Le savez-vous ? En Côte d'Ivoire,
il existe 42 maladies dites professionnelles devant lesquelles la
loi confère une protection au travailleur.
Le sida, maladie du siècle dernier et du siècle présent
aussi, ne figure pas au nombre de ces 42 maladies.
C'est un grand oubli terrible à vite corriger. C'est en tout
cas ce que pense le séminaire d'évaluation des campagnes
de sensibilisation au VIH/Sida des mutuelles de la centrale syndicale
Dignité. Ledit séminaire a été organisé
samedi dernier dans un hôtel de Yopougon Toits rouges. Des
quatre exposés qui ont marqué cette journée
( Vih/ Sida en Côte d'Ivoire, de l'imaginaire au réel,
la vie socio-économique des PV/VIH /SIDA, exemple d'Amepouh
, Sida et législation du travail en Côte d'Ivoire et
l'avenir des mutuelles de santé face au projet de l'Assurance
maladie universelle), celui relatif à la législation
du travail a particulièrement retenu l'attention des participants.
Et pour cause : tout le monde (du salarié à la couturière)
s'est senti concerné. L'exposant, M. Ladouyou Sibahi Edouard,
juriste, chef du département juridique de la centrale syndicale,
a passé au crible et dénoncé quelques dispositions
du code du travail et de la convention collective relative à
l'embauche directe, à la situation du travailleur malade,
à la suspension du contrat du travailleur, à la rupture
du contrat du travailleur physiquement diminué et au salaire
de celui-ci. Ces dispositions ont souvent du bon, certes ; mais,
fera-t-il observer, elles sont susceptibles d'interprétation
à souhait et " peuvent constituer des obstacles à
l'insertion sociale et économique des personnes vivant avec
le VIH en milieu de travail ". Dès lors, soulignera-t-il,
" il apparaît urgent d'envisager une législation
plus clémente pour les personnes vivant avec le VIH ".
Les propositions de textes de loi faites par le Programme national
de lutte contre le sida, les MST et la tuberculose apparaissent
alors, de son point de vue comme une sonnette qu'il faudra réactiver
à l'occasion de l'adoption annoncée d'un nouveau code
et d'un statut général de la Fonction publique. Le
séminaire s'est proposé d'exhorter tous les travailleurs
à se battre pour que cette question soit prise en compte.
Les propositions en question portent sur sept articles (25 à
31 inclus). Morceaux choisis de ces propositions : " Toute
rupture du contrat de travail pour cause de séropositivité
est considérée comme un licenciement abusif",
"Peut être considérée comme maladie professionnelle
l'infection à VIH/Sida contractée dans le cadre du
travail par une certaine catégorie de personnes dont les
médecins, infirmiers (ères), aide- soignants, et autres
travailleurs qui manipulent les sangs contaminés dans les
laboratoires d'analyses médicales et les médecins
chercheurs et leurs collaborateurs directs.
Elvis KODJO
Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=16790
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