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GESTION DES MALADES MENTAUX : L'Equation de la réinsertion - Le sud - Sénégal - 20/03/02

"Psychiatrie, psychanalyse, culture", le thème du 1er congrès panafricain de santé mentale qui se tient depuis le 18 mars au Cesag (Dakar), a servi de base de travail à des spécialistes pour préconiser des canaux de réinsertion des malades mentaux.

En milieu psychiatrique, le traitement du malade met en branle tout un dispositif médico-social pouvant assurer une bonne prise en charge de ses besoins médicaux. C'est pourquoi, Mme Arame Gaye Sarr souligne que l'écoute du patient et la détermination de l'orientation thérapeutique indiquant le traitement subséquent peuvent aller dans le sens de la guérison du malade ou une nette amélioration de son état, de même que la réconciliation de ce dernier avec lui-même et la société. En outre, elle fait remarquer que la question de la prise en charge du patient fait appel à un dynamisme qui nécessite un professionnalisme et une volonté ferme de la personne concernée et de son entourage. Selon elle, la psychiatrie offre des services assez performants qui offrent aux malades mentaux l'opportunité de bénéficier des soins de qualité mais elle permet la réinsertion du malade au sein de la société où il se meut. En effet, dans son étude, Mme Arame Gaye Sarr relève que la guérison et la réconciliation du malade avec lui-même et la société vont dans le sens de la prise en compte du besoin de socialisation de celui-ci qui, à cause de son dysfonctionnement socio-affectif est à l'écart le plus souvent. Aussi, pense-t-elle que pour que le patient puisse retrouver une place durable dans son environnement, et être en accord avec lui-même en retrouvant une nouvelle identité positivement perceptible par lui-même et la société, il est nécessaire de réunir les forces et ressources internes et externes.

C'est pour atteindre cet objectif qu'un plaidoyer pour une bonne réinsertion des malades mentaux a été initié. Il s'agit, selon M. Ansoumana Dione, de lutter contre le fléau que constitue la discrimination, l'exclusion et le manque de soins à l'égard des malades mentaux et parer ainsi à cette injustice "jamais égalée". Il estime en fait qu'au Sénégal, tout comme ailleurs en Afrique, le malade mental n'est pas considéré comme priorité dans les systèmes de santé. Il est victime de discrimination, et est souvent abandonné à lui-même, dans des conditions indescriptibles, parfois "inhumaines". Pour ce faire, une association qui œuvre pour la réinsertion des malades mentaux et la lutte contre les toximanies, compte mettre l'accent sur ce volet fondamental qu'est la réinsertion social du malade afin de mieux l'aider à reprendre sa place dans la société et participer en même temps à son développement. C'est dans ce cadre d'ailleurs, précise-t-il, qu'un programme national de suivi et d'assistance aux malades mentaux aété concocté et va impliquer l'action des populations dans la lutte contre la drogue, aux côtés des forces de l'ordre.

Pour le Pr. Oumar Sylla, psychiatre, la prise en charge des malades passe par la mise en place de structures socio-sanitaires avec à la clef, une dispensation de médicaments, des psychothérapeutes et la réalisation d'une communauté thérapeutiques comme c'est le cas du service psychiatrique de Fann. Il révèle qu'il y a un effort qui est fait dans ce sens, mais qui doit être renforcé au niveau de la décentralisation. Et de citer l'exemple du centre "Dalal Khel" de Thiès ou le village psychiatrique de Kénia à Ziguinchor. Le Pr. Oumar Sylla déplore par ailleurs l'insuffisance du budget alloué à ce secteur de la santé, celle des structures socio-sanitaire et celle de formation. Ismaïla SARRE

Lire l'article original : www.sudonline.sn/archives/20032002.htm

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