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L'actualité de la santé en Afrique

Accès au médicaments : l'Europe en première ligne - Le Soleil - Sénégal - 04/02/2003
Interview de Manuel Lopez Blanco*

L'accès aux médicaments ne doit pas être un objet de négociation. C'est une question de vie ou de mort. Le SIDA frappe 42 millions de personnes dans ce monde, même si l'on peut se féliciter d'une certaine façon que le Sénégal ne soit pas un des pays les plus touchés par ce fléau. Plus de 3 millions sont des enfants. La malaria tue 1 million de personnes en Afrique chaque année, soit 3000 par jour. Des épidémies et des pandémies, qui s'étendent au-delà de ces deux exemples, frappent avant tout les pays pauvres.

C'est pourquoi l'Union européenne (UE) ne peut accepter que les négociations ouvertes au sein de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour permettre à ces pays d'accéder aux médicaments essentiels échouent. Or, après avoir bien progressé, les discussions menées à l'automne n'ont pas abouti. 143 pays sur les 144 que compte l'OMC étaient d'accord sur un compromis reprenant largement les thèses européennes. Le 20 décembre, les Etats-Unis ont refusé de rejoindre le consensus.

Comment a t-on pu en arriver là ?

Pour une raison de fond : nous devons trouver un dispositif qui permette à la fois de traiter les urgences sanitaires et de financer la recherche médicale. Les deux objectifs sont indissociables : c'est la recherche qui permet d'élaborer les traitements dont nous avons besoin et, une fois mis au point, ces traitements doivent pouvoir être diffusés largement. Le fait qu'ils le soient à des prix élevés, couvrant les coûts de la recherche et la préparation de l'avenir, ne pose pas problème dans les pays développés. On ne peut agir de même pour les pays en développement, et en particulier pour les pays les moins avancés, comme le Sénégal.
D'où l'accord intervenu en novembre 2001, à Doha, entre pays membres de l'OMC ("Déclaration sur l'accord sur les ADPIC (1) et la santé publique"). Sous l'impulsion de l' UE, et en particulier du Commissaire européen du commerce, Pascal Lamy, ils ont reconnu la gravité et l'ampleur des problèmes de santé publique dans les pays en développement, notamment pour ce qui concerne le SIDA, la tuberculose, la malaria et d' autres épidémies. Cette déclaration confirme le droit de chaque pays à accorder ce que l'on appelle des licences obligatoires, c'est-à-dire le droit pour les pays en développement de produire des médicaments sans l'autorisation du laboratoire qui détient le brevet. Ce fut un premier succès qui n'est pas remis en cause.
Mais il est limité aux pays qui disposent d'une capacité de production pharmaceutique. Reste à régler la question des pays sans capacités de production, ou avec des capacités insuffisantes, et c'est le cas du Sénégal. Nous étions convenus de résoudre avant la fin 2002 ce problème majeur.

Les principaux points de clivage portent sur le champ des maladies couvertes par l'accord et le nombre de pays concernés. Dans les deux cas, l'UE s'est toujours prononcée en faveur d'une approche large et non restrictive. Les industries pharmaceutiques se sont inquiétées de ces orientations, estimant que la recherche scientifique et médicale pourrait en souffrir. Nous ne le croyons pas : ce qui est en cause aujourd'hui, c'est la diffusion de médicaments dans des pays qui, aujourd'hui, n'en consomment pas
Malheureusement, les Etats-Unis n'ont pas partagé ce point de vue, considérant que le champ des maladies couvertes par le compromis était trop large. Face à ce blocage, l'UE a voulu proposer un compromis le plus rapidement possible.

L'OMC, et le système international dans son ensemble, doit répondre de façon responsable à un besoin légitime. C'est une question de légitimité et d'efficacité : à quoi bon un système international démocratique, dans lequel chaque Etat a une voix, s'il ne parvient pas à se doter de règles convaincantes en matière de santé publique ?

C'est pourquoi l'UE a lancé récemment une initiative impliquant l'intervention de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), instance reconnue dans les pays en développement. Qu'est-ce que cela signifie ? Qu'en bâtissant sur notre accord de 2001 à Doha nous pourrions diffuser les médicaments nécessaires au traitement des grandes épidémies - sida, tuberculose, malaria et une vingtaine d'autres fléaux- tout en maintenant la possibilité de traiter d'autres problèmes de santé publique. Dans ce dernier cas, les membres de l'OMC pourraient se tourner vers l'OMS pour avoir l'expertise médicale nécessaire. L'action complémentaire de l'OMS et l'OMC permettra, nous en sommes persuadés, de débloquer la situation et d'arriver à un accord final.
Dans l'attente de cette solution durable, impliquant tous les pays, il est bien évident que l' UE n'ouvrira pas de contentieux à l'encontre des PVD agissant sur la base du projet d'accord du 16 décembre 2002 proposé par le Président du Conseil ADPIC.

Mais ce moratoire, présenté par certains comme une panacée, n'est qu'une solution transitoire, dépourvue de sécurité juridique et ne permettant pas le traitement des urgences sanitaires sur la durée.

L' UE agit avec le souci d'améliorer concrètement la situation sanitaire dans les pays en développement tout en préservant les possibilités de financement de la recherche médicale. Démontrant ainsi, nous l'espérons, quelle est la bonne démarche à suivre dans le cadre d'une gouvernance mondiale en construction.

(*) Chef de la Délégation de la Commission européenne en République du Sénégal (sur la base de la conférence de presse du Commissaire européen au commerce Pascal Lamy du 9 janvier 2003)
(1) Accords sur les Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce


Lire l'article original : http://fr.allafrica.com/stories/200302040336.html

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