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Sida : Gallo et Montagnier fument le calumet de la paix - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 13/03/02

Mai 1983, “ premières descriptions ” du virus du sida en France à l’Institut pasteur par le Pr Luc Montagner et son équipe. Exactement un an plus tard, c’est “ l’isolement ” du virus du sida aux USA, par le Pr Robert Gallo et son équipe.
Pour le grand public tout cela est de pareil au même, Montagnier et Gallo sont les co-découvreurs du virus du sida.

L’on s’attendait à ce que ces deux chercheurs fassent tout de suite équipe pour approfondir ce qu’ils ont commencé et surtout trouver un remède au mal qu’ils ont révélé.
Mais entre le “ descripteur ” (Montagnier) et “ l’isoleur ” (Gallo) règnera plutôt une rivalité. Chacun évoluant de son côté comme porte-flambeau de la souveraineté des deux pays. Montagnier et Gallo seront rarement ou presque jamais à la même table de séance à une conférence sur le sida. Même que si l’ont est annoncé l’autre se décommande.
L’un préférera les conférences en pays francophone et l’autre les pays anglophones.

Résultat : le monde naviguera à vue quand le Vih, lui, prendra des forces, de l’assurance pour imposer sa loi. Ainsi selon les estimations, à la fin de l’année 2001, le Vih/sida qui touche aujourd’hui 40 millions de personnes a causé depuis son apparition en 1981 dans le milieu des homosexuels à Los Angeles, 25 millions de morts.
Et surprise, surprise, remords ou regret pour non assistance véritable au monde en danger, les deux co-découvreurs du Vih deviennent subitement conscients qu’ils doivent travailler ensemble pour la recherche de nouveau vaccins contre le Vih.
Luc Montagnier et Robert Gallo se sont réconciliés, l’on pourrait dire, sur l’autel de 25 millions de morts du sida.
Le Pr Montagnier rejoint l’Institut de virologie humaine fondée par le Pr Gallo à Baltimore. Le président de la Fondation mondiale pour la recherche et la prévention du sida, le patron du Centre intégré de recherche bio clinique d’Abidjan (CIRBA) qui travaille sous les auspices de l’Unesco, Luc Montagnier devient le Pr adjoint du laboratoire de virologie humaine, secondant Gallo Robert.

Montagnier et Gallo ont conclu un accord, approuvé par les Nations unies, qui fait de l’Institut de virologie humaine, la plate-forme de la recherche et de la Fondation Montagnier et Fédérico Mayor, l’extension internationale de cette plate-forme.
C’est Luc Montagnier qui prendra le contrôle du développement des ressources pour le financement des laboratoires situés à Baltimore, Rome, Montréal, Abidjan etc.
Gallo et Montagnier ont décidé de travailler ensemble, affirment-ils, à cause de l’ampleur de la gravité de la pandémie.
Ils veulent relancer la recherche d’un vaccin anti-Vih en commençant de nouvelles études sur des cohortes plus nombreuses et en multipliant les essais cliniques.
Il a fallu attendre 19 ans (1983) après description et isolement du virus par les deux co-découvreurs ont compris que l’union fait la force.

“ Le Vih est virus qu’il est pratiquement impossible de maîtriser et nous n’avons aucune chance d’y parvenir que si nous mettons en commun toutes nos intelligences et fous nos efforts ” comme l’a déclaré Luc Montagnier.
Après 19 ans perdus dans des querelles inutile, Robert gallo a reconnu publiquement que le Vih avait été identifié par Luc Montagnier et non par son équipe.
De son côté, Luc Montagnier a admis que la contamination d’une culture (c’est une telle contamination qui a conduit M. Gallo à penser qu’il avait identifié le virus) est un phénomène fréquent dans la recherche.
Et tous les deux ont déclaré, qu’il fallait mettre un terme à une polémique qui a réalité était l’épiphénomène d’une période de recherche particulièrement active et féconde.
Et de l’avis de Gallo : “ Maintenant, il est plus important d’aller de l’avant que se morfondre sur le passé. Nous sommes des amis et des collaborateurs et nous essayons ensemble de trouver des solutions que le monde entier attend ”.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Mais il aura fallu attendre 19 ans, qu’il y ait 40 millions de séropositifs et 25 millions de morts du sida pour que les co-découvreurs du Vih fument le calumet de la paix et déclarent ensemble la guerre contre le sida. B. ZEGUELA

De nouveaux vaccins en laboratoire

Une unité de recherche a mis au point un vaccin oral dont le système repose sur la salmonelle, capable de délivrer un nombre plus élevé de gènes viraux et donc de déclencher une meilleure réponse immunitaire. Ce vaccin, s’il donne des résultats, serait approprié pour le Vih transmis au cours de rapports sexuels.
Le second vaccin prend pour cible une molécule que le virus utilise pour paralyser le système immunitaire (molécule tat).
Le vaccin tat repose sur des concepts de recherche qui ont été établis par les Professeurs Daniel Zagury et Robert Gallo et il est développé par Aventis Pasteur.
Dans le cadre d’une autre approche les chercheurs de l’Institut de virologie humaine ont mis au point un candidat-vaccin qui, à ce jour, est celui qui a déclenché la plus forte réponse immunitaire. Ce candidat-vaccin a réussi à bloquer plusieurs souches du Vih dans des expériences de laboratoire. Ces essais cliniques commenceront dans deux ans.
Ce que Gallo et Montagnier souhaitent faire, c’est unifier la recherche sur le sida de manière qu’aucun progrès ne soit écarté du mouvement mondial pour la mise au point de vaccins anti-sida.
C’est pourquoi, les travaux supervisés par Montagnier en Afrique doivent être inclus dans le tableau général. Le Pr Montagnier et ses collaborateurs de Rome et d’Abidjan sont en train de sélectionner des organismes (molécules, protéines…) qui permettront d’élaborer un type de vaccin plus adapté à la transmission mère-enfant du Vih.
Avec une équipe canadienne (Montréal), le Pr Montagnier tente de mettre au point un vaccin capable chez l’animal de neutraliser les anticorps.
B. ZEGUELA

Lire l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=9995

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