Les
travailleurs municipaux de la Santé sont préoccupés par le non-paiement
de leurs primes de motivation. Pour se faire entendre des autorités,
ils observent, depuis hier, un mouvement de grève d’avertissement
de quarante-huit heures.
Le
mot d’ordre «est observé sur l’ensemble du territoire national à
l’exception de Saint-Louis et de l’hôpital Abass Ndao». Le secrétaire
général du Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux
(Sudtm) souligne que chaque agent municipal doit percevoir un reliquat
de 324 000 F de l’année dernière en plus des 81 000 F d’arriérés
pour le premier trimestre de cette année. Et Sidya Ndiaye se veut
catégorique là-dessus : «On veut du concret. Qu’on nous paye nos
primes. On a distribué des milliards aux sportifs et à Atépa pour
réfectionner le Cices pour les besoins du Nepad. Si on ne nous paye
pas, nous allons durcir le ton, voire même marcher.»
Notre
interlocuteur souligne que «c’est un précédent dangereux s’il faut,
dans ce pays, revendiquer ses droits pour obtenir gain de cause».
Mais, à Pikine où s’est tenue une assemblée générale présidée par
le leader du syndicat, des revendications d’une autre nature se
sont greffées à celles dites prioritaires. Il s’agit, entre autres,
du paiement des heures supplémentaires (non payées depuis 1997),
des avancements des agents, de vingt-quatre mois d’arriérés de salaires
pour certains, etc. Et selon le représentant du Sudtm au Centre
de santé Dominique, «la commission des avancements bute sur des
problèmes de régularisation et de reclassement. L’affaire doit être
portée à la connaissance de la Délégation spéciale». Ibrahima Diagne
note aussi que la ville de Pikine doit environ 200 millions de francs
Cfa aux travailleurs municipaux de la santé. Ces derniers, souligne
le chef de la Division de l’action sanitaire du Centre de santé
Dominique, «ne bénéficient pas de prise en charge médicale, d’affectation».
Le
Sudtm dénonce l’injustice dont sont l’objet les travailleurs municipaux
de la part des autorités. De même que «les pratiques mafieuses d’antan
qui prévalent au sein des délégations spéciales qui, il faut le
dire, ne s’acquittent pas correctement de leur mission». Il fustige
aussi le manque de considération à leur égard tout comme la part
belle faite à leurs collègues «étatiques». Le retard apporté dans
le paiement des salaires dans toutes les structures de santé n’est
pas, non plus, du goût des travailleurs municipaux. L’organisation
compte faire l’évaluation des quarante-huit heures de grève dès
lundi prochain. Ce sera au cours d’une «grande» assemblée générale
au Centre de santé Gaspard Camara. Mamadou T. DIATTA
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l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=8835&unelocale__edition=3029
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