&index__edition=10286
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