Les experts décident de la composition du vaccin antigrippal pour
la saison 2003-2004 dans l’hémisphère Nord
GENEVE -- Au moment où les experts se réunissent cette semaine
à Genève pour déterminer la composition du vaccin antigrippal pour
l’hiver prochain, les épidémies en République démocratique du Congo
et à Madagascar illustrent la menace que la grippe fait toujours
peser dans les pays en développement. Jusqu’à présent, les effets
de la grippe dans les pays en développement sont loin d’avoir attiré
une grande attention. Pourtant, le risque d’en mourir y est plus
grand que dans les pays industrialisés, à cause de la malnutrition,
des maladies concomitantes, comme le SIDA, qui augmentent le risque
de complications, de l’inexistence de la vaccination dans beaucoup
de cas, des conflits armés, qui conduisent les populations à fuir
de leur domicile, ce qui complique les traitements et favorise la
propagation des virus, et de l’insuffisance des services de santé,
rarement à la hauteur des besoins. La grippe peut alors faire des
ravages. On en a un exemple avec l’épidémie qui a débuté à Madagascar
l’été dernier. Sur son passage, elle a tué plus de 800 personnes
et drainé une grande partie des ressources du système de santé malgache.
Il semble que le virus qui en est la cause balaye désormais l’Afrique.
En République démocratique du Congo, le Ministère de la Santé rapporte
que 1,5 millions de personnes sont tombées malades et 2 000 en sont
mortes. Et l’épidémie n’est pas terminée…
Ainsi que le rappelle le docteur Gro Harlem Brundtland, Directeur
général de l'OMS, « le monde entier vit sous la menace de la grippe.
Elle tue déjà un million de personnes chaque année et, tôt ou tard,
une pandémie va se déclencher. Face au problème, soit nous mettons
en place un puissant système de surveillance mondiale et de solides
infrastructures, soit nous en subirons les conséquences. Aujourd’hui,
nous ne sommes pas prêts à affronter la prochaine pandémie et il
est urgent de commencer à se préparer. »
Constitué de 112 centres nationaux dans 83 pays, le réseau mondial
de surveillance de la grippe de l’OMS est notre première ligne de
défense. Il surveille en permanence les rapports d’épidémie, comme
ceux en provenance d’Afrique. Il bénéficie également de l’expertise
et des des laboratoires des quatre centres de référence et de recherche
de l’OMS sur la grippe à Atlanta (Etats-Unis d'Amérique), Londres
(Royaume-Uni), Melbourne (Australie) et Tokyo (Japon). Ce réseau
de surveillance et de laboratoires aide l’OMS a surveiller l’activité
grippale dans toutes les régions du monde et permet d’envoyer rapidement
les virus isolés et les informations aux Centres collaborateurs
pour l’identification immédiate des souches. Hélas, ce réseau ne
couvre toujours pas certaines zones géographiques.
Les épidémies récentes en Afrique illustrent bien la nécessité
d’une riposte vigoureuse et générale. Mais de graves problèmes persistent,
pas seulement dans les pays en développement. Un seul pays, le Canada,
dispose d’un plan complet de lutte contre la grippe. La couverture
vaccinale reste faible, notamment dans les populations les plus
vulnérables, dont les personnes âgées. Il arrive que, dans certains
pays développés, les taux de vaccination dans les groupes à haut
risque ne dépassent pas 10 % et qu’ils tombent même à zéro dans
les pays en développement.
Reconnaissant la nécessité de réduire l’impact des épidémies annuelles
et de se préparer à affronter la prochaine pandémie, le Conseil
exécutif de l’OMS a recommandé à la Cinquante-Sixième Assemblée
mondiale de la Santé d’adopter un plan de coordination des activités.
Lors de cette Assemblée en mai à Genève, l’OMS demandera à ses Etats
Membres de renforcer le réseau de surveillance, de faire le nécessaire
pour améliorer la couverture vaccinale, de soutenir la recherche
pour l’amélioration du vaccin et de commencer à établir des politiques
nationales de lutte contre la grippe.
Etre prêt signifie, au niveau individuel, de se faire vacciner
tous les ans. La composition du vaccin antigrippal pour la saison
prochaine a été annoncée aujourd’hui. Les experts ont recommandé
pour la saison 2003 - 2004 (hémisphère Nord) d’inclure dans le vaccin
les éléments suivants :
- Souche analogue à A/New Caledonia/20/99(H1N1)
- Souche analogue à B/Hong Kong/330/2001
- La décision concernant l’élément A(H3N2) est reportée au 14
mars 2003 pour permettre l’analyse des données les plus récentes.
Toutes les recommandations de l’OMS sont publiées dans le Relevé
épidémiologique hebdomadaire de l’OMS et transmises aux autorités
sanitaires, aux autorités nationales de réglementation et aux fabricants
de vaccins.
Pour plus d'informations: Dick Thompson - Chargé de Communication
Maladies transmissibles : prévention, lutte et éradication OMS,
Genève Téléphone: (+41 22) 791 26 84 Email: thompsond@who.int
Lire l'article original : http://www.who.int/mediacentre/releases/2003/pr13/fr/
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