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Communiqué de presse OMS/WHA/2 - 16 mai 2001
Lèpre : objectif mondial atteint le plus difficile reste a faire dans les pays ou l’endemie persiste

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires ont annoncé aujourd’hui que l’objectif général, fixé il y a dix ans pour l’élimination mondiale de la lèpre en tant que problème de santé publique, a été atteint.
Ceux qui se sont engagés dans cette action ont salué la réalisation de cet objectif comme une réussite majeure.
En 1991, les Etats Membres de l’OMS ont résolu de faire diminuer de 90 % le nombre des cas de lèpre dans le monde. C’est maintenant chose faite.
« Nous pouvons tous être fiers de cette victoire qui nous a permis de ramener à un très faible niveau l’une des maladies les plus épouvantables ayant jamais affecté l’humanité.

L’OMS aimerait exprimer à ses partenaires sa gratitude pour leur soutien continu.
Aujourd’hui, personne ne doit plus souffrir du rejet social, des déformations et des incapacités provoquées par cette maladie que l’on peut guérir », a déclaré le Dr Gro Harlem Brundtland, Directeur général de l’OMS.
Pour parvenir à cette diminution spectaculaire de la charge de morbidité, l’action pour l’élimination de la lèpre a amélioré l’accès des communautés à risque au diagnostic précoce et au traitement gratuit.
L’Alliance mondiale pour l’élimination de la lèpre est le moteur essentiel de cette action.
Actuellement présidée par l’Inde, elle est dirigée par les programmes nationaux des principaux pays d’endémie, l’OMS, la Fondation nippone, la Fédération internationale des associations contre la lèpre (ILEP), Novartis et la Fondation Novartis pour le développement durable, l’Agence danoise pour le développement international (DANIDA) et la Banque mondiale.
Créée en 1999, l’Alliance succède naturellement à un partenariat peu connu, mais très efficace, qui a combattu activement cette maladie pendant toute la dernière décennie.

Les efforts portent désormais sur la réalisation des objectifs au niveau national dans six pays en particulier

La victoire remportée au niveau mondial doit être reproduite dans chaque pays, une poignée d’entre eux devant encore réduire la prévalence de la lèpre.
Il reste au Programme d’élimination à surmonter le défi le plus ardu : diminuer le poids de la lèpre dans les derniers pays d’endémie et rapprocher les services de soins de toutes les communautés qui en ont besoin.
« Désormais, la principale priorité consiste à améliorer d’urgence l’accès à la polychimiothérapie dans les communautés que nous n’avons pas encore pu atteindre à cause de l’insuffisance de la couverture des services de soins de la lèpre, du manque d’infrastructures, de l’isolement ou de la guerre », explique le Dr Maria Neira, Directeur à l’OMS du département Maladies transmissibles : prévention, lutte et éradication.
La lèpre n’a pas été complètement maîtrisée dans six pays en particulier : le Brésil, l’Inde, Madagascar, le Mozambique, Myanmar et le Népal.
Ceux-ci se sont engagés à intensifier les activités de lutte.
C’est ainsi que « l’Inde renforce au maximum la disponibilité des ressources pour la lèpre grâce à la Banque mondiale et à d’autres partenaires de l’Alliance.
Des mesures sont prises pour intégrer complètement la lutte contre la lèpre dans les services de santé généraux de façon à mieux desservir les communautés les plus touchées par la maladie », explique le Dr Chandreshwar Prasad Thakur, Ministre de l’Union indienne pour la Santé et la Famille.

C’est en Inde que survient la majorité des cas de lèpre dans le monde.
Importance cruciale de l’accès à l’information, au diagnostic et à la polychimiothérapie Les campagnes d’information sur la lèpre dans les zones à haut risque sont essentielles pour que les patients qui, au cours de l’histoire, ont toujours été rejetés par leur famille et leur communauté, aient le courage de se mettre en avant et de recevoir leur traitement.
La Fondation nippone a réaffirmé son soutien pour la phase finale de la lutte.
« Nous devons saisir toutes les occasions de nous faire entendre et de diffuser le message que la lèpre se guérit, que le traitement est gratuit et qu’il faut mettre fin à la discrimination.
Nous devons le dire aussi fermement que possible et partout
. Nous devons former un front uni suffisamment puissant pour vaincre notre adversaire : la lèpre », a déclaré M. Yohei Sasakawa, Président de la Fondation nippone et Ambassadeur spécial de l’Alliance mondiale.

Aujourd’hui, le diagnostic et le traitement de la lèpre sont aisés.
Un travail essentiel est mené pour intégrer aux services de santé généraux les services de soins de la lèpre.
C’est particulièrement important pour les communautés, souvent les plus démunies et les plus mal desservies, qui sont exposées au risque.
M. Terry Vasey, Président de l’ILEP, avertit que « à moins d’intégrer véritablement la lèpre dans les services de santé généraux, il y a un risque que les actions menées contre cette maladie ne soient pas durables.
La lutte doit se poursuivre tant qu’il restera des êtres humains inutilement handicapés et stigmatisés par la lèpre. »

La lèpre se transmet par des gouttelettes émises par le nez ou la bouche lors de contacts rapprochés et fréquents avec des personnes infectées et non traitées.
Elle touche avant tout la peau et les nerfs et, en l’absence de traitement, elle peut entraîner progressivement des lésions permanentes de la peau, des nerfs, des membres et des yeux.
La polychimiothérapie est très efficace : elle arrête la transmission dès l’administration de la première dose et elle permet d’éviter les incapacités.
Elle a permis de guérir environ 11 millions de patients au cours des 15 dernières années.
Elle comporte trois médicaments devant être pris par le malade pendant six ou douze mois suivant la gravité de l’affection. Novartis apporte à l’OMS un grand soutien en offrant gratuitement les médicaments de la polychimiothérapie au moins jusqu’à la fin de 2005, ce qui permettra de guérir de 2,5 à 2,8 millions de malades pendant cette période.

« Nous sommes heureux de fournir gratuitement un traitement de qualité à tous les patients souffrant de la lèpre dans le monde et de contribuer ainsi à éliminer de tous les pays cette maladie incapacitante », a déclaré le Dr Daniel Vasella, Président directeur général de Novartis.
La lèpre est une maladie ancienne, mentionnée pour la première fois dans des écrits datant de 600 avant Jésus-Christ. La science moderne a accompli récemment une avancée décisive en cartographiant le génome du bacille de la lèpre Mycobacterium leprae.
De nouvelles voies sont maintenant ouvertes pour le développement de tests permettant de diagnostiquer une maladie dont la durée d’incubation peut atteindre 20 ans chez l’être humain, avant que n’apparaissent les symptômes évocateurs que sont les tâches cutanées insensibles.
L’Alliance mondiale prend toutes les mesures nécessaires pour faire disparaître définitivement la lèpre et pour que les derniers pays d’endémie dans le monde célèbrent bientôt leur victoire sur cette maladie.

Lire l'article original : www.who.int/inf-pr-2001/fr/cp2001WHA-2.html
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Pour plus d’informations, s’adresser à : Melinda Henry, Bureau du Porte-parole, OMS, Genève. Tél. :(+41 22) 917 6894 (jusqu’au 22 mai) et (+41 22) 791 2535 (ensuite). Télécopie : (+41 22) 791 4858. Courrier électronique : henrym@who.int. Tous les communiqués de presse, aide-mémoire OMS et d'autres informations sur le sujet peuvent être obtenus sur Internet à la page d'accueil de l'OMS : www.who.int

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