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Le soleil | Sénégal | 09/11/2007 | Lire l'article original
Selon la représentante de l’Unicef, « l’Afrique connaît le plus fort taux de mortalité infantile au monde et en même temps, c’est la région qui enregistre depuis 1990 les progrès les plus faibles ». Et, « si de sérieux progrès ne sont pas faits, si nous n’arrivons pas à accélérer le passage à l’échelle de nos interventions, l’Afrique n’atteindra pas les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) », a-t-elle déclaré. Et là, le concours de spécialistes comme les pédiatres est fort utile. Car, ils peuvent, selon Dr Begroyian, aider à l’amélioration de la prise en charge de l’enfant dont la vie est sacrée. Donc, « il faut la préserver », a-t-elle plaidé.
Les Omd relatifs à la santé prévoient de réduire des 2/3 le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans. Malheureusement, « si la tendance actuelle se poursuit 800.000 enfants de moins de 5 ans mourront au cours de la seule année 2015, l’année fixée pour l’atteinte des Omd ». Avant d’en arriver à cette situation, la représentante de l’Unicef a demandé, aux spécialistes, notamment les pédiatres, de se mobiliser autour de la mortalité infantile.
Résolution pour la survie de l’enfant
Pour le Pr André Moussavou, président de l’Apanf, lutter contre la mortalité infanto juvénile, c’est lutter pour le développement de l’Afrique. Poursuivant, il fait savoir que beaucoup de ressources ont été mobilisées pour réduire cette mortalité. A cet effet, le ministre de la Santé et de la Prévention médicale, le Dr Safiétou Thiam, a rappelé que les chefs d’Etats africains sont en train de faire des efforts dans le cadre de la lutte contre la mortalité infantile et juvénile en décidant en 2000 à Abuja, « d’affecter au moins 15% des budgets nationaux à l’amélioration du secteur de la santé.
Ensuite, l’Oms a élaboré en 2006 une résolution pour la survie de l’enfant dans la région Afrique, laquelle devait prendre en compte la Pcime (Prise en charge intégrée des maladies de l’enfance), les soins aux nouveaux nés, l’alimentation du jeune enfant, la prévention du paludisme, la vaccination, le traitement de l’enfant exposé au Vih, etc. Seulement, a souligné le président de l’Apanf, malgré les efforts consentis, l’écart pour atteindre les Omd reste important. Un constat qui fait dire au Dr Safiétou Thiam que malgré la volonté politique manifestée par les chefs d’Etat, la plupart des pays africains souffrent encore de nombreuses insuffisances qui constituent autant d’obstacles en Afrique où l’accès à des soins de qualité pour la mère et l’enfant reste encore un luxe pour certaines familles.
Evoquant les nombreuses insuffisances qui constituent autant de causes indirectes de la mortalité infantile, le Dr Safiétou Thiam a cité la vétusté des structures de santé, l’insuffisance de matériel adapté, le déficit en personnel qualifié, la nécessité d’une politique de communication forte et accessible à toutes les couches de la population entre autres.
Pour faire face à cette situation, certains pays, grâce à
une conjonction d’efforts entre l’Etat, les partenaires au développement
et les prestataires de santé, ont réussi, selon le ministre de
la santé et de la prévention médicale à baisser
leurs taux de mortalité maternelle. Prenant le cas du Sénégal,
elle fait savoir que le taux de mortalité maternelle est passé
de 510 à 401 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes.
Malgré tout, il reste élevé si l’on se situe à
l’atteinte des Omd, notamment l’Omd5, relatif à l’amélioration
de la santé de la mère et qui vise d’ici 2015 un taux de
200 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes.
La mortalité infanto-juvénile, quant à elle, est restée
constante, selon les estimations de l’Enquête démographique
et de santé de 2005. « C’est dire que, pour ce qui concerne
notre pays, le chemin à parcourir est encore long, car l’objectif
fixé par la feuille de route nationale est d’atteindre un ratio
de mortalité néonatale de 16 décès pour 1000 naissances
vivantes », a indiqué le Dr Safiétou Thiam.
A ce niveau, l’appui des pédiatres est indispensable, si l’on est soucieux de renverser les tendances qui font état de 70% de décès d’enfants qui surviennent dans les maisons sans aucun accès aux soins et de 60% de femmes qui accouchent encore à domicile. Pour le Dr Geneviève Begroyian, aider à réduire ces décès revient pour les pédiatres à promouvoir des gestes simples comme laver les mains, dormir sous moustiquaire, vacciner les enfants... Autant de choses possibles d’autant que les pédiatres font partie de ceux qui, les premiers, entrent en contact direct avec les nouveaux nés, les mamans.
Maïmouna GUEYE Et Eugène Kaly
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