Rationaliser les ressources (financières, humaines, etc.), harmoniser
les messages et outils pour un meilleur impact, élaborer des messages
éducatifs pour soutenir la mise en œuvre de la Prise en charge intégrée
des maladies de l'enfant (Pcime), produire des supports éducatifs
pour accompagner la Pcime, renforcer les compétences des personnels
de communication par la formation intégrée et la polyvalence… Tels
sont les principaux objectifs poursuivis par le Plan intégré de
communication (Pic) initié par le ministère de la Santé, de l'Hygiène
et de la Prévention et Basics en partenariat avec des organisations
et institutions intervenant dans le domaine de la survie de l'enfant.
Le lancement de cette nouvelle stratégie d'intervention, qui couvre
les domaines techniques de la survie de l'enfant et de la santé
maternelle et qui s'appuie sur la communication pour un changement
de comportement, a été donné vendredi par Awa Marie Coll Seck, ministre
de la Santé, de l'Hygiène et de la Prévention qui s'est réjouie
de la production de ces supports.
En effet, ces supports sont destinés à mieux outiller les intervenants
dans la lutte pour la survie de l'enfant. Mieux, dira Awa Marie
Coll Seck, " les outils conçus révèlent la place de la prévention
dans notre système de santé ". De ce fait, " ils pourraient nous
aider dans nos programmes ", estime-elle. Surtout que, souligne
Mamadou Mbaye, chargé de programme à Basics, " le Pic a germé à
Basics suite à un impératif qui est d'appuyer le ministère qui partageait
déjà l'idée de mettre en place un processus intégrateur pour la
survie de l'enfant ".
Dans ce cadre, s'est tenu en avril 2001 à Dakar, un atelier de
plaidoyer visant à avoir une vision commune sur le Pic, puis un
autre atelier de développement du Pic à Louga en décembre 2001 qui
ont permis de s'entendre sur une liste de comportements à promouvoir
pour le renforcement des compétences des programmes de santé.
Comportements clés
À coup sûr, la dynamique enclenchée avec cette nouvelle façon de
gérer la santé de l'enfant basée sur une vision globale dans la
prise en charge de la santé de l'enfant, permettra d'éviter les
interférences qui avaient souvent lieu. Désormais, " chaque stratégie
a un rôle spécifique qui ne peut être joué par une autre dans un
programme mené en synergie ", fait savoir Mamadou Mbaye de Basics
qui a également rappelé les différentes étapes du Pic qui ont précédé
la production de ces supports. Les initiateurs de ce programme ont
d'abord commencé par un plaidoyer en identifiant les partenaires
stratégiques afin d'avoir une vision commune. Car il fallait tomber
d'accord sur un ensemble de paquets de services pour l'enfant. La
recherche de consensus a été ainsi la 2e étape du Pic avant l'adoption
d'un paquet minimum de comportements clés.
Ces derniers ont été identifiés au niveau de 15 districts. Ils
ont porté sur des thèmes comme l'hygiène des mains, le paludisme,
la diarrhée, les infections respiratoires aiguës, l'allaitement
maternel exclusif … Une hiérarchisation de ces comportements clés
a permis, selon Mamadou Mbaye, d'élaborer différents supports de
communication qui passeront par les canaux traditionnels de communication,
la radio, les agents de santé, les relais … pour aboutir aux principaux
destinataires que sont les gardiens d'enfants, en l'occurrence,
la mère, le père, les grands-mères, etc.
Les prochaines étapes du Pic, informe Mamadou Mbaye, chargé de
programme à Basics, sont la formation des agents de santé et du
personnel communautaire et la mise en œuvre du programme. À ce niveau,
Awa Marie Coll Seck a beaucoup insisté sur l'approche communautaire.
Approche communautaire
" Nous ne pouvons faire des progrès qu'au niveau communautaire.
Donc, il nous faut vulgariser les supports là où ils seront très
utiles pour qu'on puisse les tester afin d'évaluer leur utilité
", a-t-elle souligné. Mais, cela ne peut réussir que si les messages
qu'on veut véhiculer sont faits dans les langues parlées par les
communautés. Ce qui permettrait une large diffusion. En effet, estime
le médecin-chef de la région de Louga, " plus la diffusion est large,
mieux ce sera ". D'ailleurs, cette préoccupation est déjà prise
en compte dans le Pic.
De l'avis de Cheikh Touré de la Division de l'éducation pour la
santé, " les différents supports ont été produits en français, puis
traduits en Wolof. Il est possible de les traduire dans d'autres
langues nationales ". Saluant cette belle initiative d'acteurs qui
ont les mêmes cibles et qui ont décidé de se retrouver pour produire
des outils communs, Marième Fall de la division de la santé de la
reproduction pense que " ces messages sont suffisants pour créer
un déclic chez les populations, pour susciter un changement de comportements".
Aussi, a dit le Pr Awa Marie Coll Seck, l'éducation pour la santé,
c'est sur le terrain et le rôle le plus important est joué par les
relais. " Ils sont en train de s'organiser, ils ont besoin qu'on
les appuie financièrement ". C'est pourquoi, le représentant-résident
de l'Unicef a réitéré toute sa disponibilité pour l'utilisation
des produits imprimés, audio, oramédias (médias traditionnels liés
à l'oralité) réalisés dans le cadre du Pic. " C'est un grand défi
d'avoir ces outils pour qu'ils soient utilisés à la base, à condition
qu'ils soient accompagnés de méthodes pratiques, ce qui permettrait
d'avoir un feed-back sur ces effets ", estime-t-il.
Maïmouna GUEYE
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=26103
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