L'actualité

Notre métier d'éditeurs de revues médicales en Afrique francophone et au Maghreb, nous amène à suivre de très près l'actualité de la santé de ces pays.
Nous lisons la plupart des journaux spécialisés et sommes en contact avec de très nombreuses associations et ONG.
Nous fréquentons aussi certains forums spécialisés.

Dans notre développement Internet, nous avons pensé que toutes ces informations que nous recueillons quotidiennement ne pouvaient que vous intéresser.
C'est la raison de cette rubrique que nous mettrons à jour le plus régulièrement possible.

Afin d'être en harmonie avec la déontologie Internet, nous vous précisons que toutes nos sources sont informées des textes que nous leur empruntons afin de les mettre à votre disposition dans cette rubrique.

Toutefois, comme elles le précisent elles-même pour la plupart, nous vous prions de traiter les informations avec la plus grande prudence et de ne pas hésiter à suivre les liens que nous plaçons systématiquement à la fin des articles, afin de lire le document original et de contacter, le cas échéant, l'auteur ou le responsable de la publication.

Si vous souhaitiez exploiter autrement que pour votre propre usage, l'une des informations de cette rubrique, nous vous demandons de bien vouloir suivre le lien afin de récupérer le document original et vous conseillons d'en informer les responsables.

Nous vous souhaitons d'agréables moments sur SantéTropicale.com

Santetropicale.com

Page d'accueil de Santetropicale.com La Bibliothèque de Santé tropicale Le Kiosque des revues médicales africaines Dictionnaire Internet Africain des Médicaments Web médical africain Annuaire de la santé en Afrique Qui contacter ?

L'actualité de la santé en Afrique

Malaria : Une question de vigilance - L'express - Ile Maurice - 17/03/2004

La mort d'une fillette vient relancer le débat sur le contrôle sanitaire des voyageurs venant de régions affectées par le paludisme. Celui-ci se transmet par une piqûre de moustique. La maladie ne devient mortelle que si elle n'est pas dépistée et soignée à temps.

Un oubli. C'est un peu ce qui a tué Pallavi Purmah, 5 ans. Pendant les sept jours qu'elle sera hospitalisée, elle subira plusieurs tests sanguins. Sauf celui du dépistage de la malaria. Forte fièvre, douleurs au foie, état de faiblesse… ce sont pourtant bien les symptômes de la maladie. Mais infirmiers et médecins n'y ont pas pensé. Quand le test est effectué, il est trop tard.

Quand ce n'est pas de l'oubli qui tue, c'est l'absence de rigueur. Si c'est bien une fillette des Comores qui l'a contaminée - ce qui n'est pas encore prouvé - comment se fait-il qu'elle n'ait pas été testée ? "Quand on a mis la main sur la famille comorienne, les parents ont refusé que du sang soit prélevé sur leur enfant, car, disaient-ils, ce prélèvement avait déjà été fait à la clinique où elle était soignée." Et le mal aussi avait été fait.

Il faut se rendre à l'évidence : bien que notre système de prévention sanitaire ait la réputation d'être fiable, il comporte des failles. La première étant cette formule hasardeuse qui consiste à retrouver le passager venant de zones à risque au moyen d'une fiche laissée aux services de l'aéroport afin de réaliser le test sanguin. Le cas récent de Didier Giraud n'a malheureusement pas été l'occasion d'une révision de la formule.

Didier Giraud est mort de malaria après un voyage en Zambie en avril 2001. Cet ancien directeur du département tourisme d'Ireland Blyth avait donné pour adresse "Grand-Baie" à son arrivée à Plaisance. Le Health Surveillance Officer (HSO) n'a pu le retrouver car Didier Giraud se trouvait en fait à Péreybère. Il y a vécu avec sa malaria falciparum et ne savait même pas que sa vie était en danger et qu'il pouvait contaminer sa famille et ses voisins à 500 mètres à la ronde.

La fiche n'a pas été convenablement complétée et la démarche pour retracer le passager non plus. Aujourd'hui à la retraite, Philippe Moothoosamy, supérieur hiérarchique du HSO responsable de la région, se souvient. "J'ai demandé au HSO s'il avait interrogé les gens de Grand-Baie pour savoir où pouvait se trouver Didier Giraud. Il m'a dit non. Je n'étais pas d'accord qu'on n'arrive pas à retrouver un Mauricien, même s'il avait donné une fausse adresse. J'ai alors ouvert l'annuaire du téléphone et j'ai vu que le nom Didier Giraud s'y trouvait. Malgré ses sept ans d'expérience, l'officier n'avait pas fait l'effort nécessaire à ce type de travail. J'ai demandé qu'il soit transféré. Après mon départ, j'ai appris qu'il a repris son poste pour s'occuper des visiting incoming passengers".

Dépistage obligatoire

Combien sont-ils ces porteurs ou porteurs potentiels de malaria à échapper au contrôle du service de dépistage ? Beaucoup trop… Le Dr Chinien Ragavoodoo, conseiller en paludisme au ministère, explique que ce ne sont pas seulement les adresses incomplètes ou fausses qui permettent à bon nombre de Mauriciens ou d'étrangers d'échapper au dépistage. Des porteurs potentiels ne se trouvent pas toujours là quand le HSO se présente à leur domicile, d'aures refusent la prise de sang pour l'analyse.

C'est un droit que tout citoyen mauricien ou visiteur peut évoquer. L'officier ne peut pas contraindre qui que ce soit à faire ce test. En fait, de l'aveu même du Dr Ragavoodoo, les parents de la petite Comorienne n'ont pu être retracés qu'après l'incident. Ils avaient donné une adresse à Vallée-des-Prêtres, mais ils ne s'y trouvaient pas.

En 2002, selon le ministère de la Santé, 162 312 personnes ont débarqué à Plaisance en provenance d'un pays à risque. Environ 25 % de ceux-là, soit près de 40 000, n'ont pas été dépistés parce qu'ils se rendaient dans de grands hôtels de plage où le HSO ne peut pas les déranger. Ce sont les infirmeries des hôtels qui les prennent en charge et sont tenues d'informer le département malaria en cas de fièvre suspecte. Mais bon nombre de personnes donnent l'adresse d'un grand hôtel et vont ensuite dans un bungalow en location ou chez des amis mauriciens.

Philippe Moothoosamy estime que nous sommes en train de jouer avec le feu avec cette formule. D'autant plus que les symptômes sont parfois difficilement perceptibles. "Dans les années 80, je tombe sur un médecin béninois à Maurice dans le cadre d'une session de formation à côté de l'hôpital du Nord. Quand je lui dis que je suis venu pour un dépistage, il me répond qu'il a la malaria, que 80 % de ses compatriotes l'ont, qu'ils sont immunisés et ne présentent aucun symptôme. Je prélève son sang et on découvre qu'effectivement il a la malaria falciparum. Que se passe-t-il si une telle personne était descendue dans un hôtel ? Il n'aurait eu ni fièvre, ni symptômes et aurait contaminé son entourage."

Autre signe d'un manque de rigueur : les personnes identifiées comme porteurs de la malaria ne sont pas isolées. Cela n'a pas été le cas, par exemple, de la petite Comorienne, assurent des médecins de l'hôpital Jeetoo, sous le couvert de l'anonymat.

Faut-il rendre le dépistage légalement obligatoire ? Certains médecins y sont favorables. "Il faut cesser d'envoyer des HSO chercher des adresses fictives ou frapper à des portes fermées. Ces gens qu'on doit dépister doivent eux-mêmes prendre rendez-vous le jour ou le lendemain de leur arrivée et le HSO se déplace alors pour le prélèvement. Des poursuites judiciaires doivent être entamées contre ceux qui ne respectent pas la réglementation", s'exclame un virologue.

Comment se transmet la malaria…

La malaria se transmet de personne à personne uniquement par l'intermédiaire d'un moustique appelé anophèle. Sans ce moustique, introduit à Maurice vers 1867, il n'y aurait pas eu de malaria. La maladie était inconnue dans l'île avant cette date et tous les efforts pour éradiquer complètement l'anophèle gambae, qui transmet la malaria, ont été vains. L'homme est infecté par la piqûre de l'anophèle femelle qui a besoin de sang humain pour développer ses œufs avant la ponte.

Le moustique infecté injecte le parasite de la malaria à toutes les personnes qu'il pique. Celui-ci migre rapidement, via la circulation sanguine, vers le foie. Il pénètre dans la cellule hépatique où il se divise très activement pour donner naissance, en quelques jours, à des dizaines de milliers de nouveaux parasites : les mérozoïtes.

Les cellules du foie éclatent en libérant dans le sang, ces parasites qui pénètrent et se multiplient à l'intérieur des globules rouges. Lorsque ces derniers éclatent, les mérozoïtes ainsi libérés infectent de nouveaux globules rouges. Si le malade n'est pas traité à temps, c'est la mort à brève échéance dans le cas de la malaria falciparum, alors que la malaria vivax ne tue pas rapidement.

Pour le traitement, il existe plusieurs médicaments, quoique le parasite de la malaria falciparum dans certains pays, des régions retirées de la Thaïlande par exemple, a développé une forte résistance à tous les types de médicaments. C'est pour cette raison qu'à Maurice, un prélèvement sanguin est passé sous microscope pour évaluer la quantité de parasites avant d'administrer des médicaments. D'autres évaluations sont faites après le début du traitement pour voir si le taux de parasites dans le sang baisse. On change de médicament si le taux ne diminue pas, car c'est une indication que le parasite est résistant au médicament utilisé. Les médicaments les plus efficaces lors de la phase d'infection des globules rouges sont la chloroquine (Nivaquine), qui tue le parasite à l'intérieur du globule rouge, mais aussi l'halofantrine (Halfan), la méfloquine (Lariam) et la quinine. La quinine reste le médicament de référence dans le traitement de la malaria.

Lire l'article original : http://www.lexpress.mu/display_search_result.php?news_id=16701


Retour actualités
 
Copyright © 2004 NG COM Santé tropicale. Tous droits réservés. Site réalisé et developpé par NG COM Santé tropicale