Mai
1983, “ premières descriptions ” du virus du sida
en France à l’Institut pasteur par le Pr Luc Montagner
et son équipe. Exactement un an plus tard, c’est “
l’isolement ” du virus du sida aux USA, par le Pr Robert
Gallo et son équipe.
Pour le grand public tout cela est de pareil au même, Montagnier
et Gallo sont les co-découvreurs du virus du sida.
L’on
s’attendait à ce que ces deux chercheurs fassent tout
de suite équipe pour approfondir ce qu’ils ont commencé
et surtout trouver un remède au mal qu’ils ont révélé.
Mais entre le “ descripteur ” (Montagnier) et “ l’isoleur
” (Gallo) règnera plutôt une rivalité.
Chacun évoluant de son côté comme porte-flambeau
de la souveraineté des deux pays. Montagnier et Gallo seront
rarement ou presque jamais à la même table de séance
à une conférence sur le sida. Même que si l’ont
est annoncé l’autre se décommande.
L’un préférera les conférences en pays
francophone et l’autre les pays anglophones.
Résultat
: le monde naviguera à vue quand le Vih, lui, prendra des
forces, de l’assurance pour imposer sa loi. Ainsi selon les
estimations, à la fin de l’année 2001, le Vih/sida
qui touche aujourd’hui 40 millions de personnes a causé
depuis son apparition en 1981 dans le milieu des homosexuels à
Los Angeles, 25 millions de morts.
Et surprise, surprise, remords ou regret pour non assistance véritable
au monde en danger, les deux co-découvreurs du Vih deviennent
subitement conscients qu’ils doivent travailler ensemble pour
la recherche de nouveau vaccins contre le Vih.
Luc Montagnier et Robert Gallo se sont réconciliés,
l’on pourrait dire, sur l’autel de 25 millions de morts
du sida.
Le Pr Montagnier rejoint l’Institut de virologie humaine fondée
par le Pr Gallo à Baltimore. Le président de la Fondation
mondiale pour la recherche et la prévention du sida, le patron
du Centre intégré de recherche bio clinique d’Abidjan
(CIRBA) qui travaille sous les auspices de l’Unesco, Luc Montagnier
devient le Pr adjoint du laboratoire de virologie humaine, secondant
Gallo Robert.
Montagnier
et Gallo ont conclu un accord, approuvé par les Nations unies,
qui fait de l’Institut de virologie humaine, la plate-forme
de la recherche et de la Fondation Montagnier et Fédérico
Mayor, l’extension internationale de cette plate-forme.
C’est Luc Montagnier qui prendra le contrôle du développement
des ressources pour le financement des laboratoires situés
à Baltimore, Rome, Montréal, Abidjan etc.
Gallo et Montagnier ont décidé de travailler ensemble,
affirment-ils, à cause de l’ampleur de la gravité
de la pandémie.
Ils veulent relancer la recherche d’un vaccin anti-Vih en commençant
de nouvelles études sur des cohortes plus nombreuses et en
multipliant les essais cliniques.
Il a fallu attendre 19 ans (1983) après description et isolement
du virus par les deux co-découvreurs ont compris que l’union
fait la force.
“
Le Vih est virus qu’il est pratiquement impossible de maîtriser
et nous n’avons aucune chance d’y parvenir que si nous
mettons en commun toutes nos intelligences et fous nos efforts ”
comme l’a déclaré Luc Montagnier.
Après 19 ans perdus dans des querelles inutile, Robert gallo
a reconnu publiquement que le Vih avait été identifié
par Luc Montagnier et non par son équipe.
De son côté, Luc Montagnier a admis que la contamination
d’une culture (c’est une telle contamination qui a conduit
M. Gallo à penser qu’il avait identifié le virus)
est un phénomène fréquent dans la recherche.
Et tous les deux ont déclaré, qu’il fallait mettre
un terme à une polémique qui a réalité
était l’épiphénomène d’une
période de recherche particulièrement active et féconde.
Et de l’avis de Gallo : “ Maintenant, il est plus important
d’aller de l’avant que se morfondre sur le passé.
Nous sommes des amis et des collaborateurs et nous essayons ensemble
de trouver des solutions que le monde entier attend ”.
Il
n’est jamais trop tard pour bien faire. Mais il aura fallu
attendre 19 ans, qu’il y ait 40 millions de séropositifs
et 25 millions de morts du sida pour que les co-découvreurs
du Vih fument le calumet de la paix et déclarent ensemble
la guerre contre le sida. B. ZEGUELA
De
nouveaux vaccins en laboratoire
Une
unité de recherche a mis au point un vaccin oral dont le
système repose sur la salmonelle, capable de délivrer
un nombre plus élevé de gènes viraux et donc
de déclencher une meilleure réponse immunitaire. Ce
vaccin, s’il donne des résultats, serait approprié
pour le Vih transmis au cours de rapports sexuels.
Le second vaccin prend pour cible une molécule que le virus
utilise pour paralyser le système immunitaire (molécule
tat).
Le vaccin tat repose sur des concepts de recherche qui ont été
établis par les Professeurs Daniel Zagury et Robert Gallo
et il est développé par Aventis Pasteur.
Dans le cadre d’une autre approche les chercheurs de l’Institut
de virologie humaine ont mis au point un candidat-vaccin qui, à
ce jour, est celui qui a déclenché la plus forte réponse
immunitaire. Ce candidat-vaccin a réussi à bloquer
plusieurs souches du Vih dans des expériences de laboratoire.
Ces essais cliniques commenceront dans deux ans.
Ce que Gallo et Montagnier souhaitent faire, c’est unifier
la recherche sur le sida de manière qu’aucun progrès
ne soit écarté du mouvement mondial pour la mise au
point de vaccins anti-sida.
C’est pourquoi, les travaux supervisés par Montagnier
en Afrique doivent être inclus dans le tableau général.
Le Pr Montagnier et ses collaborateurs de Rome et d’Abidjan
sont en train de sélectionner des organismes (molécules,
protéines…) qui permettront d’élaborer un
type de vaccin plus adapté à la transmission mère-enfant
du Vih.
Avec une équipe canadienne (Montréal), le Pr Montagnier
tente de mettre au point un vaccin capable chez l’animal de
neutraliser les anticorps. B.
ZEGUELA
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l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=9995
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