Après
le paludisme et la tuberculose, l’hôpital Principal de Dakar a encore
choisi un autre “sérieux” problème de santé, en l’occurrence le
diabète sucré, comme thème principal de la 3e édition de ses Journées
médicales annuelles, placées sous le parrainage d’un illustre maître
de la Faculté de Médecine et de la diabétologie, le Pr. Ahmédou
Moustapha Sow.
Ouverte hier matin par le ministre de Forces Armées, M. Youba Sambou,
en présence d’officiers généraux et d’officiers de la santé militaire,
de chefs de services hospitaliers, d’enseignants et chercheurs de
la Faculté de Médicine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie, de
praticiens du privé et de nombreux étudiants, cette édition remet
de nouveau, sous les feux, cette maladie non transmissible, dont
l’expansion au sein de la population inquiète de plus en plus les
autorités sanitaires.
MALADIE
CHRONIQUE
“C’est
une maladie chronique, qui peut révéler, après une installation
insidieuse, des effets brutaux et très graves, voire mortels chez
l’individu”, a indiqué le ministre Youba Sambou, qui a demandé que
les recherches et les échanges scientifiques soient encouragés en
faveur d’une meilleure prise en charge des patients diabétiques
dont le nombre tournerait actuellement autour de 20000.
“Cette
estimation hospitalière n’est que la partie visible de l’iceberg,
car certainement, des milliers d’autres individus ignorent qu’ils
sont atteints faute de dépistage précoce de l’affection”, a expliqué
le ministre, ainsi que les médecins-colonels Boubacar Wade et Pape
Saliou Mbaye, de l’hôpital Principal. Ils ont attiré l’attention
sur les coûts exorbitants qu’induisent cette maladie chronique chez
les patients, leurs familles et la société. Rien qu’aux Etats-Unis,
le coût du diabète est passé, de 1992 et 1996, de 105 à 136 milliards
de dollars par an. Selon le médecin chef général Jean Le Berre,
médecin chef de l’hôpital Principal : “ces assises permettent de
regrouper périodiquement le corps médical pour des échanges sur
divers sujets de santé publique, dont des constats hospitaliers
divers montrent de façon crue des aspects cruciaux de santé publique”.
CONDUITE A TENIR
Le
médecin-colonel Saliou Mbaye, de la clinique Bouflers de l’hôpital
Principal a indiqué que cette fois-ci le personnel paramédical a
été associé à ses journées scientifiques, dans la mesure qu’il prend
une grande part dans la prise en charge et le suivi des soins des
patients atteints de diabète et de ses complications (oculaires,
rénales, nerveuses, cardiovasculaires, etc.) Médecins et paramédicaux
doivent participer à la prévention et à la vulgarisation des conduites
thérapeutiques et diététiques à tenir.
Le
Dr Maïmouna Ndour Mbaye, de l’hôpital Abass Ndao de Dakar, fait
remarquer que “les épidémiologistes prévoient plus de 300 millions
de diabétiques dans le monde d’ici l’an 2025. En Afrique, les prévisions
sont également sombres avec un doublement des cas, soit 16 millions.
Au Sénégal, les statistiques hospitalières montrent une tendance
nette à l’augmentation”.
Elle
relève que les facteurs qui sont les plus incriminés dans ce phénomène
sont, entre autres, la modification du mode vie, dont notamment
l’urbanisation, la sédentarisation, l’adoption de mauvaises habitudes
alimentaires qui accentuent l’extension des cas d’obésité. Dans
sa conférence d’ouverture des travaux, le Pr. A. Moustapha Sow s’est
attardé sur de “succulents” et nombreux aspects “philosophiques”
de la médecine, ainsi que sur des habitudes alimentaires et culturelles
des sociétés, en les soutenant à satiété par des pensées de grands
hommes des sciences “dures” et “sociales”. Il a également livré
à une assistance, qui le savait maître de la Médecine et qui découvrait
en lui un maître du “Verbe”, des illustrations “sages” tirées de
sa longue et riche pratique médicale auprès de “grands” maîtres
de la Médecine, dont le Pr. Marc Sankalé, doyen honoraire de la
Faculté de Médecine de Dakar. FARA DIAW
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