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SANTE MENTALE : Des insuffisances dans les politiques nationales - Wal Fadjri - Sénégal - 20/03/02

Comme bon nombre de ses pairs d’Afrique et d’ailleurs, le Sénégal connaît des insuffisances au niveau de ses programmes dans le domaine de la santé mentale. En plus des problèmes de personnel qualifié, d’infrastructures sanitaires, il est confronté à un défaut de disponibilité de médicaments, de statistiques fiables, de services de soins communautaires structurés, entre autres manquements. C’est ce qu’a révélé le Pr Omar Sylla, directeur de l’Ecole nationale de développement sanitaire et social (Endss) qui a animé, avant-hier, un point de presse en marge des travaux du premier Congrès panafricain de santé mentale ouvert hier par le ministre de la Santé et de la Prévention.

Se prononçant d’abord sur les services de soins communautaires structurés, le directeur de l’Endss, par ailleurs chargé de la presse du congrès, a affirmé que ceux-ci n’existent pas encore au Sénégal. Mais à ce vide, il a vite trouvé une solution en suggérant de procéder à une mise à niveau, d’organiser une réflexion sur tous les aspects que peuvent prendre les différents programmes d’assistance en matière de santé mentale. Mais le Sénégal n’est pas le seul pays membre de l’Oms à ne pas disposer de ces infrastructures. Selon les chiffres de l’Oms, 69 pays, soit 38 %, n’ont pas de services de soins communautaires.

A propos de la disponibilité des médicaments, M. Sylla est d’avis qu’il y a encore des efforts à faire même si, à l’hôpital Fann, des molécules sont utilisées en psychiatrie et vendues dans le cadre de l’Initiative de Bamako. Sur ce point, un communiqué de presse de l’Oms indique que 25 % des pays ne disposent pas de médicaments comme le neuroleptique, l’antidépresseur et l’antiépileptique qui sont les plus couramment prescrits et considérés comme des médicaments essentiels pour le traitement des maladies mentales et des troubles neurologiques.

Interpellé sur le taux actuel de représentativité des troubles mentaux dans la charge nationale de morbidité, M. Sylla a avoué que, jusqu’ici, il n’y a pas encore eu de recherche axée sur la santé mentale. Car, justifie-t-il, cela coûte de l’argent. Et c’est ce qui explique, ajoute-t-il, le manque d’indicateurs fiables concernant la mortalité et la morbidité. Il n’en demeure pas moins que des recherches sont entreprises notamment au niveau hospitalier, surtout avec les étudiants de la faculté de Médecine. «Mais ce ne sont que des recherches de statistiques hospitalières», a précisé directeur de l’Endss qui ajoute qu’«on ne peut pas s’y appuyer pour dire que la population souffre de tant de déprimés». Si la recherche de statistique nationale fiable pose problème aux chercheurs sénégalais, il n’en est pas de même au niveau de l’Oms où les enquêtes mondiales menées montrent que les troubles mentaux et neurologiques représentent 11 % de la charge mondiale de morbidité. Et ce chiffre n’est rien au regard des projections de l’Oms. Selon l’organisation mondiale, d’ici 2020, le taux devrait atteindre 14,6 %. Ndakhté M. GAYE

Lire l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=8239&unelocale__edition=3006

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