Actualités de la santé
en Afrique
Décembre 2005
Au sommaire de cette semaine :
Cameroun :
© Hypertension artérielle : Les chiffres qui donnent la tension
© Goutte : Le mal de la bonne bouffe
© Dr Ngandeu Sigwe : Les hommes consomment plus de viandes rouges
© Malnutrition : des chiffres inquiétants. 35% des enfants camerounais en souffrent. L’ignorance des parents en cause
© VIH : un vaccin en cours d’expérimentation
Côte d'ivoire :
© 570.000 séropositifs en Côte d’Ivoire
Madagascar :
© Maurice - Des équipements pour les maladies rénales
© Un nouveau produit contraceptif
© Soins et extraction des dents : Risque de transmission du VIH/Sida
© Lutte contre la filariose lymphatique dans l'Atsimo Atsinanana
© 13 500 nouveaux sidéens découverts tous les jours
Mali :
© Sida, tuberculose et paludisme : le parapluie d'action Bio-Mali
RD Congo :
© De nouveaux produits sur la liste de présélection des médicaments anti-VIH
© 30% de la population congolaise touchés par la drépanocytose
© La rougeole fait des ravages dans le Bas-Congo
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Santé Tropicale
Certes, les taux d’infection ont diminué dans certains pays pour cette année, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais la tendance globale reflète toujours une augmentation de la transmission.
Pour Madagascar, les premiers cas d’infection par le vih/sida ont été découverts en 1987. “Le taux de prévalence a régulièrement progressé, pour atteindre les 1,1 % en 2003. Ceci s’explique par le pourcentage élevé des infections sexuellement transmissibles, de 4 %, créant un terrain favorable à l’expansion rapide du virus”, explique un responsable du Comité national de lutte contre le sida (CNLS).
Le profil de la pandémie est comparable aux situations de l’Afrique du Sud et du Botswana, deux pays aujourd’hui parmi les plus gravement touchés. En d’autres termes, la tendance actuelle laisse craindre une explosion aux conséquences humanitaires, sociales et économiques catastrophiques.
Maintenir le taux de prévalence.
A ce rythme, la Grande île figure parmi les pays où le taux de prévalence du vih / sida est relativement faible. L’évolution de la maladie fait, toutefois, craindre une explosion de la maladie au sein de la population toute entière.
“Maintenir cette prévalence à un niveau le plus faible et contrecarrer tous les facteurs pouvant favoriser la propagation du virus, constituent l’un des plus grands défis du pays”, annonce-t-on au niveau du Comité national de lutte contre le sida (CNLS).
Un plan stratégique actualisé cadre, depuis 2002, toutes les interventions destinées à faire reculer ce fléau. Sous l’impulsion du CNLS, le secrétaire exécutif dirige la manœuvre en assurant l’orientation stratégique, la mobilisation des ressources, le contrôle et le suivi des opérations, suivant les recommandations du plan national de lutte contre le sida (PSN).
A l’heure actuelle, sa mise en œuvre entame sa deuxième année. “Les perspectives pour 2005 s’articulent autour des activités inscrites dans ce plan. Elles constituent une continuation, en cas de besoin, des tâches réalisées en 2004 et un commencement de celles qui ne l’ont point été”, explique-t-on.
“En outre, l’orientation générale de la lutte contre le sida pour 2005 est surtout tournée vers les jeunes et les populations rurales”, ajoute le Dr Andry Rakotomanana, chargée de programme vih/ sida au CNLS. Dans ce cadre, le partenariat avec les autres projets de développement se concrétise par la synergie des actions par l'intermédiaire du “mainstreaming”.
Bref, les objectifs stratégiques, pour Madagascar, consistent à assurer la prise en charge médicale et psychosociale des personnes atteintes du vih et des autres individus affectés, à mettre en place des structures de suivi et d’évaluation pour la lutte, à contribuer à la mise en œuvre des initiatives internationales, sous-régionales et mondiales contre le sida, et enfin à réduire la transmission du virus de la mère à l’enfant.
Aucun vaccin. Le dépistage du vih /sida se fait à l’aide d’une simple prise de sang
Sur le plan de la recherche, aucun vaccin n’a encore vu le jour, bien qu’une soixantaine d’essais cliniques aient été menés, ces dernières années, dans le monde pour tester quelques 30 candidats.
A l’Institut Pasteur, où le vih 1 a été découvert en 1983, puis le vih 2 en 1985, différentes voies sont explorées. Le projet visant à élaborer un vaccin anti-sida à partir de celui contre la rougeole, de très bas prix, suit son chemin. “L’objectif consiste à concevoir un vaccin dit “recombinant”, c'est-à-dire introduire deux à trois gènes du vih dans le génome du virus atténué de la rougeole”, explique un scientifique.
En attendant ce fameux vaccin, les séropositifs et les sidéens sont mis sous traitements antirétroviraux (ARV), pour alléger leurs souffrances. “Chez nous, la prise en charge des médicaments ARV est gratuite. Ils sont disponibles dans les grands hôpitaux et les formations sanitaires des six chefs-lieux de province”, souligne le Dr Andry Rakotomanana.
Avant 2003, la prise en charge médicale des séropositifs se faisait à l’île de La Réunion. Mais depuis 2004, il est possible de le faire à l’intérieur du pays, grâce à la collaboration avec l’Association Rive.
Le rapport annuel 2004, intitulé “Madagascar : vers une lutte efficace contre le sida”, indique que “40 médecins et 40 paramédicaux ont été formés sur la notion de prise en charge médicale des personnes atteintes du vih en 2004”.
Concernant le volet psychosocial, deux grandes associations, à savoir Finoana Fanantenana Fitiavana (Fifafi) et Philadelphie, s’en occupent suivant le système “counseling”, c'est-à-dire l’implication des séropositifs dans la lutte contre le sida, les visites à domicile, la sensibilisation sur le dépistage et la lutte contre toute forme de stigmatisation et discrimination envers les personnes atteintes par la maladie.
Fanja Saholiarisoa & Henintsoa Andriamiarisoa
Lire l'article original : http://www.lexpressmada.com/article.php?id=38354&r=13&d=2005-12-01
Dr Andry Rakotomanana, Chargée de programme vih / sida - L'express - Madagascar - 01/12/2005
Pouvez-vous nous parler de l’évolution du sida à Madagascar ?
Les premiers cas d’infection par le vih ont été découverts en 1987. On peut dire que le taux de prévalence a régulièrement progressé, si l’on se réfère aux résultats des enquêtes réalisées sur les femmes enceintes. En effet, il est passé de 0,02 % en 1989 à 1,1 % en 2003, contre 0,15 % en 2000 et 0,33 % en 2002.
La société malgache s’éveille lentement des réalités de l’épidémie. Mais le vih / sida est encore stigmatisé et entouré de préjugés créant des réticences.
Quelles sont les catégories de personnes les plus touchées ?
L’enquête sur la surveillance comportementale nous a permis d’identifier des groupes à risques. Parmi ces derniers figurent les jeunes, les travailleurs de sexe qui exercent un métier à péril, les malades atteints de l’infection sexuellement transmissibles (IST), et les travailleurs mobiles, c'est-à-dire les camionneurs.
Pour les jeunes, les relations sexuelles précoces et non protégées, l’insuffisance d’informations, les services inaccessibles s’avèrent être les principales causes de contamination. A cela s’ajoutent les tabous sociaux sur la sexualité.
Qu’en est-il de la prise en charge des séropositifs ?
Il existe un portail d’accès vers la prise en charge, comportant trois aspects. Dans un premier temps, toute personne peut se faire dépister auprès des centres de conseil et de test volontaire, accessibles dans les chefs-lieux de province. Une fois dépistée, il y a un système de référence consistant, pour le médecin référent, à inciter les personnes séropositives à se soigner. Par la suite, le médecin l’examine et lui prescrit le traitement antirétroviral (ARV) ou trithérapie à vie, si besoin est. Sur le plan médical, l’ARV s’impose si le taux de l’anticorps, dénommé CD 4, est inférieur à 250. Dans ce dernier cas, le patient a l’obligation de faire une analyse tous les trois mois.
Quelles sont les nouvelles stratégies pour faire reculer le sida ?
Nous avons adopté une nouvelle approche privilégiant les réponses locales. C’est dans cette optique qu’ont été mis ont place les comités locaux de lutte contre le sida (CLLS). La principale mission, qui leur est dévolue, consiste à définir les stratégies au niveau local, après avoir identifié les organisations communautaires de base (OCB). Par conséquent, les grandes Organisations non gouvernementales (ONG), qui ont des expertises conséquentes, se chargent des actions spécifiques, comme la mise en place des centres de conseil et de test volontaire (CTV), la prise en charge des IST, la distribution des préservatifs…
Parlez-nous du projet de loi sur la lutte contre le sida et la protection des personnes vivant avec...
Récemment adoptée à l'Assemblée nationale, cette nouvelle loi vise à lutter contre la propagation de l’affection causée par le vih, entraînant la diminution et la perte des défenses immunitaires de l’organisme, se traduisant par le sida. Elle a pour objet de protéger les personnes vivant avec le vih/sida contre toutes les formes de discrimination ou de stigmatisation, de réaffirmer leurs droits et libertés fondamentaux, conformément aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme. Elle indique, également, les mesures de protection des droits du ou des partenaires et des membres de la famille proche des personnes vivant avec le vih/sida contre toutes les formes de discrimination ou de stigmatisation.
S'agissant des préservatifs, leur promotion porte-t-elle ses fruits ?
D'après les résultats des enquêtes, nous pouvons répondre par l'affirmative. L’enquête sur la surveillance comportementale indique que le taux d’utilisation des préservatifs, chez les jeunes, est passé de moins de 3 %, en 1997, à 35 % en 2004. Cette hausse est également constatée chez les militaires et les travailleurs du sexe. Toutefois, le poids de la tradition et les us et coutumes demeurent des obstacles dans certaines zones.
Lire l'article original : http://www.lexpressmada.com/article.php?id=38359&r=13&d=2005-12-01
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