L’ORGANISATION
MONDIALE DE LA SANTE ET AVENTIS ANNONCENT UNE INITIATIVE MAJEURE
POUR INTENSIFIER LA LUTTE CONTRE LA MALADIE DU SOMMEIL
Communiqué OMS/23 3 mai 2001
L’Organisation
mondiale de la Santé (OMS) et Aventis Pharma AG, la société pharmaceutique
d’Aventis, ont annoncé aujourd’hui avoir franchi un pas majeur dans
la lutte contre la trypanosomiase africaine.
Plus connue sous le nom de maladie du sommeil, cette maladie mortelle
touche actuellement jusqu’à 500 000 personnes en Afrique subsaharienne
et l’on estime à 60 millions le nombre des personnes exposées à
la maladie dans 36 pays.
Aventis Pharma a engagé 25 millions de dollars pour appuyer les
activités de l’OMS dans le domaine de la trypanosomiase africaine
sur une période de cinq ans.
Le projet comporte trois aspects qui sont liés entre eux :
Don de médicaments :
Aventis Pharma fournira trois médicaments selon les quantités déterminées
par l’OMS.
Ces produits sont la pentamidine, le mélarsoprol et l’éflornithine,
tous trois essentiels au traitement de la trypanosomiase. Ces médicaments
seront donnés à l’OMS qui, sur recommandation d’un groupe d’experts
qu’elle aura nommés, fera le point tous les six mois sur les quantités
nécessaires aux traitements et approuvera les demandes de médicaments.
L’OMS fera distribuer les médicaments par l’organisation humanitaire
Médecins sans Frontières (MSF).
Aventis Pharma fera parvenir tous les médicaments à MSF qui, selon
les recommandations de l’OMS, les distribuera aux programmes nationaux
de lutte et aux organisations non gouvernementales (qui interviennent
en association avec les autorités nationales).
Les programmes nationaux de lutte et les organisations non gouvernementales
(dont MSF) soumettront leurs demandes de médicaments à l’approbation
de l’OMS.
Dans le cadre de l’engagement des entreprises pharmaceutiques à
appuyer cette initiative majeure de santé, Bristol-Myers Squibb
a accepté de financer le coût de la matière première nécessaire
à la production de 60 000 flacons d'eflornithine (ce qui correspond
environ à la quantité requise pour couvrir une année de besoins).
Surveillance
et lutte :
Avec l’appui financier d’Aventis Pharma, l’OMS entend accélérer
les activités de surveillance et de lutte dans les pays africains
les plus touchés en soutenant les programmes nationaux existants
et nouveaux et en reliant leurs efforts à ceux du réseau international
de lutte contre la trypanosomiase.
Il s’agira notamment :
de renforcer les programmes nationaux de lutte par des activités
de formation, d’évaluation et de suivi ;
de rénover et de rééquiper les centres de traitement déjà en place
au sein ou à proximité des populations touchées;
de renforcer les équipes sanitaires chargées d’atteindre les populations
peu accessibles et mal desservies, et de dépister et diagnostiquer
la maladie chez les personnes qui peuvent être infectées ;
de réinstituer des activités de surveillance régulière et de cartographie
dans les régions où l’on sait ou soupçonne que la trypanosomiase
est susceptible de sévir ;
de surveiller la pharmacorésistance.
La contribution d’Aventis Pharma permettra aussi à l’OMS de conduire
des programmes de sensibilisation du public dans l’ensemble des
pays les plus touchés.
Recherche
et développement :
Avec l’appui financier d’Aventis Pharma, l’OMS, par l’intermédiaire
du Programme spécial PNUD/Banque mondiale/OMS de recherche et de
formation concernant les maladies tropicales (OMS/TDR), organisera
et appuiera de nouvelles activités de recherche sur la trypanosomiase
africaine en mettant l’accent sur l’adaptation des traitements actuels,
le développement de nouvelles voies de synthèse pour un produit
existant et le développement de nouvelles molécules pour l’avenir.
«
Nous pouvons maintenant entrevoir l'arrêt de la propagation de la
trypanosomiase », a déclaré le Dr Gro Harlem Brundtland, Directeur
général de l’OMS.
« Grâce à l’amélioration de la surveillance, du traitement et des
activités de recherche, on peut maintenant espérer pouvoir mieux
combattre cette maladie. »
« Nous sommes très reconnaissants de l’engagement impressionnant
d’Aventis Pharma en faveur de cette cause.
Nous espérons que d’autres, inspirés par nos efforts, viendront
nous rejoindre car il reste beaucoup à faire », a-t-elle ajouté.
« Nous nous félicitons d’avoir forgé ce partenariat avec l’Organisation
mondiale de la Santé et de jouer un rôle important dans la lutte
contre cette redoutable maladie.
Ce
partenariat est un exemple de collaboration entre le secteur public
et le secteur privé dans la recherche de solutions viables pour
lutter contre les maladies mortelles », a déclaré pour sa part Richard
J. Markham, Chief Executive Officer (CEO) d’Aventis Pharma.
« Nous nous sommes engagés à jouer un rôle important pour améliorer
la qualité de la vie et contribuer au développement durable de notre
monde. »
L'OMS
et Aventis Pharma félicitent les Organisations non gouvernementales,
en particulier MSF, pour leurs efforts en faveur de la sensibilisation
du public à l'égard de la maladie du sommeil qui affecte des pays
africains pauvres.
L'OMS continuera à chercher de nouveaux partenaires gouvernementaux,
institutionnels et privés afin d'accélérer la lutte contre la maladie
du sommeil.
La prévalence de la trypanosomiase africaine humaine continue de
croître alors que la maladie avait presque été éliminée au début
des années 60.
Il s’agit d’une infection parasitaire transmise par la glossine
ou mouche tsé-tsé. Le parasite finit par affecter le système nerveux
central, entraînant des troubles neurologiques graves et, en l’absence
d’un traitement, provoque toujours la mort. On estime que 10 % environ
seulement des malades reçoivent actuellement un traitement adéquat.
Pour toute une série de raisons - notamment les conflits armés qui
touchent les pays d’endémie ou le fait que d'autres maladies retiennent
davantage l’attention de la communauté internationale - on a assisté
à une diminution spectaculaire des activités de dépistage systématique,
nécessaires pour lutter contre la maladie.
On distingue deux formes de trypanosomiase africaine humaine selon
le parasite concerné :
Trypanosoma brucei gambiense (T.b. gambiense),
que l’on trouve en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest et
qui cause une infection chronique.
Le sujet peut être infecté pendant des mois, voire des années, sans
présenter de symptômes évidents de la maladie. Pourtant, lorsque
les symptômes apparaissent, la maladie a déjà atteint un stade avancé
et, en l’absence d’un traitement, provoque la mort.
Trypanosoma brucei rhodesiense (T.b. rhodesiense),
que l’on trouve en Afrique australe et orientale, provoque une infection
aiguë qui apparaît après quelques semaines.
Le parasite est plus virulent et la maladie se développe plus rapidement
; le dépistage clinique est lui aussi plus rapide et la mort survient
plus vite en l’absence d’un traitement.
Les
principaux pays africains touchés sont l’Angola, le Cameroun, le
Congo, la Côte d’Ivoire, la Guinée, l’Ouganda, la République centrafricaine,
la République démocratique du Congo, le Soudan et le Tchad. Grâce
à cet accord, l’OMS espère pouvoir relancer les programmes de lutte
dans des pays comme le Ghana, le Libéria, le Kenya, le Nigéria,
la République-Unie de Tanzanie et le Sierra Leone, où le risque
de trypanosomiase africaine est élevé, mais où les activités de
lutte ont été rares ces dernières années.
L’OMS espère également collaborer avec tous les autres pays d’endémie
ou exposés à la trypanosomiase africaine.
Lire
l'article original : www.who.int/inf-pr-2001/fr/cp2001-23.html
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