En direct de Londres, des spécialistes
évoquent les résultats d’une étude sur des patientes
post-ménauposées : “Arimidex” diminue les risques
de récidive de la maladie.
Les femmes souffrant du cancer du sein peuvent s’accrocher
à l’Arimidex. Les récentes recherches ont conclu que
les femmes optant pour ce traitement hormonal, à la suite de leur
opération, ont moins de risques de récidive. L’utilisation
de l’Arimidex chez les femmes atteintes d’un cancer du sein,
après la ménopause, a fait l’objet des discussions,
hier, au Clos St-Louis, lors d’une vidéo-conférence
en direct de Londres.
Une trentaine de professionnels de la santé y était conviée.
Cette conférence a été organisée par la compagnie
pharmaceutique Astra-Zeneca, qui commercialise l’Arimidex à
travers le monde. Ce médicament représente une lueur d’espoir
pour le traitement du cancer du sein au stade initial. Les risques pour
les patientes de subir une ablation du sein ou de mourir de cette maladie
sont diminués.
Mis en circulation depuis cinq ans, Arimidex a prouvé qu’il
réduit les risques de récidive du cancer. Depuis un an, les
recherches sur 10 000 femmes post-ménopausées atteintes de
cancer au stade initial, dans 21 pays, ont permis de conclure sur l’efficacité
du traitement avec Arimidex. Vendu à Rs 3 500 la boîte de 28
comprimés, ce médicament est disponible uniquement chez Medical
Trading en raison de son coût élevé.
Une nouvelle étape après 30 ans
Arimidex présente plusieurs bénéfices, selon le Dr
Anil Mohit, cancérologue : “Les résultats des recherches
ont été très encourageants. Arimidex est efficace et
a moins d’effets secondaires que d’autres traitements jusqu’ici
administrés une fois l’intervention chirurgicale terminée.
Nos discussions ont porté essentiellement sur ce traitement pour
des cas de cancer à un stade moins avancé sur les femmes post-ménopausées.”
C’est après 30 ans qu’une nouvelle étape est franchie
dans le suivi hormonal suivant une intervention chirurgicale dans les cas
de cancer du sein. Jusqu’ici, le traitement standard administré
aux femmes était le Tamoxifen. Ce médicament réduisait
à 50 % le risque d’une récidive du cancer. Avec Arimidex,
les chances de ne pas avoir le cancer de nouveau, une fois l’opération
faite, augmentent de 25 % par rapport au Tamoxifen.
Sans compter les effets secondaires du Tamoxifen qui peuvent occasionner
des inconvénients médicaux assez importants chez la femme.
Les récentes recherches ont démontré que cinq ans de
traitement de Tamoxifen seulement ne représente plus le traitement
hormonal optimal pour le cancer du sein. Les spécialistes recommandent,
à la suite de ces recherches, que la thérapie inclue un aromatase
inhibitor dont fait partie le Arimidex. Toutefois, quelques questions restent
posées sur l’efficacité du traitement, si le Tamoxifen
est administré aux patientes au stade initial.
Les femmes qui suivent un traitement pour le cancer du sein au stade initial
sont obsédées par l’idée que la maladie revienne.
Les experts sont d’avis que les cinq premières années
– suivant une intervention primaire de cette catégorie de femmes
– reste la période la plus risquée pour une récidive.
C’est impératif, selon le professeur John Forbes, de Newcastle
Mater Misericordiae Hospital, en Australie, que “les femmes aient
la meilleure option très vite après leur diagnostic afin de
minimiser les risques de récidive”.
Le fait que les risques de récidive diminuent permet à la
femme de vivre plus longtemps. Le professeur Forbes, estime qu’“
avec le Tamoxifen, plusieurs femmes vivent avec le risque que leur cancer
du sein réapparaisse bien avant la fin de leur traitement”.
D’éminentes personnalités ont animé la vidéo-conférence
: le Dr Jack Cuzic, directeur du Cancer Research UK Centre et le professeur
Jean Nabholtz, directeur du Cancer Therapy Development Programme de l’université
de Californie, Los Angeles. Les spécialistes du cancer ont recommandé
que l’Arimidex soit utilisé dès le début du traitement
hormonal.
BILAN : Cent décès dus au cancer du sein en 2004
Les décès liés au cancer du sein à
Maurice s’élèvent à une centaine pour 2004. Il
en a été de même pour 2003. Sur la liste des cancers,
le Dr Anil Mohit précise que le cancer du sein, est “le n°
1 de la liste”. Actuellement, quelque 400 femmes sont en traitement
à l’hôpital, pour le cancer du sein. Les facteurs de
risque sont multiples : génétiques dans 10 % des cas, l’obésité,
pour les femmes qui sont plus exposées à l’estrogène,
celles qui ont leurs règles très tôt ou encore celles
qui ont leurs règles très tard, entre autres. Le Dr Mohit
déplore qu’il n’y ait pas assez de données disponibles
sur le cancer du sein à Maurice permettant des études approfondies
sur la maladie. De ce fait, les conférences, comme celle d’hier,
sont capitales pour être au courant des dernières données
sur la question, estime-t-il.
Jane L. O’NEILL
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