C'est dans le somptueux cadre des Salons de l'Aveyron, dans le
12ème arrondissement de Paris, en France, que s'est ouvert, hier
matin, le 30ème congrès d'uro-néphrologie sous la direction des
Professeurs François Richard et Gilbert Deray du célèbre hôpital
Pitié Salpetrière. Venus d'Afrique, d'Asie, des Amériques, de l'Océanie
et d'Europe, ces spécialistes de la santé plancheront jusqu'à ce
soir sur différents thèmes, notamment le cancer de la prostate,
la dialyse et les insuffisances rénales chroniques, le diabète,
la lithiase (ou calculs rénaux), le cancer de la vessie, les troubles
mictionnels, etc. Il s'agit, à travers ces ateliers, d'étudier différents
cas qui se sont produits à travers le monde et de proposer des solutions
face à ces maladies qui font des ravages.
Ce rendez-vous annuel regroupe des sommités de la santé, chercheurs,
professeurs d'universités et médecins généralistes, mais aussi les
représentants des firmes pharmaceutiques. Véritable occasion d'échanges
scientifiques, cette rencontre de Paris est très attendue dans les
milieux de la santé, avec cette présence d'hommes et de femmes de
renom. Dans un document introductif, les médecins Isabelle Tostivint
et Gilbert Deray ont écrit qu'aujourd'hui, "à l'heure des thérapies
antirétrovirales efficaces, si la question ne se pose théoriquement
plus, on peut s'étonner des difficultés rencontrées, en pratique,
dans la prise en charge de ces patients". Ils ont relevé "une
réticence de certaines équipes médicales et/ou soignantes à s'en
occuper, en raison souvent de la peur inavouée de contamination
toujours vivace, l'absence d'expérience et la méconnaissance de
la pharmacocinétique des antirétroviraux".
Selon les experts, pour le néphrologue et son équipe, il s'agit
d'un véritable challenge thérapeutique aux côtés de son collègue
infectiologue, challenge qui, pour être relevé, "nécessite la connaissance
de certaines particularités de la prise en charge en dialyse de
ces patients infectés par le VIH, qui ont désormais le droit de
s'inscrire sur la liste de transplantation rénale, une fois l'infection
contrôlée de façon durable". Toutefois, l'épuration extra-rénale,
actuellement la plus utilisée en France, ont souligné les exposants,
est l'hémodialyse.
Depuis l'utilisation répandue d'associations d'antirétroviraux
efficaces, indiquent-ils, aucune étude n'a montré la supériorité
d'une technique de dialyse sur l'autre et les deux techniques devraient
ainsi pouvoir être proposées aux patients. S'agissant de la prise
en charge de l'anémie, ils ont expliqué que les patients dialysés
infectés par le VIH posent le problème spécifique d'une anémie d'origine
plurifactorielle plus fréquente, plus profonde, plus difficile à
corriger, malgré l'utilisation des thérapies antirétrovirales. En
conclusion, les professeurs ont dit que si le pronostic des patients
infectés par le VIH s'est nettement amélioré depuis 1996, celui
des patients dialysés infectés par le VIH est encore très mauvais,
comparé au pronostic global d'une population dialysée non infectée
par le VIH. "Ceci nous indique le rôle important qu'ont à jouer
les néphrologues dans l'amélioration de la prise en charge globale
de ces patients souvent jeunes, en collaboration avec les infectiologues,
en améliorant notamment la prise en charge thérapeutique antirétrovirale
dispensée aux patients dialysés", confirment-ils.
"Ce challenge thérapeutique d'amélioration du pronostic de
cette population jeune doit motiver les néphrologues, car il peut
aboutir, dans les meilleurs des cas, à une transplantation rénale,
encore inimaginable, il y a peu de temps...", concluent-ils. Les
travaux prennent fin cet après-midi.
ABDOULAYE THIAM
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=34434
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