Lors du lancement des campagnes AVA (Andron'ny VAksiny) il y a
trois ans, l'objectif était d'éradiquer la maladie dans tout le
pays. L'on avançait un pourcentage dépassant les 100% par rapport
aux objectifs que s'étaient fixés les responsables de cette campagne
nationale de vaccination. Il s'agissait alors de vacciner tous les
enfants de moins de 5 ans, lesquels devraient recevoir les deux
gouttes de vaccin par voie orale.
Madagascar a ainsi fait partie des pays d'Afrique à adopter cette
méthode de lutte à grande échelle, afin d'éradiquer la polio.
En Afrique, une campagne généralisée a également pour but de vacciner
quelque 60 millions d'enfants contre cette maladie.
Si les efforts sont maintenus, elle sera éradiquée en 2005.
Recommencement
Cette année, la campagne de vaccination baptisée FAV (Fanamafisana
ny Andron'ny Vaksiny) a eu l'allure d'un dernier assaut contre cette
maladie virale contagieuse.
Malgré les 114% de taux de couverture des objectifs lors des campagnes
AVA, leur renfoncement en 2002 amène à dire que celui-ci s'avérait
nécessaire, car un seul nouveau cas de poliomyélite sur les millions
d'enfants dans tout le pays compromettrait la réussite de l'ensemble
de la campagne.
Ce serait le cas dans l'extrême Sud où au moins un cas de polio
a été décelé. Dans la logique des choses, cet enfant n'a donc pas,
malgré tout, bénéficié de la dose salvatrice du vaccin lors de "
AVA ".
D'où le recommencement des opérations de vaccination sur l'ensemble
des enfants de moins de 5 ans, à travers tout le pays.
A la fin de la campagne de l'année 2002, le bilan se révèle encore
une fois satisfaisant : au-delà des objectifs.
De même, le bilan sur l'évolution, ou plutôt de la régression de
cette maladie est des plus encourageants car la polio n'a jamais
été aussi rare qu'aujourd'hui.
Réintroduction
Mais au-delà de l'éradication du virus dans le pays, il faut également
tenir compte d'un autre paramètre : celui de s'assurer que le virus
n'a pas été réintroduit.
Il faudra ainsi maintenir les méthodes de couverture au niveau des
vaccinations, afin d'assurer qu'à chaque naissance correspond une
garantie d'immunité par une vaccination systématique à la naissance
et un suivi dans les premiers mois de la vie. Ce qui est déjà en
cours d'application à Madagascar, du moins dans les centres hospitaliers
et les centres de santé de base.
Il reste à ne pas négliger les enfants nés hors du système hospitalier
car il est vrai, des accouchements se font encore en dehors des
hôpitaux et des maternités.
Ici encore, la méthode du vaccin allant vers les cibles, adoptée
l'an dernier reste efficace. A la différence des années précédentes,
ce ne sont plus les parents qui sont incités à rejoindre les centres
de santé pour faire vacciner leurs enfants, mais c'est le vaccin
qui va vers eux par le biais du porte-à-porte.
Hanitra R.
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