Les
mouvements migratoires sont reconnus comme un important facteur
de propagation du Vih/Sida. C’est pourquoi, Abidjan sera liée
à Lagos par un projet sous-régional de lutte contre
le sida intitulé “Corridor de migration Abidjan-Lagos”,
impliquant outre les deux pays, le Bénin, le Ghana et le
Togo. Ce projet, encore au stade de la conception,mais qui a déjà
un secrétariat exécutif, était hier au 14ème
étage de l’immeuble Postel 2001, l’objet d’un
échange entre les ministres Assana Sangaré Ouattara,
chargée de la lutte contre le sida, Yvette-Céline
Seignon Kandissounon de la Santé du Bénin, Mme Léopoldine
de Souza, secrétaire exécutif par intérim du
projet, et les bailleurs de fonds. Avec les docteurs Shasha, directeur
technique régional de projets Usaid-Fha, Dramé Mohamed
du Gtz, Mamoudou Diallo, conseiller de programme pays de l’Onusida,
MM. Codja Jacques de la Coopération japonaise, Shoen, directeur
de la Kfw, le directeur de Sfps, et la représentante du Retroci,
les deux ministres et Mme le secrétaire exécutif par
intérim ont mis l’accent sur l’importance de ce
projet de prévention et de prise en charge des infections
sexuellement transmissibles et du Vih/Sida dans le corridor de migration
Abidjan-Lagos. Un axe sur lequel vit une population estimée
à 30 millions d’habitants. Et où une population
de près de trois millions est en mouvement par an. Une population
composée essentiellement de migrants, de commerçants,
de transporteurs et de professionnels du sexe exposés à
des comportements à haut risque de transmission de l’infection
au Vih. Il s’agissait hier d’une réunion d’information
et de plaidoyer afin que les bailleurs de fonds ne soient pas surpris
plus tard de voir des requêtes sur leur table, a expliqué
la ministre Assana Sangaré. Le projet Corridor de migration
prévu pour se dérouler pendant trois ans dans sa phase
pilote, développera ses interventions dans huit villes frontalières.
A savoir Noé et Elubo entre la Côte d’Ivoire et
le Ghana, Aflao et Kodjoviakopé entre le Ghana et le Togo,
Aneho et Hilacondji entre le Togo et le Bénin et enfin Krake
Plage et Semè entre le Bénin et le Nigeria. Selon
des études réalisées par l’Onusida, les
populations en mouvement dans ces zones ont très peu ou pas
du tout accès aux prestations de service de lutte contre
les infections sexuellement transmissibles et le Vih/Sida. Le projet
qui a lancé un appel à candidature pour recruter une
agence de gestion, prévoit que ses activités seront
exécutées par des Ong nationales.
Un groupe de travail transitoire composé des ministres des
Transports et des responsables nationaux de lutte contre le sida
a été mis sur pied en juillet 2001 pour finaliser
la préparation du projet. La restitution des études
qui seront réalisées dans le cadre de cette préparation,
fera l’objet d’une grande réunion que Mme le secrétaire
exécutif par intérim du projet, situe entre mi-mai
et début juillet au Bénin, pays choisi par le groupe
de travail transitoire présidé par le Nigeria pour
abriter les fonds destinés au projet. Les représentants
des institutions qui ont pris part à la rencontre d’hier
matin semblaient tous acquis à la cause du projet sur lequel
ils ont voulu en savoir davantage. Mais en attendant la documentation
promise, des suggestions ont été faites. Telles celles
du directeur de SFPS qui a signalé l’existence d’un
projet routier similaire dénommé PSAMAO dont il faudra
tenir compte pour éviter d’éventuels écueils
et harmoniser les interventions. Il faut signaler que Mme la ministre
de la Santé du Bénin a été reçue
par le Premier ministre après la réunion d’échange
sur le projet “Corridor de migration “Abidjan-Lagos ”.
B. ZEGUELA
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l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=10056
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