Un responsable de l'ONUSIDA a invité les pays de la Communauté
de développement de l'Afrique australe à investir
de façon substantielle dans l'agriculture, afin de faire
face aux besoins nutritionnels croissants auxquels les populations
affamées de la région font face, particulièrement
les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Dans un discours prononcé
lundi à Johannesburg devant une réunion des ministres
de la Santé de la SADC consacrée à la relation
entre la famine, la nutrition et le VIH/SIDA dans la région,
Bunmi Makinwa de l'ONUSIDA a invité les délégués
à définir d'urgence le rapport entre le VIH/SIDA et
la crise alimentaire.
Ces deux facteurs, a indiqué ce responsable de l'ONUSIDA,
menacent la durée de vie socio-économique de plusieurs
pays de la sous-région où 14 millions d'individus
ont désespérément besoin d'une aide alimentaire,
alors que 5 millions sont affectés par la pandémie.
M. Makinwa a expliqué que la maladie avait un impact direct
sur la sécurité alimentaire et la nutrition de milliers
de foyers des pays de la SADC qui dépendent fortement des
produits agricoles comme les légumes et les fruits pour rester
en bonne santé. "Les décès causés
par le SIDA sur une ferme familiale font chuter la production agricole,
souvent jusqu'à 60 %", a souligné M. Makinwa.
Plus de 7 millions de travailleurs agricoles sont morts dans 25
pays africains depuis 1985, ce qui a réduit l'efficacité
du mécanisme traditionnel d'agriculture utilisé durant
les périodes de sécheresse comme celle qui affecte
actuellement la région, aggravant la pandémie du SIDA.
La ministre sud-africaine de la Santé, Manto Tshabalala Msimang,
qui préside cette réunion de deux jours, a affirmé
qu'il faut recourir à une approche pluridisciplinaire pour
résoudre la crise humanitaire qui sévit dans la région.
Elle a insisté sur le fait que la rencontre se penchera sur
tous les domaines, tels que la thérapie nutritionnelle traditionnelle,
la recherche et les recommandations sur les compléments nutritionnels
spécifiques comme la patate douce africaine et d'autres questions
similaires. La réunion de Johannesburg devait discuter et
recommander des plans pour briser l'association mortelle entre la
malnutrition et le VIH/SIDA qui doit être jugulée avant
qu'elle ne détruise la région, selon les experts.
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=23515&index__edition=9794
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