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L'actualité de la santé en Afrique

Pr Awa Marie Coll Seck, ministre de la santé, de l'hygiène et de la prévention : la couverture vaccinale s'est beaucoup améliorée - Le Soleil - Sénégal - 04/02/2003

Arrivé à son terme, le programme de développement intégré de la santé (PDIS) va subir, à partir de ce matin, sa dernière réunion conjointe d'évaluation entre les bailleurs extérieurs, l'Etat et les collectivités locales, après les cinq ans prévus pour sa mise en oeuvre. Cette étape devrait permettre d'ouvrir de nouvelles perspectives pour la deuxième phase de cinq ans du plan décennal de développement sanitaire. Dans cette interview, le ministre de la Santé, le Pr. Awa Marie Coll Seck dégage de nouvelles orientations financières et techniques. Le ministre Coll Seck confie également que des avancées intéressantes ont été effectuées, notamment dans la prévention de la maladie par la vaccination. Les taux de couverture vaccinale ont grimpé de façon fort appréciable, après une chute libre durant les cinq dernières années.

Le PDIS est à son terme, mais il y a le plan national de développement sanitaire (PNDS) qui se poursuivra jusqu'en 2007. Comment appréciez-vous cette étape du développement du secteur de la santé ?

"Le PDIS est en train de s'achever, mais le plan national de développement sanitaire qui est un outil de planification de très bonne facture va se poursuivre. Et notre politique des débuts sera toujours la même, notamment la réduction de la mortalité maternelle et infanto-juvénile, la réduction de l'intervalle inter-génésique à travers l'espacement des naissances. C'est autour de cela que les activités vont continuer à être menées. Les perspectives ne vont pas donc changer. Elles tournent encore autour de ces axes essentiels que je viens de citer. Maintenant, ce sera dans la manière de mettre en oeuvre les activités prévues, surtout dans leurs volets technique et financier respectifs. Pour ce faire, nous nous sommes attelés à faire retrouver une nouvelle motivation du personnel de santé. Le secteur de la santé a beaucoup souffert de la rétention des informations trois ans durant. Maintenant, c'est la reprise en main de la collecte des données sur les indicateurs de santé.

La gestion des ressources humaines a posé beaucoup de problèmes dans le passé, notamment dans la motivation des agents et surtout dans les disparités entre la capitale et l'intérieur, entre les zones périphériques et celles qui sont proches de Dakar, etc. Que comptez-vous faire sur ce registre ?

Nous avons une perspective majeure qui est la création de la direction des ressources humaines. La gestion des personnels doit donc s'améliorer dans les cinq années à venir. Cette direction va s'occuper des avancements, des congés, des mouvements d'affectation, de la formation, des perspectives de carrière pour chaque agent, etc. C'est, pour nous, une option fondamentale. Nous allons aller maintenant dans le sens plus profond de la lutte contre la maladie, en misant sur une intégration maximale des programmes. Si nous parlons de la mortalité maternelle, différents programmes peuvent et doivent concourir à l'atteinte de sa réduction, mais pas seulement laisser ce volet crucial au seul programme de la santé de la reproduction. Nous ne voulons plus qu'il y ait cette verticalisation des programmes et des compartiments étanches entre les programmes. L'autre point est la réforme hospitalière qui est, à mon avis, à ses débuts. Notre objectif est d'atteindre une autonomie de gestion des hôpitaux, à travers la réforme hospitalière. Le but est d'arriver à une meilleure qualité des soins par un relèvement du plateau technique, avec du matériel de dernier cri, de bonnes conditions de travail pour les agents hospitaliers. Il faut dire aussi que la réforme hospitalière doit susciter une réelle implication des populations et des personnels dans la gestion des structures de santé au niveau des conseils d'administration. Nous ferons également des pas en direction de solutions pour un meilleur accueil et aussi pour la tarification qui constituent tous deux des problèmes. Avec l'initiative PPTE (*), il sera possible de trouver d'autres moyens pour la prise en charge des indigents afin qu'ils accèdent eux aussi à des soins de qualité.

Le médicament constitue la pierre angulaire de tout développement sanitaire. Comment se fait-il que l'on n'ait pas encore - et de façon large - accès aux médicaments génériques qui faciliteraient la réduction des dépenses de santé ?

L'accès aux médicaments est essentiel. Nous estimons que nous pouvons faire plus sur ce volet par le biais de deux stratégies. L'une est une introduction progressive des médicaments génériques moins chers et, sur ce plan, nous ferons dans quelques mois des avancées. Il y aura des comptoirs génériques au niveau des officines privées. L'autre stratégie est axée sur la pharmacopée traditionnelle avec des initiatives en direction de la médecine traditionnelle et le développement des plantes médicinales en vue d'obtenir des médicaments traditionnels dits. Tous ces programmes sanitaires seront étalés sur plusieurs années, car ils visent des objectifs majeurs de santé publique. Ce qui fait qu'ils seront tous renforcés en vue d'une plus grande efficacité. Le PDIS a permis de réaliser, de réhabiliter et d'équiper un grand nombre de structures à différents niveaux de la pyramide sanitaire. D'autres activités de réhabilitation vont suivre, de même que l'organisation sanitaire de la nouvelle région médicale de Matam.

Le chef de l'Etat avait mis l'accent sur la prévention quand il prenait fonction à la magistrature suprême. Et, depuis lors, les gens ne voient pas encore de façon perceptible des stratégies sur volet. Quelles sont vos perspectives ?

Depuis maintenant un an et demi, nous avons commencé à mettre l'accent sur la prévention. De nombreuses initiatives ont été prises dans le domaine de la vaccination qui occupe un grand volet dans la prévention, parce qu'elle immunise les individus contre plusieurs maladies et pendant une longue période. C'est le cas de la vaccination contre la poliomyélite, la fièvre jaune, la rougeole et la méningite. Ces campagnes visaient des millions de personnes et nous n'avons pas terminé. La vaccination est, avec la surveillance épidémiologique, un des éléments importants et le pivot de la prévention. Vous avez raison maintenant quand vous dites que les gens ne sentent pas la prévention et notamment dans le domaine de la promotion de la santé à travers l'éducation, l'information et la communication, dans le sens d'un changement de comportement. Il y a eu des insuffisances que nous avions constatées dans l'éducation pour la santé et nous avions décidé d'en faire une priorité à travers un programme. Il ne faut occulter le fait que c'est un domaine transversal qui exige une collaboration multi-sectorielle permanente dans laquelle les organisations communautaires de base, à travers leurs relais, ainsi que les médiats, dans toute leur diversité, ont des rôles primordiaux à jouer. Nous allons donc, dans les mois à venir et par des stratégies planifiées, former les relais, faire agir dans la pro-activité et l'interactivité les communautés des quartiers, les écoles, les leaders d'opinion, les jeunes et les femmes, etc. Pour les médiats, nous avions commencé par des conventions de collaboration entre le département de la santé et des organes de presse, comme la RTS, et des radios communautaires. Nous allons l'élargir et chercherons des moyens idoines à cet effet pour faire passer le message de la prévention. Nous savons que les gens ne pensent à leur santé que quand ils ont un problème. Ils doivent savoir comment préserver la santé et cela peut se faire à travers des émissions interactives à travers les médiats, des animations périodiques populaires, l'affichage et l'utilisation de divers autres supports. Il y a beaucoup de choses à faire dans ce domaine et des stratégies ont été identifiées. Elles seront mises en oeuvre dans la deuxième phase du plan national de développement sanitaire.

On vous a mis l'Hygiène dans la dénomination de votre département. Que revêt pour vous ce concept ?
Il est vrai que nous avons un instrument très important et qui est le Service national d'hygiène. Il peut continuer à jouer un rôle plus important dans la prévention et surtout dans la promotion de la santé, notamment en allant auprès des communautés pour leur parler des méthodes d'hygiène en ce qui concerne leur cadre de vie, l'alimentation, l'eau, la vaccination, la lutte contre les vecteurs de maladie, etc. Nous renforcerons donc ce service qui a en charge l'application du code de l'hygiène, particulièrement à travers un rajeunissement des effectifs et des moyens techniques. Maintenant, pour ce qui est de l'hygiène publique, c'est un domaine que le ministère de l'Environnement à en charge avec des compétences dévolues aux collectivités locales. Ses missions sont la propreté du milieu, un peu d'assainissement, etc.

Récemment, Dakar a abrité une réunion africaine sur les comptes nationaux de la santé. Peut-on dire qu'il y a un besoin de clarté dans les financements injectés dans ce secteur et les procédures d'interventions ?

"C'est un point très important et il entre dans le cadre de ce que nous appelons l'approche programme. Au lieu d'avoir beaucoup de monde allant dans tous les sens, mais un paquet d'activités financées avec surtout une traçabilité des financements. Des interventions qui se déroulent dans le secteur sans que l'on soit au courant posent toujours des problèmes. Il faut donc un minimum de coordination et également une transparence dans l'utilisation des ressources. La décentralisation actuellement effective des ressources et de leur gestion comptable devra nous aider à dire aux partenaires que nous avons un système crédible, dans lequel ils devront injecter les financements mis officiellement à notre disposition et qu'ils géraient souvent eux-mêmes. Cela permettra d'avoir une large lisibilité sur tous les financements et de décider de leur investissement dans des secteurs prioritaires".

Qu'en est-il, à l'heure actuelle, de la participation des collectivités locales dans le secteur de la santé ?

"La santé est un domaine transféré aux collectivités locales et il y a un budget de l'Etat qui leur est alloué à cet effet comme fonds de dotation en vue de les appuyer. En plus de ce que l'Etat injecte, les collectivités locales doivent mettre des fonds dans le secteur de la santé. Nous pensons que cela n'était pas très bien perçu par les collectivités locales. Elles n'avaient pas très bien compris ce rôle. Nous avions vu, pendant des années, que l'argent destiné à la santé était utilisé pour autre chose. Maintenant, nous constatons que beaucoup de mairies et de conseils régionaux, qui gèrent des populations, investissent dans le secteur de la santé. Je reçois beaucoup de représentants de collectivités locales. C'est une avancée réelle. Quand nous faisons des enquêtes auprès des populations, nous notons que la santé revient en tête de peloton des besoins. Les élus locaux ont pris conscience de l'importance politique d'une telle préoccupation de la part des populations.

Quelle est l'avancée majeure réalisée dans le secteur de la santé que l'on peut citer à cette étape du PDIS?

"Vous aviez parlé tout à l'heure de prévention et c'est dans ce volet, en plus des ressources humaines, de la lutte contre la maladie, de l'augmentation et de la rénovation des structures de santé, des soins obstétricaux d'urgence et des moyens d'évacuation des malades que l'on a fait beaucoup de choses. Il faut savoir qu'en matière de protection par l'immunisation, nous étions à un niveau très bas. Il y a cinq ans, nous avions des taux d'immunisation par la vaccination de 50 % de couverture nationale. Ce taux est descendu plus bas encore, jusqu'à frôler les 35 à 40 %, il y a trois ans. Maintenant, du fait de la relance, nous en sommes à 60 % et, dans certaines régions, le taux est en moyenne à 80 %".

Lire l'article original : http://fr.allafrica.com/stories/200302040327.html


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