Les indicateurs de santé
ont sensiblement bougé, a-t-on constaté, hier à
l'ouverture de la réunion annuelle conjointe (RAC) après
la présentation par le Dr Mame Cor Ndour, de la cellule d'appui
et de suivi du plan national de développement sanitaire (CAS/PNDS),
du bilan des réalisations physiques recensés après
cinq de mise en oeuvre du PDIS.
La mise en oeuvre renforcée des différents programmes
en faveur de l'enfant et de la mère a permis entre 1997 et
2002 de faire descendre le taux de mortalité de 6 points allant
de 37,4 à 31,4 pour 1000 et celui de la mortalité infantile
de 67,7 à 63,5 pour 1000. Seule la mortalité juvénile
a augmenté en passant de 76,6 à 84,4 pour 1000. "
Cette hausse s'expliquerait par le fait qu'il y a de nombreuses activités
qui sont concentrées sur les enfants de 0 à 1 an, tandis
que ces activités ne se poursuivent pas avec la même
continuité vigoureuse pour les enfants entre 1 et 5 ans, c'est-à-dire
après le sevrage ", a indiqué le Dr Ndour. Il a
précisé l'implication probable de divers facteurs dans
cette mortalité qu'il faudra cerner, comme l'incidence de l'hygiène,
donc des diarrhées, de la malnutrition, de flambées
épidémiques (rougeole, méningite), notamment
dans la période d'avant la relance de la vaccination, etc.
ACQUIS DE LA VACCINATION
En ce qui concerne la vaccination, les taux ont aussi considérablement
grimpé. On a constaté que le DTCP3 (ndlr : 3ème
passage pour la vaccination contre la diphtérie, le tétanos
et la coqueluche et indicateur essentiel de la situation du PEV) est
monté de 40% à 59%. Pour la polio, le taux est passé
aussi de 61 à 99,8%. Enfin, on note des taux intéressants
pour la supplémentation en vitamine A (97%) et pour la prise
en charge de la fièvre à domicile (24,8 %).
Il en est de même pour les indicateurs sur les consultations
prénatales et l'assistance d'un agent de santé à
l'accouchement. Les insuffisances sur ces deux volets étaient
les principaux facteurs techniques et structurels, en dehors de ceux
socioculturels " réfractaires ", qui sont responsables
de la mortalité maternelle. Si pour le CPN1 (ndlr : première
consultation dès les premiers mois de grossesse) le taux est
resté " honorablement fixe à 82 ses cinq dernières
années, il est passé pour le CPN 3 (ndlr : (consultation
dans le dernier trimestre de la grossesse) de 61 à 63%. L'assistance
à l'accouchement s'est aussi déplacé de 43 à
49%. Il en est de même pour le taux d'utilisation des moyens
contraceptifs qui est passé de 8 à 11%. La réduction
de l'indice de fécondité, rappelle-t-on, était
un des objectifs prioritaires de la mise en oeuvre du programme de
développement intégré de la santé, avec,
entre autres, la réduction de la mortalité maternelle
et infanto-juvénile. Sur ce registre également, les
chiffres ont bougé. C'est ainsi que le taux brut de natalité
est descendu de 42 à 36 pour 1000. L'indice de fécondité
a chuté de 5,46 à 4,7 enfants chez les femmes en âge
de procréer, c'est-à-dire entre 15 et 49 ans. Idem pour
le taux brut de mortalité qui est descendue de 4 points, en
passant de 18 à 14 pour 1000. Enfin, l'espérance de
vie à la naissance s'est améliorée en passant
de 47 à 54 ans.
Outre ces performances, le Dr Mame Cor Ndour a présenté
également les pas franchis dans la promotion des médicaments
génériques essentiels ainsi que d'autres réalisations
concernant l'accroissement du nombre des structures de santé
(19 hôpitaux, 888 postes de santé et 54 centres de santé
fonctionnels), la recherche, le système d'information et de
gestion (SIG) qui a subi un long blocage, la formation, notamment
celle des spécialistes, des paramédicaux (techniciens
supérieurs, sages-femmes, infirmiers, etc.), à travers
l'augmentation de la capacité de l'ENDSS, la création
prochaine d'une direction des ressources humaines pour une meilleure
gestion des personnels (5074 agents en tout).
Il s'est appesanti sur le renforcement des programmes de lutte contre
la maladie (vaccination, paludisme, bilharziose et VIH/SIDA) et les
acquis engrangés contre la lèpre, la poliomyélite,
l'onchocercose, le ver de Guinée, mais aussi et dans une certaine
mesure contre le VIH/SIDA, notamment en ce qui concerne le contrôle
de l'épidémie à un niveau relativement bas (1,4%
de prévalence dans la population générale).
Le Dr Ndour a révélé les stratégies déployées
en direction de la promotion de la médecine traditionnelle,
notamment avec le développement de médicaments traditionnels
dits "améliorés" par la recherche scientifique
et qui pourrait être mis sur le marché d'ici 2005. Il
a indiqué qu'une loi sur la pratique de la médecine
traditionnelle est dans le circuit administratif pour l'obtention
des visas officiels. Pour ce qui est des médecins privés,
des actions ont été entreprises pour impliquer ses acteurs
dans les programmes nationaux de santé. Hormis ses points satisfaisants,
il a cité différentes contraintes et difficultés
dans la mise en oeuvre du PDIS comme la multiplicité des procédures,
la centralisation de la gestion financière et l'insuffisance
d'intégration des différents programmes. Il a été
donc reconnu face à tous ces écueils, " que l'approche
programme serait l'instrument approprié pour la conduite des
programmes sectoriels. Il a insisté sur les nécessités
d'un partenariat durable et efficace que sont la transparence dans
la gestion, la lisibilité des interventions, l'intégration
des programmes et l'adoption d'un minimum de procédures.
Fara Diaw
Lire l'article original : http://fr.allafrica.com/stories/200302050045.html |