"La
mortalité maternelle et néonatale suite aux évacuations tardives
et les méconnaissances des règles élémentaires de santé et d'hygiène"
c'est sur ce thème que l'association Zood-nooma a invité une quarantaine
d'accoucheuses villageoises et de leaders d'opinion venus de quatre
villages environnants (Polesgo, Saongo, Nadianla et Goupana) à se
pencher. C'était au cours d'une formation qui a duré deux semaines.
Au
Burkina Faso, comme partout en Afrique, des milliers de femmes meurent
chaque année de complications liées à la grossesse et à l'accouchement.
Et une femme sur 20 risque de mourir en couches, sans compter celles,
nombreuses qui restent handicapées pour la vie. Il en est de même
de la mortalité néonatale. Les services de santé enregistrent chaque
année des milliers de nouveau-nés qui meurent dans les minutes qui
suivent leur naissance. Les taux de mortalités maternelle et néonatale
et d'accidents aigus et chroniques liés à l'accouchement sont lourds
de conséquences, aussi bien au niveau de la famille, de la communauté
que de la nation. Selon Mme Ouédraogo Sylvie, responsable de ladite
association, "les difficultés que vivent nos braves femmes des campagnes
lors des accouchements sont très préoccupantes, et nous devons chercher
des solutions idoines à ces problèmes ".
C'est
suite à ses activités entreprises dans les zones rurales pour la
promotion de la femme que l'association Zood-nooma a constaté que
l'un des maux dont souffrent les femmes au village est la méconnaissance
des règles qui régissent les pratiques quotidiennes des accoucheuses
qui interviennent pour les accouchements à domicile. Selon une enquête
menée par l'association, plus de 90% des accoucheuses villageoises
ont à peine ou n'ont jamais reçu de formation sur les règles primaires
de la santé de la mère et de l'enfant. Cette ignorance, à n'en pas
douter, entraîne des conséquences néfastes et dramatiques sur les
populations notamment avec un taux de mortalité maternelle et néonatale
très élevé due aux hémorragies lors des accouchements et à une méconnaissance
des règles d'hygiène. D'où la nécessité d'une formation et d'un
recyclage permanent des matrones et des accoucheuses traditionnelles.
La
clôture de cette session de formation qui a eu lieu le 14 décembre
à Polesgo a connu la présence des représentants des ministères de
la Santé, de la Promotion de la femme et de l'OMS. Tous ceux-ci
ont loué l'initiative de l'association Zood-nooma. Pour la représentante
du ministère de la Promotion de la femme, Mme Fati Bougouma, le
MPF est satisfait du travail de l'association Zood-nooma qui a fait
de la promotion de la femme et de l'enfant son credo. Outre le domaine
de la santé, Zood-nooma intervient dans le domaine des activités
génératrices de revenus des femmes, avec la production et la vente
du soumbala, du beurre de karité, du savon, etc. Toutes ces activités
procurent des revenus aux femmes qui leur permettent de se prendre
en charge. Ses propos sont appuyés par ceux de la représentante
de l'OMS, Mme Azara Bamba.
L'approche
préconisée par l'OMS selon elle, est le renforcement de la capacité
communautaire en lui assurant une meilleure prise en charge. Pour
les actions futures, l'organisation stimule l'institution d'une
mutuelle de santé ou une caisse d'épargne santé. Les dispositions
sont déjà prises. Le partenariat entre l'association Zood-nooma
et l'OMS ne fait que se renforcer davantage. En 2000, l'association
a bénéficié de trois ambulances tractées qu'elle a mises à la disposition
des villages les plus démunis.
Sarah Tanou Dcpm/Mpf Dcpm/Mpf
Lire l'article original : fr.allafrica.com/stories/200201040535.html
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