Les
comités de santé ont été, jeudi dernier, au centre d’une journée
d’étude qui a regroupé des techniciens du ministère de la Santé
et de la Prévention. Cette journée avait pour but d’examiner un
projet de décret qui devrait aider à améliorer le système mis en
place par le décret 92-118 du 17 janvier 1992 qui réglemente la
participation des associations à l’effort de santé publique.
La
réunion, ouverte par le directeur de Cabinet du ministre de la Santé
et de la Prévention, M. Moussa Mbaye, accompagné du directeur de
la Santé, M. Mandiaye Loume, a regroupé des médecins chef des régions
qui sont en première ligne avec les médecins chef des districts
sanitaires et les Infirmiers chef de poste de santé. Il y avait,
en outre, les représentants de la Cellule d’Appui et de Suivi (CAS)
du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) et les membres
de la Cellule d’Appui aux Mutuelles de Santé, aux Institutions de
Prévoyance Maladie et aux Comités de Santé (CAMICS), initiatrice
de la journée d’études.
En fait, cette journée avait pour but d’examiner un projet de décret
qui devrait aider à améliorer le système mis en place par le décret
92-118 du 17 janvier 1992 qui réglemente la participation des associations
à l’effort de santé publique. C’est ce décret qui est à la base
de la création des comités de santé. Il avait un souci majeur :
l’efficacité, le respect des textes, la transparence dans la gestion
et surtout la démocratie. Les comités de santé étant l’émanation
des populations, c’est-à-dire les communautés de base, le décret
avait donc prévu un renouvellement des instances de gestion tous
les deux ans, avec la possibilité pour un président de comité de
santé de prétendre légalement à deux renouvellements de son mandat.
Toutefois, des participants à la journée d’étude ont noté la situation
illégale dans laquelle se trouvent des comités de santé, dont les
instances de gestion n’ont pas été renouvelées depuis dix ans, voire
plus…Dans le projet de décret, le mandat est de 2 ans renouvelable
une seule fois.
NOMBREUX
CONFLITS ET MALVERSATIONS
Le directeur de Cabinet, M. Moussa Mbaye, après avoir souligné que
les comités de santé participent, pour une part fort appréciable
(10 %), au financement du Programme de Développement Intégré de
la Santé (PDIS), a indiqué que tout doit être fait pour que les
comités retrouvent leur vocation première. Celle-ci est de promouvoir,
en harmonie avec les équipes médicales des structures de santé,
l’accès et la contribution communautaire aux soins de santé.
“
Nous avons relevé de nombreux conflits au sein des comités de santé,
parfois même entre ces derniers et les équipes médicales des structures
de santé, alors que les personnels de santé sont, en réalité, au
centre du dispositif de la santé ”, a expliqué M. Mbaye. D’ailleurs
dans une étude sociologique des comités de santé, M. Abdou Issa
Dieng, sociologue et conseiller technique au ministère de la Santé,
avait déjà attiré l’attention sur les difficultés de gestion de
ces structures communautaires et leurs relations avec les populations.
D’autres évaluations et études ont permis aussi de relever “une
mainmise parfois dévastatrice de politiciens sur les bureaux de
gestion des comités de santé ”.
Pour sa part, le Dr Marième Diallo Diop, Coordonnatrice de la CAMICS,
a déclaré que : “des modifications vont être apportées au texte
de 1992, notamment sur le mode d’adhésion par des cartes de membres,
la régularisation, comme toute association, d’un récépissé de dépôt
en vue d’une existence légale, la mise en place d’une structure
fédérative des comités de santé et, surtout, l’usage obligatoire
d’un chéquier bancaire pour la gestion des fonds issus de la vente
des tickets de consultation et de soins à la place des opérations
incontrôlées par numéraires, en dehors de celles qui sont prévues
dans la caisse d’avance ”.
Selon
le directeur de Cabinet du ministre de la Santé, cette journée sera
suivie de rencontres sectorielles au niveau des districts sanitaires
de régions, afin de mieux imprégner les acteurs (autorités régionales,
collectivités locales, membres actuels des comités de santé, etc.)
de cette nouvelle dynamique en faveur des comités de santé.
FARA DIAW
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l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=10372&index__edition=9481
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