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Maladies du riz local: Il n’y a aucun risque pour la santé humaine - Le soleil - Sénégal - 04/01/02

L'intensification de la riziculture dans la Vallée du fleuve Sénégal a favorisé une prolifération de plusieurs variétés de riz actuellement en expérimentation dans la zone. Toutes choses qui font que des mesures d'accompagnement se sont imposées d'elles mêmes, notamment dans le cadre de la recherche.

En effet, il ne sert à rien d'entreprendre des actions d'une telle envergure sans résultats significatifs. D'autant plus qu'en introduisant une variété quelconque dans la nature, des informations génétiques s'avèrent nécessaires. Et dans ces informations, il peut y arriver que souvent on constate des cas de malformations dans l'évolution des cultures. Des risques de maladies peuvent êtres décelés ou certaines réactions suite à des attaques d'insectes.

Dans cette mouvance, nous avons cherché à en savoir davantage en interrogeant Kouamé Miezzan, chargé de programme “ riz irrigué ” de l'Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO) dont la représentation de Saint-Louis est basée à Ndiaye Mbéresse (35 km). L'objectif visé par cette structure intergouvernementale selon Miezzan est de faire en sorte qu'il y ait une grande diversité génétique dans les rizières des paysans de la Vallée. Ses services entretiennent chaque année plus de 700 variétés dans leurs différentes stations de contrôle pour des tests. “ Avant qu'une variété n'atteigne le monde paysan, elle est testée au moins pendant 5 à 6 ans ”, nous précise Miezzan Kouamé,

Les chercheurs qu'ils sont ne sont animés que par le seul devoir d'informer les producteurs, mais également les consommateurs à se prémunir de tous risques pouvant êtres occasionnés par les cultures dans leur état évolutif. De la culture jusqu'à la consommation. Comme ce fut le cas du dernier hivernage avec les cas de brûlures sur les feuilles de riz de la variété TCS 10 expérimentée par les Chinois (Taiwan) depuis trois ans et constatées dans une parcelle du village de Darou Minam. Les chercheurs de l'Adrao avaient décidé de faire un bilan phytosanitaire en collaboration avec les partenaires, marqué par la présence d'un de leurs spécialistes des maladies phytosanitaires, Séré Yakouba. Comme hypothèse, ils avaient indiqué à l'issue de la tournée que ces cas de brûlures pourraient s'agir d'une maladie appelée “ bactériose ”. Cela a provoqué d’ailleurs à l’époque une vive polémique. Les producteurs n’avaient pas du tout apprécié cette réaction des chercheurs qu’ils ont considéré comme une cabale montée contre la variété.

Interrogé sur la question le chargé de mission chinoise dans la vallée avait produit un document faisant état d'une non maîtrise des techniques culturales par les propriétaires de la parcelle. Ce qui fut à l'origine des brûlures de certaines feuilles. Devant une situation aussi confuse , le chargé de programme “ riz irrigué ” de l’Adrao a tenu à préciser “ que les producteurs peuvent se rassurer. Il y n'a aucun danger dans la consommation du riz TCS 10. ” D'ailleurs souligne-t-il que : “ le fait qu'une plante d'une variété de riz quelconque soit sensible à une maladie n'a rien de catastrophique. C'est une chose normale dans l'évolution des cultures. Autant l'homme ou l'animal peut être malade, autant la plante aussi peut être malade. Cela peut être une maladie d'origine virale ou bactérienne entre autres. C'est pour dire donc qu'il y n'a aucun lien entre la maladie bactérienne et la santé humaine en l'occurrence le cancer. ”

PRESENCE INDISPENSABLE

Ces maladies selon Miezzan Kouamé sont connues aussi dans d'autres pays comme le Burkina Faso. Au Niger aussi on peut citer une maladie appelée là-bas la “ marbre jaune ” qui n'existe pas ici. Donc, en tant que scientifiques, une telle découverte les oblige à poser comme hypothèse “ un cas de maladie qui pouvait être la bactériose. Nous avons pris des échantillons pour faire des analyses et nous attendons les résultats. C'est ça la démarche normale standard. C'est comme si dans une région, on vous signale une épidémie de diarrhée par exemple, pour être sûr, il faut une confirmation par des analyses médicales. Il s'est trouvé que la variété sur laquelle on a découvert cette tâche était la TCS 10. Donc notre devoir est d'informer les scientifiques, les producteurs des risques potentiels de l'existence de ce problème en attendant que de plus amples informations nous soient fournies. ”

C'est dire donc que la présence de ces institutions de recherche dans la Vallée du fleuve Sénégal est indispensable dans cette lutte pour l'autosuffisance alimentaire. Au moment où de plus en plus on invite les Sénégalais à consommer le riz local. Il faut alors produire un riz de qualité avec toutes les garanties nécessaires. Mais de l'avis de Kouamé Miezzan “ devant de tels cas de maladies, seul le producteur peut être pénalisé parce que ça peut réduire son rendement habituel tout en n'affectant pas les graines d'autant plus que la maladie peut intervenir aussi tardivement dans le cycle. ”
ENTRETIEN REALISE PAR MOHAMADOU SAGNE

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=10328&index__edition=9480

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