Insatisfaction
des usagers et du personnel, insuffisance dans l’organisation et
la gestion. Tels sont les principaux maux dont souffre l’hôpital
régional de Tamba. Pour remédier à cette situation, l’hôpital régional
vient de se doter d’un projet d’établissement évalué à plus de 6
milliards de francs CFA. Ce projet permettra d’une part, d’ici 5
ans, à cet établissement hospitalier d’améliorer son plateau technique,
l’architecture et l’environnement (hygiène et assainissement) et,
d’autre part, de renforcer la formation ainsi que la recherche.
Ce
qui va changer, selon M. Massaer Diagne le directeur de l’hôpital
régional, c’est le statut de l’hôpital de Tamba. Il passera d’une
structure de service public à un établissement public de santé avec
une gestion plus rigoureuse et des moyens plus accrus. L’hôpital,
selon lui, va s’organiser à travers une approche participative globale
qui va intéresser toutes les couches de la structure. La rencontre
a été présidée par le gouverneur Mamadou Diaboula. C’est pourquoi,
pour pallier les problèmes criards que traverse l’hôpital de Tambacounda
en matière de réhabilitation et de réfection, il est prévu de mobiliser
plus de 3 milliards de francs.
La tâche est ardue car tout est prioritaire à l’hôpital de Tamba.
Il faut, toutefois, se féliciter que la présidence de la République,
les cabinets du Premier ministre et du ministre de la Santé ainsi
que la direction des établissements de santé affichent leur volonté
de voir l’hôpital régional présenter son projet d’établissement
et profiter de l’appui des bailleurs de fonds. Pour son premier
projet d’établissement, l’hôpital prévoit 2.500.000.000 pour les
infrastructures, les opérations de réhabilitations et les nouvelles
constructions. Déjà, les projets d’établissement des hôpitaux de
Saint-Louis, Thiès, Louga ont été validés, a déclaré M. Faye.
Selon
M. Babacar Diop, le médecin-chef de l’hôpital, le taux de la mortalité
maternelle est de 850 décès pour 100.000 naissances dans la région
de Tamba alors que la moyenne nationale est de 510 décès pour 100.000
naissances. D’autres maladies infectieuses et parasitaires comme
le paludisme et la bilharziose sévissent dans la région. Des foyers
saisonniers de rougeole, de méningite sont observés. La menace de
l’émergence de certaines maladies dont la fièvre jaune n’est pas
à négliger. Il y a aussi les maladies qui présentent des enjeux
majeurs quant à leur contrôle ou leur éradication ; il s’agit de
l’onchocercose et de la draconculose. On observe une fréquence non
négligeable des accidents sur les axes routiers et sur la voie ferroviaire.
DES
MALADES PEU SATISFAITS DE L’HYGIÈNE
Construit
en 1983 et inauguré en 1987, l’hôpital régional de Tamba constitue
la structure ultime de référence dans la pyramide sanitaire de la
région. Son rayon d’action dépasse largement le cadre régional car
il intéresse non seulement les régions avoisinantes, plus particulièrement
Kolda et Kaolack, mais aussi les pays limitrophes comme le Mali,
la Mauritanie, la Guinée Conakry, la Guinée-Bissau ainsi que la
République de Gambie. Sa capacité est de 135 lits théoriquement.
Plusieurs services comme la pédiatrie, l’anesthésiste, la réanimation,
la radiologie et la chirurgie dentaire, le laboratoire attendent
encore de bénéficier des services de spécialistes.
Depuis
son démarrage, l’hôpital régional de Tamba fonctionne avec un équipement
d’origine italienne dont la maintenance laisse à désirer. En ophtalmologie
et aux laboratoires, les équipements ont été obtenus grâce à la
coopération française. Au manque de moyens et d’équipements s’ajoute
la faiblesse du pouvoir d’achat des populations par rapport au plateau
technique ; ce qui influe sur les recettes. Les problèmes d’assainissement
avec un système d’évacuation saturé restent préoccupants. La clôture
trop basse favorise la divagation des animaux. La morgue dispose
de chambres froides non fonctionnelles dans une région de forte
canicule.
Une
enquête menée auprès de 85 patients hospitalisés dont 56, 4 % de
femmes révèle que ceux-ci sont satisfaits de l’accueil et de la
qualité des soins. Les enquêtés sont toutefois moins enthousiastes
quand ils parlent de l’hygiène et de l’hébergement. Ils suggèrent
l’aide et le soutien aux indigents par le service social et l’Etat
ainsi qu’une meilleure prise en charge de l’entretien et du nettoiement
de l’hôpital. Il a été question de renforcer les moyens de l’hôpital
et d’améliorer l’hébergement et l’alimentation. Il a été préconisé
de climatiser les salles d’hospitalisation, de diminuer les tarifs
de médicament et, enfin, d’en fournir assez.
FAIBLE
RENDEMENT
Le
centre hospitalier régional de Tamba est en général confronté à
des difficultés de prise en charge des malades et particulièrement
des urgences médico-chirurgicales, obstétricales et pédiatriques.
Ces difficultés sont dues à l’insuffisance du plateau technique,
l’inexistence de certaines spécialités (chirurgie orthopédique,
neurochirurgie, cardiologie, pédiatrie et ORL) qui entraînent des
évacuations sur Dakar à 500 kilomètres de Tamba. L’architecture
de l’hôpital est inadaptée à l’exercice de la profession médicale.
Les salles d’hospitalisation sont exiguës, sombres le jour et peu
aérées. Les locaux techniques sont insuffisants et mal conçus, selon
M. Boubacar Diop, le médecin-chef. Ces différents manquements, selon
le colonel Souleymane Ndoye, expliquent le faible rendement de l’hôpital
qui tourne actuellement autour de 60 %.
PAPE DEMBA SIDIBE
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