Fruit du partenariat Sénégalo-norvégien, le centre de santé de
Sédhiou couvre un district très vaste d'environ 7350 km2 et englobe
une population de 372.000 habitants. Il est doté d'un plateau technique
moderne. Comme tous les hôpitaux du pays, il est confronté à des
problèmes qui entament souvent l'exécution des programmes et se
répercutent sur les indicateurs.
Selon le Dr Babacar Ndoye, médecin-chef du centre, le problème
crucial auquel est confronté son établissement est le déficit en
personnel qualifié. C'est pourquoi, dit-il, " nous sollicitons depuis
la visite de Mme le Ministre de la Santé, de l'Hygiène et de la
Prévention, le Pr Awa Marie Coll Seck,, un renforcement en personnel
qualifié pour exécuter correctement les programmes. " Par ailleurs,
le problème du budget se pose avec acuité. "C'est un centre très
moderne qui demande à être entretenu. Si le budget ne suit pas,
cela peut aussi poser des problèmes sur, entre autres : la maintenance
des équipements et des bâtiments et la logistique ", indique-t-il.
"Ce sont là les deux problèmes majeurs auxquels nous faisons face"
a affirmé encore le Dr Ndoye. En matière de santé, comme partout
ailleurs, " le centre de santé de Sédhiou est confronté à un taux
élevé de mortalité lié au paludisme, un taux élevé de malnutrition
et à la prise en charge des IST/SIDA".
" La diarrhée chez les enfants fait également beaucoup de dégâts
et on essaie de trouver des solutions adaptées à tous ces problèmes
" note le médecin-chef. Concernant le taux exact de prévalence du
Sida, le Dr Ndoye souligne qu'il serait difficile de donner le chiffre
exact, eu égard au nombre insignifiant de personnes qui font la
sérologie. Pour M. Ndoye, " en 2002, sur près de 60 examens sérologiques
demandés, 31 se sont révélés positifs ; ce qui est insignifiant
par rapport à la population du district. "
DES PROBLEMES, MALGRE UN PLATEAU MODERNE
En ce qui concerne les équipements, le centre de santé de Sédhiou
dispose d'un plateau moderne avec " un bloc chirurgical fonctionnel
dans lequel officie un chirurgien et un anesthésiste. On y dispose
aussi d'autres services comme la radiologie, le laboratoire, le
cabinet dentaire avec un chirurgien dentiste et une maternité où
deux sages-femmes accueillent les parturientes. Le plateau est donc
satisfaisant, mais le personnel reste insuffisant ", insiste davantage
le médecin. Cet outil haut de gamme est aussi confronté à d'autres
problèmes notamment dans la gestion. Le médecin gère une situation
où " le personnel communautaire est pléthorique et la masse salariale
élevée. " Selon le médecin, " si toutes les recettes continue d'être
versées au personnel, il se posera un problème de fonctionnement
à long terme. " D'ailleurs, une perspective de réduction des salaires
du personnel communautaire est en vue. Ce qui crée un certain remous
au sein de ce groupe, d'autant plus que leur salaire est presque
" dérisoire ". Il varie entre 20 000 F CFA pour les hommes à 15
000 F CFA pour les femmes et par mois. Et pourtant, c'est ce personnel
qui s'occupe de l'entretien, du nettoyage, donc de la salubrité
dans le centre. Le Dr Ndoye affirme qu'à son arrivée, il avait trouvé
un personnel pléthorique. "Les recettes sont pratiquement reversées
au personnel et la structure n'arrive plus à renouveler son stock
de médicaments. On a essayé de trouver ensemble des solutions pour
réduire la masse salariale. Il est vrai que le district nous vient,
pour l'instant, en appui, mais l'idéal, est que le centre soit autonome
par rapport au district et que ses activités soient enfin rentables"
dit-il. En 2002, le budget global de l'hôpital tournait autour de
" 38 à 39 millions de Fcfa, en prenant en compte plusieurs rubriques
(carburant, maintenance des véhicules et des bâtiments, produits
d'entretien, prise en charge des indigents, formation, imprimés,
registres.)"
DIFFICULTES BUDGETAIRES
Le centre de santé de Sédhiou bénéficie cependant de l'aide des
autorités municipales et de l'Etat. Le Dr Ndoye note que " son établissement
reçoit entièrement le fonds de dotation de la mairie et sans difficulté."
"Il y a aussi un fonds non décentralisé qui se trouve au niveau
de la préfecture. Et là aussi, nous ne rencontrons pas de problèmes
pour en disposer " affirme le Dr Ndoye. Il ajoute cependant que
la mairie ne doit pas s'arrêter là. " Ce serait une erreur de se
baser sur ce fonds pour ne pas appuyer suffisamment la santé. D'autres
fonds doivent être alloués pour venir en appoint au fonds de dotation
qui est insuffisant. Il est vrai que tout cela dépend des possibilités
de la mairie à appuyer le développement de la santé. À Sédhiou,
malgré ses faibles moyens, la mairie fait de gros efforts pour appuyer
la santé. " L'Etat joue aussi sa partition. Tant bien que mal…
DAOUDA MANE
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=26054&index__edition=9860
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