La tuberculose fait un retour en force. Aussi
bien chez nous qu'à l'échelle mondiale
Sa résurgence, ces dernières années, est liée
au sida avec lequel elle forme un couple infernal, et au comportement des
hommes. La situation est devenue si préoccupante que les responsables
de la lutte contre la maladie dans notre pays ont décidé de
sonner la mobilisation.
Pour susciter celle des décideurs et des leaders religieux, le Programme
national de lutte contre la tuberculose (PNLT) a élaboré un
document de plaidoyer dont le lancement solennel a eu lieu au Mémorial
Modibo Keïta.
La cérémonie était présidée par Abdel
Kader Samaké, le président du Comité national antituberculeux
(CAM), et a enregistré la présence du président du
Conseil supérieur de la communication, Moussa Keita, de Boubacar
Diallo de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), des représentants
des confessions religieuses et de nombreux autres invités de marque.
Le document de plaidoyer entend obtenir le soutien des décideurs
afin d'influencer les coûts liés à la prise en charge
des malades de la tuberculose. Le projet prévoit de diffuser de larges
informations sur la maladie et d'intensifier les campagnes IEC (information,
éducation et communication) ou CCC (communication pour le changement
de comportement).
Dans le document de plaidoyer, le PNLT se fixe des objectifs précis.
Il promet de s'employer pour que d'ici un an, 50% des mosquées et
églises du pays s'impliquent dans la lutte contre le fléau.
Une vaste ambition qui nécessitera de gros efforts. Les responsables
du programme en sont conscients mais entendent relever le défi.
Le document milite aussi pour la multiplication des centres de dépistage
par le département de la Santé dans les cinq prochaines années
(2005-2009) et l'intégration de la stratégie "dots"
(traitement sous observation directe) dans les activités des centres
de santé. Ces efforts ne seront pas de trop pour faire reculer une
maladie à laquelle les couches les défavorisées sont
les plus exposées.
Depuis près de trois décennies, la tuberculose a été
érigée par l'OMS, en urgence mondiale contre laquelle une
synergie d'actions s'impose afin de réduire son impact, notamment
dans les pays en développement où la maladie est particulièrement
répandue parmi les pauvres.
Au Mali, le combat contre la tuberculose remonte loin. Déjà
en 1957, une structure de lutte contre la maladie existait. Démembrement
de l'Association française de lutte contre la tuberculose et reconnue
comme l'une des premières associations d'utilité publique
du pays, elle deviendra le Comité antituberculeux du Mali (CAM) après
l'accession à l'indépendance.
Pour le président du CAM, la tuberculose qui fait son retour en force
interpelle la conscience et impose l'application d'un principe infaillible
: pour vaincre une pandémie, il faut une synergie d'actions.
A sa suite, Boubacar Diallo de l'OMS résumera la problématique
de la tuberculose : aujourd'hui nous savons tout sur cette maladie et nous
avons les moyens de la vaincre.
Ces deux interventions ont été suivies de celle de Diakaridia
Koné qui soulignera aussi le devoir de tous de contribuer aux efforts.
Sans cela, les objectifs ne seront pas atteints, dira-t-il, avant de rendre
hommage aux partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement
dans la lutte contre ce fléau.
La tuberculose est redevenue une vraie préoccupation dans notre pays.
Surtout dans le district de Bamako où on enregistre le plus grand
nombre de cas. Rien que cette année, il est attendu 1164 nouvelles
infections dans la capitale et ses environs.
B. DOUMBIA
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l'article original : http://www.essor.gov.ml/jour/cgi-bin/view_article.pl?id=11109