Contactez_nous
La_santé_tropicale_sur_internet  
www_santetropicale_com
Ecartés de la prime de motivation, les internes des hôpitaux en grève - Le soleil - Sénégal - 02/01/02

Les internes des hôpitaux sont, depuis lundi dernier, en arrêt de travail. Ce mouvement de 72 heures exclut la garde et les urgences chirurgicales et médicales. “ Très peinés de leur exclusion ” des primes de motivation allouées au personnel de santé, les 67 internes actuels crient leur désarroi face à ce qu’ils considèrent comme “ une mesure discriminatoire ”.

Le personnel de santé a réclamé des indemnités de risque et de sujétion par l’intermédiaire des syndicats. Il n’a pu obtenir que 1, 5 milliards de francs sur 4 milliards. Il fallait répartir cette somme, alimentée par le Fonds pour la santé, entre les différents agents de la santé. Il nous est apparu qu’il fallait écarter le plus grand nombre de personnes pour que les bénéficiaires se retrouvent avec des sommes conséquentes. Ainsi les internes et les nouveaux assistants ont été exclus des motivations ”, regrette Charles Kinkpé, le président du regroupement des internes. M. Kinkpé soutient que les internes des hôpitaux ont été exclus des bénéficiaires des primes de motivation parce qu’ils ne seraient pas, aux yeux de la commission pour l’attribution des indemnités, des fonctionnaires. Un pécule de 27.000 francs CFA devrait revenir, durant l’exercice 2001, à chaque agent de la santé, après répartition égalitaire du milliard et demi de francs. “

Pourtant, souligne Pape Ibrahima Ndiaye, trésorier du regroupement des internes, nous avons un salaire mensuel, un matricule, un congé annuel, un décret de nomination, une attestation de prise de service… La commission, composée des partenaires sociaux et des autorités du ministère de la Santé, déclare que seuls les fonctionnaires et agents décisionnaires en service au ministère sont éligibles aux indemnités. Si nous ne sommes pas des fonctionnaires, nous nous demandons de quel statut nous pouvons nous prévaloir ”.

STATUT DE L’INTERNE

En somme, les internes, en poste dans les deux centres hospitaliers universitaires (Fann et Le Dantec), semblent être des victimes d’un statut hybride qui les confond tantôt à des fonctionnaires, tantôt à des étudiants, selon Charles Kinkpé. Les termes de leur vocation sont souvent avancés pour les faire bénéficier de certains avantages. C’est pourquoi, le point central de la plate-forme qu’ils vont soumettre, ce jeudi, aux autorités met l’accent sur “ la clarification du statut de l’interne ”. Dans ce dessein, ils demandent la “ création d’une commission pour réformer et clarifier le statut ”, révèle Pape Adama Dieng, le secrétaire général. “

Dès la publication des listes des bénéficiaires des indemnités, nous avons constaté que nous n’y figurions pas. Nous avons pris contact avec le conseiller technique n° 1 du ministre de la Santé et de la Prévention. Le ministre et ce conseiller sont tous les deux d’anciens internes. Le conseiller technique n° 1 nous avait dit que nous faisions partie des bénéficiaires, mais au moment du payement des primes, nous avons constaté que nous avions été omis. Au second contact, il nous confie qu’il s’était trompé et que nous n’étions pas des fonctionnaires ”, explique M. Kinkpé.

RISQUE DE RADICALISATION

L’exclusion des internes de la liste des bénéficiaires est apparemment la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Leurs autres revendications, contenues dans leur plate-forme, ont trait à la “ généralisation de la bourse pour le certificat d’études spécialisées (CES), le reliquat sur les salaires dus à toutes les promotions d’internes (sauf celle de l’année 2.000), l’attribution de la carte professionnelle à la promotion de 2001, d’un logement ou un relèvement de l’indemnité de 25.000 à 100.000 mille francs ”. “

Si nous ne recevons pas un écho favorable, nous procéderons à une suspension totale des gardes et des prestations de services ”, avertit le président du regroupement des internes.

Rappelons que le concours des internes existe depuis 1959. Il est organisé annuellement par le ministère de la Santé et de la Prévention. Il est ouvert à des médecins qui, en même temps qu’ils suivent une spécialisation, travaillent dans les hôpitaux. Dans l’organigramme des hôpitaux, ils viennent à la troisième position dans la hiérarchie après les professeurs agrégés et les assistants. “ Nous faisons partie intégrante du personnel de santé. Notre tâche principale est d’assurer des soins. Nous constituons un cas d’ailleurs très spécial puisque nous réveillons les malades, assurons le service de garde. Le personnel paramédical est également sous notre responsabilité ”, ajoute Maguette Mbaye, un interne. Toutefois, la vocation première des internes était de devenir des enseignants même si certaines sources notent qu’il n’est plus évident, depuis quelques années, de rejoindre le corps enseignant après trois ou quatre ans d’internat.

SOLUTION EN VUE

Le professeur Seydou Badiane, conseiller technique n°1, en charge de ce dossier et ancien interne des hôpitaux de Dakar, nous confié, hier en fin d’après-midi, que le ministère de la Santé et de la Prévention est en train “ de rechercher une solution ”. “ C’est une question qui devrait être réglée rapidement ”, a ajouté le Pr Badiane.
Ibrahima khaliloullah NDIAYE

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=10263&index__edition=9478

Retour actualités