L'actualité

Notre métier d'éditeurs de revues médicales en Afrique francophone et au Maghreb, nous amène à suivre de très près l'actualité de la santé de ces pays.
Nous lisons la plupart des journaux spécialisés et sommes en contact avec de très nombreuses associations et ONG.
Nous fréquentons aussi certains forums spécialisés.

Dans notre développement Internet, nous avons pensé que toutes ces informations que nous recueillons quotidiennement ne pouvaient que vous intéresser.
C'est la raison de cette rubrique que nous mettrons à jour le plus régulièrement possible.

Afin d'être en harmonie avec la déontologie Internet, nous vous précisons que toutes nos sources sont informées des textes que nous leur empruntons afin de les mettre à votre disposition dans cette rubrique.

Toutefois, comme elles le précisent elles-même pour la plupart, nous vous prions de traiter les informations avec la plus grande prudence et de ne pas hésiter à suivre les liens que nous plaçons systématiquement à la fin des articles, afin de lire le document original et de contacter, le cas échéant, l'auteur ou le responsable de la publication.

Si vous souhaitiez exploiter autrement que pour votre propre usage, l'une des informations de cette rubrique, nous vous demandons de bien vouloir suivre le lien afin de récupérer le document original et vous conseillons d'en informer les responsables.

Nous vous souhaitons d'agréables moments sur SantéTropicale.com

Santetropicale.com

Page d'accueil de Santetropicale.com La Bibliothèque de Santé tropicale Le Kiosque des revues médicales africaines Dictionnaire Internet Africain des Médicaments Web médical africain Annuaire de la santé en Afrique Qui contacter ?

L'actualité de la santé en Afrique

Poliomyélite en Côte d'Ivoire : L'histoire d'une éradication annoncée - Le Patriote - Côte d'Ivoire - 10/03/2004

"Le petit Malick, 14 ans, les deux jambes flasques, atrophiées, assis dans un fauteuil roulant, regarde ses amis jouer ou football. Il partage leur plaisir de taper dans le ballon rond, en rêvant de devenir une gloire du football plus tard". Ce rêve, pour Malick, s'est brisé depuis l'âge de cinq ans, quand à la suite d'un cas de polio non déclaré, il a perdu l'usage de ses deux jambes, avec l'espoir de devenir "Ronaldo".

La poliomyélite, il faut le dire, est une maladie invalidante voire mortelle pour les enfants de 0 à cinq ans. Elle débute par une fièvre, des maux de tête, des vomissements et des douleurs musculaires. Et dans la plupart des cas, la maladie fait son apparition au bout de trois à quatre jours. Le virus agent de la maladie, est le poliovirus.
Il est présent dans la gorge et dans les selles des malades porteurs inapparents, pendant un mois voire plus souvent. S'agissant de son mode de transmission, on retiendra que le poliovirus se transmet par voie fécale (c'est-à-dire par les selles) et par contact direct. Autre donnée, à même d'inquiéter plus d'un, c'est que le poliovirus peut vivre jusqu'à trois mois dans les eaux usées. Et par ce fait, il y contamine les mouches, l'eau de boisson (surtout en zone rurale), l'eau d'irrigation. Cela permet à chacun de réaliser que les mauvaises conditions d'hygiène, malheureusement ces conditions sont légions en Afrique, sont un vecteur du Poliovirus.

L'histoire d'une lutte

Au commencement était une découverte. "En 1962, tout juste douze mois après l'homologation, dans la plupart des pays industrialisés, du mémorable Vaccin antipoliomyélitique (VPO) mis au point par Albert Sabin, Cuba commençait à l'utiliser dans une série de campagnes de vaccination sur l'ensemble de son territoire. Peu de temps après, la transmission du virus sauvage autochtone était interrompue". Révèle l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son dernier rapport annuel. Ce vaccin, M. Sabin en a fait don à l'OMS. Les choses n'ont pas, malgré tout, évolué aussi rapidement puisque jusque dans les années 90 "on comptait un demi million de paralytiques entre dix et vingt millions de personnes qui, ayant survécu à la phase aiguë de la maladie, en subissaient encore les séquelles invalidantes et souvent douloureuses", révèle l'OMS. Néanmoins, à partir de 1988, la lutte contre la poliomyélite va faire un bond qualitatif. En effet, en 1985, le Rotary international va lancer son programme "Polio Plus" dont l'objectif est de vacciner tous les enfants contre polio d'ici l'an 2005, date anniversaire de ses cents ans.
"Polio Plus est la première et la plus importante campagne de santé publique entreprise par un organisme non-gouvernemental", explique Mme Irène Richmond Ahoua, présidente de la Commission nationale "Polio Plus". Dans cette lutte, selon Mme Richmond, les Rotariens participent à la livraison des vaccins, aux actions de mobilisation sociale et règlent les questions d'ordre logistique en coopération avec les ministères de la Santé des pays concernés, ainsi qu'avec l'OMS, l'UNICEF et le CDC d'Atlanta. Le Rotary, à ce jour, a versé plus de 500 millions de dollars soit plus de 300 milliards de FCFA, destinés à la vaccination de deux milliards d'enfants dans 122 pays. Pour la campagne en cours, en Côte d'Ivoire, l'organisation a fourni deux cents millions sur les quatre milliards de budgets.

Le dernier virage

Les résultats de la lutte, après quarante ans, sont spectaculaires. On compte désormais deux cent neuf pays, territoires et régions exempts de polio dont 134 certifiés pour des Commissions indépendantes. Seuls sept pays endémiques. Cinq cent mille cas de polio sont évités chaque année, trois continents sont certifiés libres de polio : les Amériques (1994), le Pacifique (1997) l'Europe (2002). Seuls quelques pays de l'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud-Est occupent la queue du peloton.
Mais, l'existence de trois grands réservoirs (Inde-Pakistan et Nigeria) suscite quelques inquiétudes. Selon Mme Bellamy, Directrice générale de l'UNICEF "le Nigeria est à l'origine de la récente flambée de polio en Afrique de l'Ouest. Ce pays compte plus de cas que n'importe quelle autre Nation et il est à l'origine des cas de polio survenus au Ghana (8 cas), au Burkina Faso (7), 3 au Tchad, 1 au Togo". C'est d'ailleurs pourquoi, l'UNICEF mène des investigations pour confirmer si le dernier cas de poliomyélite détecté en Côte d'Ivoire, à Duékoué, ne provient pas du Nigeria.
Par ailleurs, le refus de deux Etats du Nord du Nigeria : Kano et Zamfara de participer aux journées de vaccinations synchronisées renforce le pessimisme de certains observateurs. Mais, les efforts conjugués de la communauté internationale, la société civile et des chefs religieux nigérians est à même de faire fléchir les obscurantistes musulmans du Nord du Nigeria.

En Côte d'Ivoire, grâce à un sens de responsabilité historique, le ministre Mabri Toikeuse, avec l'aide de la communauté internationale et du Rotary international, a couvert tout le territoire national. Et pour prouver que la santé est au service de la paix et de l'Union, le lancement officiel de la campagne a eu lieu, le samedi 23 février dernier, à Bouaké (fief des Forces Nouvelles). "Soyons tous fiers de brandir un carnet de vaccination à jour de nos enfants à chaque occasion de leur anniversaire (...) Nous leur devons protection, nous leur devons l'instruction, nous leur devons la vaccination", a-t-il plaidé à Bouaké.

Mamadou Doumbes

Lire l'article original : http://lepatriote.net/lpX3.asp?action=lire&rname=Société&id=8254


Retour actualités
 
Copyright © 2004 NG COM Santé tropicale. Tous droits réservés. Site réalisé et developpé par NG COM Santé tropicale