Actualités de la santé
en Afrique
Octobre 2005
Au sommaire de cette semaine :
Burkina Faso :
© CHR De Dedougou : Une quinquagénaire opérée d'un kyste de 4,5 kg
© Sept spécialistes en gynécologie et obstétrique formés au Burkina
© Structures sanitaires de Bobo Dioulasso : Deux CMA et une imagerie médicale en renfort
Cameroun :
© Génial : Le xylitol pour oxygéner le cerveau
© D’autres formes de résistance : Tandis que l’agent du paludisme développe des oppositions aux médicaments, les insecticides deviennent de moins en moins efficaces
Côte d'ivoire :
© Eradication de la poliomyélite : Un nouveau vaccin sur le marché
Madagascar :
© Santé de la reproduction - Près de 13 000 enfants succombent au VIH
© Soigner la peste et le choléra par l’acupuncture
© Grossesse - Neuf femmes par jour meurent à l'accouchement
© Pandémie - Les vaccins préconisés contre la grippe aviaire
RD Congo :
© La pharmacopée traditionnelle de plus en plus prisée dans la ville de Kananga
Sénégal :
© Surveillance du paludisme : La sous-région ouest-africaine affine sa stratégie
© Prévention des IST/sida en milieu rural : Le souci d’améliorer la réponse nationale contre le VIH
© Santé publique - Etat clinique du Sénégal : La fièvre jaune fait deux décès, le choléra plus de 350
© Paludisme : Le Programme national de lutte évalue ses activités
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Santé Tropicale
Pour le Dr Philippe Obounou de la faculté de médecine et de sciences biomédicales, le vecteur de la maladie devient résistant devant les médicaments recommandés par le comité national de lutte contre le paludisme au Cameroun. Pour lui, cette résistance est manifeste lorsque les patients reviennent une semaine après en se plaignant de n’avoir pas été traités suffisamment et d’être quotidiennement attaqués. Les causes de cette résistance sont à chercher dans les insuffisances avérées de la quinine, l’un des médicaments les plus utilisés depuis fort longtemps. C’est la raison pour laquelle elle n’a plus d’impact particulier sur le moustique responsable du palu.
Pour une malade, Mary Atabong, qui a souffert pendant plus de trois mois, c’est après plusieurs prescriptions qu’elle s’est sentie mieux. Le comportement des patients n’est pas aussi innocent dans la résistance développée autour du traitement du paludisme. Pour beaucoup, la moustiquaire imprégnée n’est pas encore entrée dans les mœurs. Et ce, malgré les campagnes de prévention, et les dons gratuits initiés çà et là par le gouvernement. Pour le Pr. Wilfred Mbacham, coordonnateur de la conférence panafricaine 2005 de la lutte contre le paludisme, même les femmes enceintes qui sont les plus interpellées par cette utilisation s’en débarrassent une fois leur grossesse terminée. Enfin, on peut dire que les vieilles habitudes ont la peau dure. L’assainissement des zones marécageuses reste encore lent et les eaux stagnantes continuent d’abriter le vecteur de la maladie. Pour l’un des experts devant se réunir le mois prochain autour de la question, la sensibilisation doit encore être intensifiée. Pour faire reculer toute forme de résistance.
Alain TCHAKOUNTE
Pr. Wilfred Mbacham, : "De nouvelles méthodes pour lutter contre le paludisme" - Cameroon tribune - Cameroun - 19/10/2005
Pr. Wilfred Mbacham, coordinateur de la Conférence panafricaine 2005 de la lutte contre le paludisme.
Quels sont les problèmes de prévention au Cameroun ?
Les problèmes se situent à plusieurs niveaux. Premièrement, certains médicaments utilisés couramment sont devenus inefficaces, et ne peuvent donc plus être utilisés à des fins préventives. Par ailleurs, malgré la sensibilisation, et la tentative de vulgarisation de la moustiquaire par le gouvernement, ce volet de prévention ne rencontre pas encore l’entière adhésion des populations. Même les femmes enceintes qui utilisent le plus la moustiquaire, abandonnent son usage une fois libérées. Les problèmes résident dans l’éducation et d’acceptabilité des populations. Et je crois qu’avec une meilleure médiatisation de cette maladie, les populations se rendront compte de la nécessité de combattre ce fléau.
Face à la résistance des moustiques, et l’inefficacité des médicaments, quelle solution apportera la conférence internationale sur le paludisme en novembre prochain à Yaoundé ?
Pour la toute première fois, les chercheurs et les gestionnaires vont s’asseoir pour examiner les épineux problèmes concernant la résistance des moustiques aux insecticides, et la résistance de la maladie aux médicaments. Près de 2000 personnes discuteront sur les axes que doit suivre la recherche et le contrôle de la maladie. Pour la première fois, certaines données de la recherche rangées dans les tiroirs seront présentées au public pour permettre aux gestionnaires d’élaborer des programmes. Il y a de nouvelles méthodes pour lutter contre le paludisme, il existe de nouveaux médicaments, il y a de nouveaux insecticides, toutes les découvertes seront publiées.
Comment peut-on expliquer que, malgré le nombre élevé de victimes du paludisme, il n’y ait pas la même mobilisation autour de cette maladie que le sida ?
Le paludisme est une maladie orpheline. Et c’est parce que dans les années 60, beaucoup de bailleurs de fonds ont mis l’accent sur l’éradication de cette maladie. Malheureusement vers les années 70, les résultats n’étant pas effectifs, les bailleurs ont arrêté de financer le contrôle et la lutte contre le palu. Entre-temps, le sida a fait son apparition, et a gagné plus de place. Aujourd’hui, même la population considère le paludisme comme une petite maladie. Il est grand temps que les gens s’éveillent sur le danger du paludisme. Car cette maladie continue à faire des ravages, surtout ici au Cameroun où le nombre de victimes est plus élevé que celui du sida. Je crois qu’avec cette conférence, et la grande ouverture médiatique sur la lutte contre cette maladie, on aura une meilleure mobilisation sociale.
En tant que coordinateur de la conférence, comment appréciez-vous la coopération Nord-Sud dans la lutte contre le paludisme ?
Depuis que je coordonne cette conférence, j’ai pu observer la volonté des bailleurs de fonds, à financer les recherches africaines. Les financements existent, mais la seule exigence est que les bailleurs veulent que les recherches et le travail proviennent de l’Afrique. Le Cameroun par exemple, qui a fait du programme de lutte contre le paludisme une priorité, s’est vu confier cette année, l’organisation de la conférence panafricaine. Et maintenant que les recherches et programmes sont mieux élaborés, les bailleurs de fonds recommencent à suivre de très près notre travail par des financements, et l’assistance technique.
Marguerite Estelle ETOA
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