Les
statistiques recueillies auprès de Sidy Fall, le médecin
chef du district sanitaire de Mbour, révèlent 203 cas
de tuberculose enregistrés. Ce qui représente 2,27 %
des 8294 cas recensés à l’échelle nationale.
Selon le docteur Sidy Fall, les cas détectés à
Mbour sont traités avec la plus grande attention et dans le
cadre des actions du programme de lutte contre la tuberculose.
Au
niveau des localités du district sanitaire, Mbour commune,
Nianing, Mballing, Djilakh, Féné-Toubab, Somone, Ngaparou
et Saly, la bataille contre la tuberculose est menée de manière
systématique de l’avis du spécialiste que nous
avons interrogé.
Selon
ses propos, la tuberculose se propage à Mbour du fait de
plusieurs facteurs conjugués.
En
effet la capitale de la Petite-Côte est dans une position
de carrefour, en plus des carrières d’extraction de
latérite, l’insalubrité, la promiscuité
et le flux migratoire de saisonniers sont indexés comme les
éléments favorisant la diffusion de la tuberculose.
Dans son analyse des faits, les pêcheurs qui font des randonnées
ou des campagnes le long du littoral central, surtout à Mbour
et Joal, se mettent à 10 ou 15 dans une chambre, par souci
d’économie. " Ceci est dangereux, car la plupart
du temps, si un des leurs commence à tousser ou à
afficher les symptômes de la maladie, on lui fait comprendre
qu’il est chronique de la cigarette ", a-t-il avancé.
Il développe la tuberculose et contamine les autres. Selon
lui, un tuberculeux peut contaminer jusqu'à 15 personnes
au moins.
Le
cas d’espèce n’est pas spécifique aux pêcheurs,
d’autres saisonniers comme les domestiques, les pileuses de
mil et les migrants à la recherche de travail vivent les
mêmes manifestations de la tuberculose. Parmi les autres causes
de diffusion de la maladie, il y a aussi le fait que des malades
ne terminent pas le traitement disparaissent au bout de deux mois,
ou bien dés les premiers signes d'apaisement. Une situation
lourde de conséquences, car, lorsque la maladie réapparaît,
le tuberculeux s’expose à une phase plus aiguë
qui nécessite une reprise du traitement.
Seuls
les soins prodigués pendant une période de 8 mois
apportent une guérison, de l’avis du chef du district
sanitaire. Toujours dans le même ordre d’idées,
il déplore, le fait que des pêcheurs tuberculeux, pas
totalement guéris aillent en mer, et en développant
la maladie, ils contaminent les autres membres de l’équipage.
Car, au cours des séjours de 10 à 15 jours en mer,
ils couchent et mangent ensemble dans des conditions précaires
au niveau des cales des embarcations. Pour lui, la tuberculose est
une maladie qui se guérit, si les recommandations en matière
d’hygiène corporelle et le traitement approprié
sont respectés.
Les
conséquences ou les séquelles sont très dangereuses
pour l’environnement. Le malade doit être entouré
et non fui, sa chambre doit faire l’objet d’une attention
particulière
Il
pense que l’éducation des populations est fondamentale
dans la lutte contre la tuberculose pour les inciter à afficher
des comportements responsables. Ibrahima Bodian, infirmier d’Etat
chargé de l’éducation pour la santé dans
le district sanitaire de Mbour regrette pour sa part que les gens
retiennent des tuberculeux qui affichent des symptômes pendant
longtemps, avant de les diriger vers les structures de santé
souvent dans un état comateux.
Samba
Niébé BA
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l'article original : www.sudonline.sn/archives/21022002.htm
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