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Sida : L'observance peut aider. 50% des échecs au traitement aux Arv sont liés au manque d'assistance - Mutations - Cameroun - 05/03/2004

C'est peut-être une situation qui a quelque chose de comique, mais, au fond, elle témoigne des graves manquements des structures gouvernementales qui s'occupent du problème Vih/Sida au Cameroun. Edgard Ekwa tient une feuille blanche en main. Il est devant la pharmacie de l'hôpital Laquintinie de Douala. Une écriture en gros caractère pour être suffisamment lisible par tous. "Je n'arrive pas à prendre mes médicaments. Je ne comprends pas la posologie. Est-ce que quelqu'un peut s'occuper de moi" ?

Edgard Ekwa est sourd-muet. Il ne parle pas et ne comprend pas. Mais depuis deux ans, il a découvert sa séropositivité après avoir développé le Sarcome de Kaposi pendant six mois. Malheureusement, pour lui, personne ne peut lui expliquer quoi que ce soit. Son mode de communication la gestuelle, est parfaitement inconnu des infirmières et pharmaciennes de l'hôpital. Quant à lui expliquer la posologie par écrit, il faudrait toute la journée et plusieurs stylos à bille. "C'est un sérieux problème parce que nous ne pouvons pas toucher toutes les personnes vivant avec le sida. Les sourds-muets, les aveugles et bien d'autres classes sociales restent sans informations parce que nos structures ne permettent pas d'avoir un personnel qualifié pour suivre tous ces malades. Pourtant, c'est nécessaire d'être avec eux pour assurer une bonne observance. L'observance est la capacité d'une personne à prendre un traitement selon une prescription donnée avec assiduité et une régularité optimale. Mais pour en arriver là, il faut une adhésion du patient à travers l'adoption d'une démarche active à faire bien le traitement et en devenir partie prenante", expliquait Félicité Takouam, pharmacienne à l'hôpital Laquintinie, lors de son exposé sur l'observance et la place du pharmacien dans l'utilisation des Arv, pendant la session de formation tenue du 23 au 27 février 2004 à Douala organisée par l'opérateur de téléphonie mobile Mtn.

Cette session, contrairement à la première qui était consacrée aux infirmiers en charge directe des Ppvs, était exclusivement réservée aux médecins, pharmaciens et biologistes, parce que, d'après le Dr Rudorf Mbanguè : "ce sont eux qui posent le diagnostic, prescrivent le traitement et donnent les conseils aux malades du Vih/Sida pour leur prise en charge globale. Ces personnes infectées ont besoin contrairement aux autres pathologies d'une assistance sur le plan médical, psychologique et nutritionnel. Mais aussi d'être écoutées et observées".

Insuffisances

Parlant d'observance, pour la seule ville de Douala qui compte plusieurs milliers de séropositifs, on n'enregistre que cinq pharmaciens formés : Trois à l'hôpital de Laquintinie et deux à l'Hôpital général de Douala. Peut-être que son utilité n'a pas encore été évidente, mais leur service est nécessaire. Pour Félicité Takouam : "Même quand les patients arrivent dans mon bureau, ils se demandent souvent ce qu'ils sont venus y faire ; mais après des heures de discussions, ils repartent contents et veulent revenir chaque jour. Le travail de l'observance est très important, parce qu'il faut parler de la maladie au patient, l'amener à accepter le traitement et lui expliquer les contraintes, la vérité sur la réussite du traitement qui ne guérit pas. Le remonter parce qu'apprendre qu'on est séropositif n'a rien de réjouissant. Il faut lui donner un peu de temps pour qu'il puisse réfléchir et une fois qu'il est d'accord pour le traitement. On soumet son dossier au comité thérapeutique qui décide au cas par cas en indiquant les molécules qui seront administrés au patient. Après cela, nous parlons ensemble de sa posologie et de ce qu'il doit faire s'il loupe l'heure de sa prise. Ce qu'il faut faire si on a mangé avant alors que la molécule prescrite se pend à jeun. Ils sont en confiance, au point où ils vous parlent de leur vie, l'héritage, des rapports sexuels qui leur répugne etc., vous devenez une confidente. Mais nous sommes très peu pour assurer une observance maximale seulement pour les patients de Laquintinie".

Dr David Rey, formateur pendant l'atelier de formation médecins et biologistes sur le Vih/Sida, conclut que "c'est parce que l'observance est insuffisante que le nombres d'échecs aux traitements aux Arv atteint parfois les 50%. C'est très important de suivre les patients parce qu'ils sont fragiles, faibles et très susceptibles. L'abandon et le refus de prendre ses médicaments sont le résultat d'un trouble, d'une perturbation qu'a vécue le malade. C'est lorsqu'il est dans cet état qu'il peut tout laisser tomber. C'est là que le rôle du pharmacien ou du médecin chargé de l'observance de ce patient devient crucial. Il faut former beaucoup plus de personnel médical pour suivre les Ppvs. Sinon, on fait du surplace".

Marion Obam

Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=10&id=1078478300


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