Burkina
Faso -Observateur
Paalga - 28/05/01
Droit de réponse
A propos du scanner de Yalgado
L’hôpital répond à monsieur Concobo
Des rumeurs de toutes sortes avec
pour dessein de nuire, des propos malveillants avec pour but de
médire, des critiques plus ou moins acerbes, des écrits infondés
et légers ayant pour objectif de jeter inutilement du trouble, ont
souvent été propagés, dits, rapportés ou écrits par-ci et par-là,
ces derniers temps sur le centre hospitalier national Yalgado-Ouédraogo
(CHN-YO) sans que nous n’ayons eu à réagir.
Nous nous sommes souvent abstenus de répondre pour deux raisons
essentielles:
D’abord parce que nous préférons prendre bonne note pour que ce
qui est des critiques constructives et plus ou moins justifiées
et mépriser les rumeurs fausses pour nous occuper plus utilement.
Ensuite parce qu’à Ouagadougou, lorsqu’on essaye d’apporter un démenti
ou une rectification à la rumeur on ne fait que la vivifier du fait
du scepticisme de certains.
Toutefois l’écrit de monsieur Guetwindé Norbert Concobo paru dans
votre rubrique «Libres propos» du 16 mai 2001 méritait de notre
part une reaction: d’abord parce que c’est un écrit infondé, fallacieux,
provocateur et mystificateur à la fois et de bout en bout.
Ensuite parce qu’il émane d’un du milieu de la santé et qu’à ce
titre si une rectification n’est pas apportée, cela pourrait contribuer
à maintenir et à renforcer le doute déjà semé sur la gualité du
scanner de Yalgado.
Un doute du reste volontairement engendré et entretenu par de méchantes
langues et des plumes non moins méchantes telle celle de M. Concobo.
Il convient donc d’éclairer et de rassurer l’opinion publique sur
la réalité du scanner de notre hôpital.
De l’histoire du scanner de Yalgado
C’est en 1992 que l’idée d’installer un scanner à Ouagadougou est
née.
En septembre 1993, l’étude de faisabilité fut confiée au Cabinet
d’Etudes et de Recherche en Entreprise (C.E.R.E) par lettre N° l
547/SASSF/SG/CHN-YO/DG du 30 septembre 1993.
Des conclusions du C.E.R.E, il ressortait que l’acquisition d’un
scanner pour l’hôpital Yalgado-Ouédraogo comportait plusieurs avantages
dont les principaux sont les suivants :
• amélioration du diagnostic avec subséquemment une meilleure prise
en charge des malades ;
• impact positif et certain sur la formation continue du personnel
et sur celle des étudiants en médecine et des élèves de l’Ecole
nationale de santé publique (E.N.S.P.);
• réduction des coûts d’évacuation des malades pour complément du
diagnostic;
• amélioration de l’image de marque et de la notoriété du CHN-YO.
Faisant
suite aux conclusions du C.E.R.E, le ministre de la Santé de l’époque
avait alors pris des contacts avec certains partenaires pour la
réalisation de cet investissement.
Malheureusement les partenaires n’avaient pas réagi tôt.
Et la chose a traîné jusqu’en 1997. Année durant laquelle le ministre
de la Santé a néanmoins décidé de voter un budget au titre du Programme
d’investissement public (P.I.P) en vue de l’acquisition d’un scanner.
Du
choix de l’actuel scanner de l’hôpital Yalgado
Vous
vous en doutez, le choix du scanner actuel du CHN-YO à savoir le
GE SYSTEC 1800 i de Général Electric Médical Systems (GEMS) ne s’est
pas fait ni par hasard ni sur un coup de tête d’un quelconque «donneur
d’ordre» du ministère de la Santé.
Le choix de l’appareil a obéi à un minimum de rigueur à travers
maintes réunions et débats entre spécialistes et toutes les parties
prenantes à la mise en œuvre du scanner.
C’est ainsi que des prospectus portant sur l’appareil ainsi que
le plan du local devant abriter le scanner, envoyés par le fournisseur
ont été ventilés auprès des directions concernées pour étude et
avis.
Ce sont :
• la Direction de la médecine hospitalière;
• la Direction des Infrastructures de l’Equipement et de la Maintenance;
• la Direction des Affaires administratives et financières
et bien sûr la Direction générale de l’hôpital Yalgado.
Des
réunions rassemblant à chaque fois des représentants des directions
sus-citées furent ensuite convoquées pour discuter et du local et
de l’appareil et du contrat avec le fournisseur.
M. Concobo s’en souvient (je l’espère puisqu’il a pris part à la
réunion.) que les débats furent souvent houleux
Bref ! A l’issue des différentes réunions l’on peut retenir ce qui
suit :
• les médecins radiologues de l’hôpital Yalgado ont apporté des
amendements sur le bâtiment et souhaité l’acquisition d’un scanner
de la dernière série. Ils ont aussi insisté sur la formation des
utilisateurs;
• la Direction des Infrastructures, de l’Equipement et de la Maintenance
a fait savoir que le scanner (aujourd’hui incriminé) est de la quatrième
génération et qu’il n’y avait pas d’inquiétude à l’acquérir . Ce
d’autant qu’il n’ y a qu’une cinquième génération au dessus d’elle
et qui du reste n’a pas encore fait ses preuves . Et figurez-vous
bien, celui-là même qui a soutenu cette thèse n’est autre que notre
«Expert» M. Guetwindé Norbert Concobo.
• Tous ceux qui étaient à cette réunion ou M. l’expert a tenu ces
propos se souviennent de la colère des médecins radiologues qui
lui ont fait remarquer qu’on ne parle plus de génération mais de
série. Ce jour les médecins (que nous prenons à témoin) ont dénié
le droit à M. Concobo de parler de qualité des images vu qu’il n’est
pas radiologue.
• Et aujourd’hui soit deux ans après l’acquisition du scanner c’est
M. Guetwindé Norbert Concobo (le même) qui se pose en connaisseur,
spécialiste de scanner et de donneur de leçon de surcroît
A quelle fin ? A quel but ? Allez-y comprendre.
Des
avis de spécialistes et de techniciens sur le scanner Systec 1800i
de l’hôpital Yalgado
J’en
conviens avec l’opinion que si des esprits destructeurs tels que
celui nommé Concobo existent, la rumeur gagnera toujours du terrain
et le doute s’installera toujours.
Tenez ! Que n’a-t-on pas entendu à propos du scanner de l’hôpital
Yalgado «le scanner n’est jamais arrivé» «le scanner est de seconde
main» «le scanner est en panne, il ne fonctionne plus»....
Cette rumeur persistante et pernicieuse est allée jusqu’à ébranler
la conviction des premiers responsables du ministère de la Santé.
Ce qui a conduit monsieur le ministre de la Santé à s’adresser à
l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris (Hôtel Dieu) pour être
renseigné sur la qualité et la fiabilité du scanner GE SYSTEC 1800i.
•
Voici un extrait de la réponse de M. Philippe Gerson, surveillant
de service de radiologie dudit établissement disait «il existe une
quinzaine de ce type de machines installées en France actuellement
aussi bien en secteur privé que public.
C’est un appareil qui date des années 1990 et a été installé en
1994.
La technologie de la rotation alternée est une technique simple
et fiable et qui peut servir encore longtemps» (cf copie de la lettre
jointe).
•
Le même Philippe Gerson écrit à Monsieur Kora Aoué, manipulateur
en radiologie à l’hôpital Yalgado en ces termes «c’est une bonne
machine, je me suis renseigné sur des sites qui la possède et ils
en sont très contents.
Je crois que c’est une bonne affaire mais il faut être rigoureux
sur l’entretien et l’utilisation.
C’est un appareil robuste et simple qui donne de très bonnes images
« (cf. E-mail joint).
•
Monsieur Sordo, ingénieur à la société Techniques Sciences-Santé
de Casablanca au Maroc écrit au docteur Rabiou Cissé, chef de service
de la Radiologie de l’hôpital Yalgado en ces termes «c’est un équipement
réputé fiable et tout à fait adapté à l’environnement socioéconomique
de nos pays africains... je pense qu’il constitue un investissement
assuré à moyen et long terme «(copie fax jointe)».
•
Docteur Rabiou Cissé lui-même alors en stage au Centre Hospitalier
Universitaire IBN ROCHD de Casablanca, écrivant à ses collègues
dit ceci «il s’agit bel et bien du même type de scanner G.E SYSTEC
1800i qu’ils viennent d’installer il y a 6 mois» (cf fax joint).
Autrement dit le même appareil a été acquis et installé par l’un
des plus grands hôpitaux universitaires du Maroc au même moment
que nous.
Pour nous, ces divers avis de spécialistes et techniciens dans le
domaine suffisent à rassurer sur la qualité et la fiabilité de notre
scanner.
Du reste celui-ci installé en août 1999 et fonctionnel cinq mois
après pour raison de complément de la formation des utilisateurs
a donné jusqu’à ce jour satisfaction.
Aucun problème de fonctionnement n’a été signaIé jusque là.
Les clichés tirés du scanner sont d’une image parfaite. A preuve
nos malades évacués en Côte d’Ivoire et en France n’ont pas eu à
reprendre des examens de scannographie, les médecins de ces pays
ayant trouvé nos images de bonne qualité.
Des intentions de M. Concobo
D’où vient donc que M. Concobo trouve lui à redire sur la qualité
et la performance du scanner, qu’il qualifie de «teuf-teuf» à la
fin de son écrit alors qu’en introduction il affirmait de ne pas
vouloir entrer dans la polémique de scanographe neuf ou d’occasion.
Monsieur Concobo, vous êtes bel et bien entré dans la logique de
la polémique.
Et pour convaincre et mystifier les lecteurs, vous appuyez votre
texte de croquis que n’importe quel quidam pourrait trouver dans
n’importe quel prospectus et autres manuels sur l’imagerie médicale
!
Vous n’avez même pas eu le courage et l’honnêteté d’affirmer que
la machine est toute neuve et que l’option d’un appareil de seconde
main est un don qui sera installé à Bobo-Dioulasso.
Que
voulez-vous ? Dans ce pays ce sont souvent les pseudo spécialistes
qui ont pignon sur rue.
Eux dont l’efficacité et la compétence se mesurent par leurs théories
nébuleuses à souhait dans le but d’émerveiller des profanes médusés.
M. Concobo à l’hôpital Yalgado quand nous voulons acquérir un nouvel
équipement, nous nous posons certaines questions comme préalables
:
•
le nouvel équipement apporte-t-il vraiment un plus par rapport à
l’existant ?
• disposons-nous des moyens financiers pour l’acquérir ? répond-il
à notre environnement climatique ?
• disposons-nous de compétences techniques nécessaires à l’entretien
et à la maintenance ?
Vous le savez, le choix de notre scanner fût-il de 3e génération
a préalablement obéit à toutes ces questions.
Il n’est pas évident que le modèle le plus récent soit le choix
le plus judicieux et le plus rentable pour nous.
Des exemples existent ici, à l’hôpital Yalgado où des appareils
de modèle très récent ont fonctionné moins d’un an pour être ensuite
complètement délaissés.
Car à chaque fois, il fallait faire appel à un technicien de l’extérieur
en l’occurrence à Abidjan pour le dépannage.
Ce qui revenait très cher.
En réalité ces appareils aujourd’hui abandonnés se sont révélés
inadaptés.
Evidemment ce n’est pas une excuse pour ne pas chercher quand il
le faut du matériel dernier cri.
Mais sans fausse modestie, le GE SYSTEC 1800i est un appareil mondialement
reconnu comme étant bon, performant, fiable et adapté au climat
de notre continent.
Le bon maçon dit-on, se reconnaît au pied du mur.
Le bon ingénieur extrapolons-nous se reconnaît au pied de la machine.
En tout cas, nos ingénieurs formés à l’université de Paris-Nord
(XIIIe) sont heureusement eux, pratiques et compétents.
Ils savent entretenir et dépanner notre cher «teuf-teuf». Et puis
il y a longtemps que nous avons compris à Yalgado que dans le domaine
de la santé, il vaut mieux avoir une machine «teuf-teuf» qu’un esprit
«teuf-teuf».
Directeur
général du CHN-YO
Idrissa Ouédraogo
Lire
l'article original : www.lobservateur.bf/quotidien/select.asp?Numero=692
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