Dans les prochains jours, si aucune action humanitaire n'est entreprise
d'urgence, les populations rurales connaîtront une catastrophe alimentaire
et sanitaire sans précédent ".
Ce cri d'alarme de M. Koffi Alphone, président de la cellule de
crise de Kouassiblékro, résume à lui seul l'angoisse des populations
autochtones des cantons Phari, Gossan, Pépressou, Sah, Dohoun, Walèbo
et Satiklan affectés par quatre mois de conflit armé.
Une situation que laissait déjà présager la récolte précoce des
vivriers (igname, patate, manioc), aliments de base des populations
autochtones, compte tenu de l'afflux des personnes déplacées dans
les villages.
Voilà que la période d'harmattan avec comme corollaire la méningite
et autres maladies respiratoires vient fragiliser à son tour ceux
que les restrictions alimentaires n'ont pas encore totalement ébranlés.
Au total, ce sont environ 50.000 personnes qui sont ainsi directement
menacées. " Il y a nécessité et urgence pour les organisations humanitaires,
notamment le PAM pour le riz et " Médecins sans Frontières " pour
les médicaments et vaccins éventuellement de venir en aide à ces
populations ", souligne ce ressortissant de N'dénou à la limite
du désespoir. Cela d'autant plus que la Croix Rouge qui a paré au
plus pressé dans les deux premiers mois du conflit se voit réduite
désormais aux soins d'urgence et autres évacuations sur le CHU de
Bouaké où la situation est tout au plus acceptable.
En tout état de cause, M. K. Alphonse dont la cellule accueille
le plus grand nombre de personnes déplacées se fait l'écho de cet
appel pressent qui s'adresse en premier lieu aux cadres et élus
de la région. Il n'oublie pas pour autant les actions de distribution
de vivres déjà menées aussi bien par eux que par les organisations
humanitaires. Il faut donc espérer une amélioration rapide de la
situation dans une région où le transport public et même privé demeure
un autre casse-tête.
DIALLO MOHAMED correspondant regional
Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=16469
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