Communiqué
de presse OMS/WHA 54/5 18 mai 2001
UN GROUPE D'EXPERTS APPELLE L'ATTENTION SUR L'URGENCE DE L'ERADICATION
DE LA POLIOMYELITE ET DU FINANCEMENT DE L'ACTION MONDIALE
Les Options Concernant l’Arrêt De L'utilisation
Du Vaccin Antipoliomyélitique Buccal Doivent Etre Précisées.
Le
Groupe consultatif technique de la poliomyélite (TCG) a déclaré
aujourd'hui que des progrès sans précédent avaient été accomplis
dans le domaine de l'éradication de la poliomyélite depuis l'adoption
en 1999 de la résolution WHA52.22 par l'Assemblée mondiale de la
Santé qui demandait l'accélération des activités d'éradication de
la poliomyélite dans tous les pays.
Depuis,
la charge mondiale de morbidité due à la poliomyélite a été réduite
de moitié et le nombre des pays d'endémie a été ramené de 50 à 20.
Le TCG est l'organe de contrôle qui fixe les grandes orientations
et les priorités stratégiques pour l'initiative pour l'éradication
mondiale de la poliomyélite.
Il
est urgent maintenant de mener à bien l'éradication afin que les
zones exemptes de poliomyélite ne soient pas réinfectées. Il importe
également de déterminer quand et comment interrompre sans risque
l'utilisation du vaccin antipoliomyélitique buccal (VPO).
Lors d'une séance d'information technique spéciale, les faits saillants
du rapport 2001 du Groupe consultatif technique (TCG) sur l'éradication
mondiale de la poliomyélite ont été présentés aux délégués à la
Cinquante-Quatrième Assemblée mondiale de la Santé.
Le rapport indiquait que le déficit financier de US$400 millions
constituait maintenant la plus grave menace pour le programme, la
moitié de ce montant devant être trouvée avant la fin de 2002.
"La
réussite du programme de l'éradication de la poliomyélite à ce jour
prouve que les stratégies recommandées par l'OMS sont extrêmement
efficaces et que, lorsqu'elles sont pleinement appliquées, l'éradication
peut s'ensuivre rapidement," a déclaré le Dr Walt Orenstein, Président
du TCG.
"Toutefois, sans les fonds requis, les pays infectés restants ne
peuvent simplement pas achever le travail," a-t-il averti.
Le Dr Orenstein dirige le programme national de vaccination des
Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des Etats-Unis
d'Amérique.
Des progrès importants ont été accomplis depuis le début des activités
accélérées en 1999, note le rapport du TCG, le nombre des cas de
poliomyélite ayant été ramené de 7141 à 2857 en 2000*, soit une
baisse de plus de moitié.
En Inde, par exemple, 2817 cas de poliomyélite ont été déclarés
en 1999; en 2001, à ce jour, avec une surveillance au niveau voulu
pour la certification, dix cas seulement ont été recensés.
Depuis
son lancement en 1988, l'initiative pour l'éradication de la poliomyélite
a permis de réduire de 99% le nombre des enfants paralysés du fait
de la poliomyélite dans le monde.
Cela est dû dans une large mesure aux journées nationales de vaccination
qui, depuis 1999, utilisent la stratégie de la vaccination porte
à porte, et ont permis d'atteindre 550 millions d'enfants pour la
seule année 2000.
Les
20 pays d'endémie restants sont situés principalement en Asie australe
et en Afrique subsaharienne.
Le TCG a appelé l'attention sur ceux d'entre eux qui nécessitent
des mesures particulièrement urgentes, y compris le Nigeria et le
Pakistan, pays à forte densité de population, et l'Afghanistan,
l'Angola et la République démocratique du Congo, en proie à des
conflits.
Ensemble, ces pays totalisent 60% de la charge de morbidité poliomyélitique
restante.
"L'impossibilité d'atteindre les enfants en Angola, en particulier,
est une menace pour l'éradication mondiale de la poliomyélite,"
indique le rapport du TCG.
Le
TCG a demandé l'établissement d'un rapport à mi-année sur les progrès
accomplis dans ces pays.
La phase finale
Le
TCG a insisté sur le fait qu'il faut éviter à tout prix une flambée
semblable à celle qui s'est produite sur l'île d'Hispaniola (République
dominicaine et Haïti), responsable de 17 cas de paralysie à ce jour.
Le séquençage du génome a confirmé que des poliovirus dérivés de
la souche vaccinale étaient à l'origine de cette flambée. Celle-ci
était due à l'insuffisance de la couverture vaccinale dans une zone
où les conditions d'assainissement sont médiocres, ce qui a permis
aux poliovirus dérivés de la souche vaccinale de circuler et d'infecter
les enfants non vaccinés ou insuffisamment vaccinés.
Un taux de couverture vaccinale élevé empêche la circulation des
poliovirus dérivés de la souche vaccinale.
Reconnaissant
que l'utilisation prolongée du VPO dans des programmes systématiques
peu dynamiques n'assurant qu'un faible taux de couverture peut susciter
l'émergence de poliovirus dérivés de la souche vaccinale transmissibles,
le TCG a approuvé le programme de recherche détaillé de l'Organisation
mondiale de la Santé qui vise à déterminer quand et comment l'utilisation
du VPO pourra être interrompue.
Les résultats des recherches sont attendus d'ici à 2 ans mais, en
attendant qu'ils soient disponibles et que les meilleures stratégies
soient ensuite choisies pour interrompre la vaccination, le VPO
devra être utilisé et un taux élevé de couverture vaccinale assuré
dans toutes les populations.
"Notre but n'est pas seulement d'assurer l'éradication de la poliomyélite
mais aussi de veiller à ce que l'éradication perdure," a déclaré
le Dr Peter Figueroa du Ministère de la santé de Jamaïque, rapporteur
du TCG.
"Nous sommes certains que les recherches déboucheront sur des options
stratégiques appropriées pour l'interruption sans danger de la vaccination
contre la poliomyélite," a-t-il ajouté.
Lors
d'une réunion avec des ministres de la santé et des bailleurs de
fonds, le Dr Gro Harlem Brundtland, Directeur général de l'OMS,
a confirmé les conclusions du TCG.
Elle a indiqué que "le principal enseignement est l'urgence - l'urgence
concernant l'achèvement du travail et l'arrêt de l'utilisation du
vaccin dès que cela ne présentera plus de risque.
La difficulté, dans l'immédiat, est de combler le déficit financier
de US$400 millions.
Tous
les responsables, aux niveaux mondial, régional et national, doivent
aider à recueillir ces fonds.
" L'initiative pour l'éradication de la poliomyélite est dirigée
par l'OMS, Rotary International, les Centers for Disease Control
and Prevention (CDC) des Etats-Unis d'Amérique et le Fonds des Nations
Unies pour l'enfance (UNICEF).
La coalition pour l'éradication de la poliomyélite inclut également
des gouvernements nationaux, des fondations privées (par ex. la
Fondation des Nations Unies, la Fondation Bill & Melinda Gates ),
des banques de développement (par ex. la Banque mondiale), des gouvernements
donateurs (par ex. l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la Belgique,
le Canada, le Danemark, les Etats-Unis d'Amérique, la Finlande,
l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni),
des organisations humanitaires non gouvernementales (par ex. le
mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge)
et des partenaires institutionnels (par ex. Aventis Pasteur, De
Beers).
Dans les pays en développement, les bénévoles jouent un rôle clef;
ils sont dix millions à avoir pris part aux campagnes de vaccination
de masse.
* Comptabilisation des cas au 4 mai 2001
Lire
l'article original : www.who.int/inf-pr-2001/fr/cp2001WHA-5.html
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Pour plus d'informations, prière de prendre contact avec Christine
McNab, OMS, Genève. Tél.: (+41 22) 791 4688, mobile +41 79 254 6815,
adresse électronique : mcnabc@who.int
ou Claudia Drake, OMS, Genève, Tél.: (+41 22) 791 3832, adresse
électronique : drakec@who.int.
Pour plus d'informations sur le programme mondial d'éradication
de la polio, voir www.polioeradication.org. Tous les communiqués
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peuvent être obtenus sur Internet à la page d'accueil de l'OMS :
www.who.int
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