L'Université de Ouagadougou et la fondation mondiale "recherche
et prévention Sida" du Pr. Luc Montagnier ont décidé de jeter les
bases d'un partenariat dont l'objectif est d'aboutir à plus ou moins
court terme, à la mise au point d'un vaccin pédiatrique contre le
Sida.
C'est dans ce cadre que le Chancelier, Président de l'Université
de Ouagadougou, le professeur Alfred S. Traoré a reçu le mercredi
19 février dernier une mission technique conjointe à l'UNESCO et
de la Fondation mondiale "Recherche et Prévention Sida". La délégation
était composée du Secrétaire général de la Fondation "Recherche
et Prévention Sida" M. Pierluigi Vagliani, du consultant de l'UNESCO,
M. René Y. Olivier, du professeur Vittorio Colizzi professeur en
immunologie et pathologie de l'Université de Rome et de M. Philippe
Stoeckel, président de l'Association pour l'aide à la médecine préventive
de Paris (France).
Cette rencontre avait pour objet, l'implication des chercheurs
burkinabè, notamment de l'Université de Ouagadougou, dans un projet
de mise au point d'un vaccin pédiatrique contre la transmission
du VIH de la mère à l'enfant. Le projet, conduit par les professeurs
Luc Montagnier et Robert Galo (qui se disputaient la paternité de
la découverte du virus du Sida), concerne trois (3) pays africains
: le Burkina, le Cameroun et la Côte d'ivoire. Au Burkina, ce projet
travaille déjà en étroite collaboration avec le centre Saint Camille
de Ouagadougou. Le vaccin qui est pour le moment à la phase I (test
sur les animaux à la recherche de toxicité) est sur le point de
passer à la phase 2 (recherche de propriétés ou de défense de l'organisme),
à travers des tests au Burkina et au Cameroun. L'intérêt de ce vaccin
est de préserver les nouveau-nés, nés de mères séropositives, du
risque de contamination du virus par l'allaitement maternel.
Au cours de l'entretien, il a été question des éventuelles possibilités
de transfert de technologies en partenariat avec les Unités de formation
et de recherche (UFR) en sciences de la santé et en sciences de
la vie et de la terre de l'Université de Ouagadougou, dans le domaine
de la lutte contre la pandémie du Sida. Dans ce sens, une table
ronde sur la méthodologie a été organisée en collaboration avec
la communauté scientifique le vendredi 21 février 2003. L'Université
de Ouagadougou y était représentée par le professeur François Tall,
vice-président, chargé de la coopération internationale. Le chancelier,
président de l'Université de Ouagadougou s'est réjoui de la démarche
qui consiste à associer les chercheurs africains dans la lutte commune
contre le fléau et dit la disponibilité de son institution à la
réussite du projet.
En attendant la signature du protocole d'accord et la mise en place
du programme d'activités, les deux parties se sont engagées à déterminer
les éventuelles pistes possibles et la forme à donner à cette nouvelle
collaboration.
L'importance de ce projet n'est plus à démontrer surtout quand
on sait que le Burkina occupe la deuxième place des pays les plus
touchés par la maladie en Afrique de l'Ouest et qu'il dispose d'un
programme de prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME)
qui a démarré depuis mai 2002 dans le site pilote de la maternité
Saint Camille de Ouagadougou.
Notons que le Professeur Traoré a, par ailleurs rencontré une autre
mission, celle des femmes italiennes de la ville de Turin conduite
par Mme Paola Azzario Chiesa, du Centre UNESCO de Turin, membre
de la Fédération Italienne affiliée à la Fédération mondiale. La
rencontre portait sur l'initiative de l'UESCO, relative au réseau
des femmes scientifiques. Cette mission est au Burkina pour rencontrer
les femmes scientifiques dans la perspective d'impliquer celles-ci
dans les activités de cette structure qui entretient des relations
de partenariat avec plusieurs pays Africains. L'Université de Ouagadougou,
partenaire de l'Université de Turin, compte environ 23% de femmes
étudiantes sur le campus. Selon le professeur Traoré, l'Université
de Ouagadougou accorde une attention particulière à l'amélioration
des conditions de la femme et est disposée à aider le réseau des
femmes scientifiques dans toutes les actions qu'il aura à entreprendre.
Le Chancelier président avait à ses côtés le professeur François
Tall, vice-président, chargé de la Coopération internationale. Au
cours de leur séjour au Burkina, les deux délégations rencontreront
plusieurs personnalités politiques et administratives, des femmes
et des hommes du monde scientifique.
Le chargé de Communication de l'Université de Ouagadougou
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2003_25_02/societe_4.htm
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