Le
ministre français de la Santé, le Dr Bernard Kouchner, a signé,
hier matin à Dakar, avec son homologue sénégalais, le Pr. Awa Marie
Coll Seck, les textes d’un accord portant sur un appui d’un montant
de 1 million d’euros (un peu plus de 650 millions de francs CFA)
sur trois ans en faveur, pour une grande part, de la prise en charge
thérapeutique, par les médicaments antirétroviraux (ARV), des personnes
vivant avec le VIH.
Cette
contribution, dénommée “Ensemble Pour une solidarité thérapeutique
Hospitalière en Réseau” (ESTHER) et lancée par le gouvernement français,
est une initiative sous forme de “prolongement” du fonds de solidarité
thérapeutique International (FSTI) affecté au développement d’un
programme contre la transmission du virus de la mère à l’enfant,
mais aussi comme un complément de l’effort annuel de 250 millions
de FCFA par an, depuis 1998, et qui a été porté, en 2000 à 500 millions
CFA par le président Wade) toujours pour l’accès aux antirétroviraux
(ARV). C’est une idée originale et novatrice, qui concerne donc
des hôpitaux français et des établissements publics de santé déjà
jumelés, et qui doivent œuvrer maintenant sous forme de réseau hospitalier.
Le
Pr. Awa Marie Coll Seck a confié, à cette occasion, que 450 autres
patients vont bénéficier de produits ARV, en plus des 470 déjà inclus
dans le programme national déjà en place. Selon le Dr Kouchner :
“ce programme est là pour magnifier l’engagement politique précoce
et constant des autorités sénégalaises dans la lutte contre le VIH/SIDA,
lequel, avec la compétence de ses professionnels de santé et de
ses chercheurs, de l’implication des organisations communautaires
de base et des leaders religieux, lui ont valu les acquis reconnus
par l’ONUSIDA et la communauté internationale”.
“Cette initiative va accroître les capacités des structures sanitaires
par la fourniture des équipements de suivi clinico-biologique des
protocoles thérapeutiques chez les patients et par la formation
des ressources humaines hospitalières”, a-t-il précisé. “Il est
aisé de constater qu’au Sénégal, existe un potentiel considérable
en compétences diverses, qui ont montré leur maîtrise avérée du
problème complexe du VIH/SIDA, de la gestion thérapeutique des produits
ARV et la recherche”, a en substance indiqué le ministre français.
“L’important
encore est qu’elle va aussi faciliter plus encore l’accès aux médicaments
pour les pays en voie de développement”, a ajouté le Dr Kouchner,
qui a soulevé un nouveau concept, celui de “malades sans frontières”.
“Si le Sénégal est le premier pays africain à bénéficier de programme
ESTHER, c’est le fait qu’il y a un programme de lutte contre le
SIDA qui est admirablement bien mené”.
Le Dr Kouchner, qui a été reçu en audience par le président de la
République, avant son départ hier en fin de matinée, s’est félicité
de l’implication dans le programme de sensibilisation et dans la
mise en œuvre des initiatives sur l’accès aux ARV au Sénégal. Il
a fait également remarquer les baisses fort appréciables (80 à 90%)
des prix des produits ARV accordées par les firmes pharmaceutiques.
D’autres pays africains, a-t-il dit, suivront le Sénégal, notamment
le Mali, le Burkina Faso, le Cameroun et le Gabon, en plus du Cambodge
(Asie du Sud-Est). Au début du lancement du projet “ESTHER”, plus
de 400 hôpitaux français s’étaient portés candidats. Sur les 40
choisis, seuls 7 sont dans le premier lot.
Pour
le ministre français, le combat pour l’accès aux traitements du
SIDA se poursuivra et certaines organisations s’y sont déjà mises,
notamment en Afrique du Sud et tout dernièrement lors du sommet
de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à Doha (Qatar).
Le
ministre sénégalais a précisé, lors de la cérémonie de signature
de l’accord à laquelle assistaient plusieurs personnalités parmi
lesquelles, l’ambassadeur de France à Dakar, les représentants des
7 hôpitaux français et des 8 établissements concernés, le secrétaire
exécutif du Conseil national de lutte contre le SIDA, le Dr Ibra
Ndoye et le nouveau patron de la division de la lutte contre le
SIDA, le Dr Abdoulaye Ly, “que c’est un appui qui devrait s’accroître
au bénéfice des malades du SIDA, notamment avec la mise en œuvre
du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, adopté en Juillet dernier
lors du sommet de New York”. FARA DIAW
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l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=13205&index__edition=9560
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