S'il est une chose qui ait particulièrement intéressé nos lecteurs
au cours des sept derniers jours, c'est incontestablement la découverte
annoncée d'un vaccin pour les malades du sida.
Faut-il déjà commencer à en jubiler et songer à reprendre les vieilles
habitudes ? Sans vouloir jouer les rabats joie, le docteur Marc
Girard, épidémiologiste à la Fondation Mérieux en France, dans un
entretien accordé à Radio France Internationale vendredi dernier,
a choisi de "mettre les choses au point ".
Cette découverte française, dit-il, ne constitue pas vraiment un
pas de plus dans la recherche d'un vaccin préventif contre le sida.
"
Il s'agit là, précise-t-il, d'utiliser un vaccin pour une finalité
qui est assez nouvelle, c'est-à-dire comme un médicament". Ce vaccin
(pour l'instant un projet, qui pourrait se matérialiser dans trois
ans à peu près) sera pour ainsi dire un vaccin thérapeutique comme
il n'en existe pas actuellement. Cela ajoute un autre intérêt aux
travaux des chercheurs français qui travaillent ainsi à soulager
l'humanité.
Les vaccins sont faits "pour empêcher les maladies, pour protéger
contre une maladie à venir", mais celui-là aura la particularité
"d'augmenter les réponses immunitaires de la personne infectée par
le virus, de doper son système immunitaire pour lui permettre de
maintenir le virus sous contrôle et d'empêcher que ce virus se mette
à flamber comme malheureusement il le fait dans le quotidien ".
Des études menées depuis trois ans autour de ce projet de vaccin,
aux Etats-Unis comme en France, ont donné des résultats plus que
prometteurs qui justifient que tout le monde "soit excité en ce
moment ", a indiqué le Dr Girard. Cette excitation ne devrait pas
faire perdre de vue qu'il vaut mieux rester concentré sur son sujet.
Cette découverte constitue, certes, un pas remarquable dans la lutte
contre le VIH/sida, mais il vaut mieux ne pas avoir à s'en servir.
ELVIS KODJO
Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=17525
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