Au Burkina Faso, 1 349 cas de méningite W135 ont déjà été confirmés,
dont 244 se sont avérés mortels. Pour parer au plus pressé, un trio,
l'Organisation mondiale de la santé (OMS), GlaxoSmithKline (GSK)
et la Fondation Bill et Melinda Gates, met à la disposition des
pays africains un nouveau vaccin antiméningococcique quelques mois
seulement après la découverte d'une forme émergente de méningite
épidémique. La première livraison de ce vaccin (3 millions de doses
au total) sera mise à disposition à un prix réduit dans la ceinture
africaine de la méningite, selon les besoins dans les mois à venir.
Accélérant un processus qui prend généralement des années, l'Organisation
mondiale de la santé (OMS), GlaxoSmithKline (GSK) et la Fondation
Bill et Melinda Gates mettent à la disposition des pays africains
un nouveau vaccin anti-méningococcique quelques mois seulement après
la découverte d'une forme émergente de méningite épidémique.
Le vaccin ACW135 protègera d'une forme émergente de méningite épidémique.
Le vaccin ACW135 protègera contre les souches de méningocoques que
l'on retrouve classiquement en Afrique (A et C) ainsi que la souche
W135, que l'on retrouvait uniquement dans des cas isolés sur le
continent africain jusqu'à l'année dernière où elle a touché 14
453 personnes et tué 1 743 personnes au Burkina Faso.
Des mesures immédiates ont été prises pour expédier 100 00 doses
de ce nouveau vaccin au Burkina Faso, où 1 349 cas de méningite
W135 ont déjà été conformés, dont 244 se sont avérés mortels.
La première livraison de vaccin - trois millions de doses au total
- sera mise à disposition à un prix réduit dans la ceinture africaine
de la méningite (zone qui s'étend sur vingt et un pays de l'Ethiopie
à l'est, au Sénégal à l'ouest), selon les besoins dans les mois
qui viennent.
"Le temps record dans lequel nous avons mis au point un vaccin et
le mettons à la disposition de ceux qui en ont besoin témoigne de
ce que peuvent faire des partenariats public-privé pour améliorer
la santé", a déclaré le Dr Gro Harlem Bruntland, directeur général
de l'OMS.
La méningite est une maladie mortelle qui touche principalement
les enfants.
Les premiers symptômes - fièvre, nausées, céphalées - peuvent évoluer
rapidement vers de graves lésions neurologiques, la surdité, le
coma et le décès. Sans traitement, jusqu'à la moitié des victimes
décèdent.
Même traités, jusqu'à 20% des patients ne survivent pas. Des flambées
de méningite se produisent pratiquement chaque année pendant la
saison sèche dans la ceinture africaine de la méningite.
Les premiers mois de l'année sont généralement la période cruciale
pour les épidémies.
Rien qu'en 2002, au moins 44 280 cas et 5 531 décès ont été signalés
aux systèmes de surveillance de l'OMS dans la région africaine.
"Il est possible que cette souche ne reste pas circonscrite au Burkina
Faso et qu'elle se propage à d'autres pays de la ceinture de la
méningite, tout comme la souche A il y a 15 ans", explique le Dr
Daniel Tarantola, directeur du Département vaccins et produits biologiques
de l'OMS.
"Mais nous avons grand espoir que ce nouveau vaccin sauvera de nombreuses
vies et travaillons actuellement sur d'autres vaccins qui pourraient
dans les années à venir permettre d'interrompre le cycle infection-maladie-décès
dû à la méningite dans cette zone".
Pour faire face à la flambée impromptue de méningite W135 en 2002,
l'OMS a fait appel en urgence à l'industrie pharmaceutique, lui
demandant son concours pour mettre à disposition un vaccin trivalent
à un prix abordable ; GSK a répondu favorablement à cet appel et
mis au point le vaccin en quelques mois. La Fondation Gates a fourni
la plus grande partie des fonds nécessaires à l'achat du vaccin.
Jusqu'ici, seul un vaccin quadrivalent assurant la protection contre
la souche W135 était disponible, mais à un coût compris entre US
$5 et US $50 la dose, ce qui signifie qu'il n'était pas à la portée
des pays qui en avaient le plus besoin.
Le nouveau vaccin est proposé au prix de US$1,50 la dose à la livraison
aux pays de la ceinture de la méningite participant à une étude
d'impact qui doit commencer ce mois-ci.
L'Autorité nationale belge de réglementation a déjà autorisé l'utilisation
du vaccin au niveau international.
Le vaccin est distribué par l'entremise du Groupe international
de coordination pour l'approvisionnement en vaccin anti-méningoccique
(GCI), créé par l'OMS en 1997.
Les pays souhaitant se procurer ce vaccin doivent adresser une demande
officielle au GCI, dont font également partie la Fédération internationale
des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Médecins Sans
Frontières et l'UNICEF.
Les demandes sont examinées et les vaccins, distribués uniquement
aux pays qui satisfont aux critères épidémiologiques et opérationnels
fixés par le GCI.
Jean Bernard Zongo
Lire l'article original : http://www.lobservateur.bf/quotidiens/select.asp?Numero=2547
|